Edito du n° 102 de Confluences 81

102 page 3 éditoConfluences 81 et la presse à scandales !

La presse indépendante, libre, n’appartenant ni aux marchands d’armes, ni aux autres industriels, celle qui ne vit pas de la publicité… est en grande difficulté. Tous les titres (ou presque) de cette presse sont en voie d’extinction.

C’est à se demander s’il existe encore un « lectorat » pour cette presse d’information, pour cette presse d’analyses, voulant engager une réflexion conduisant à des propositions d’alternatives au système dominant…

Le Comité de rédaction de Confluences 81 débat régulièrement de l’intérêt de continuer à faire paraître son journal dans la morosité ambiante. Avec l’amer constat que de moins en moins de personnes prennent le temps de lire des articles ayant prétention de contribuer à l’émergence d’une pensée libérée et non pas à être rapidement consommés car déjà pré-mâchés…

Le lectorat de Confluences 81 serait-il le même que celui des titres de presse à scandale ? Serait-il le même que celui des journaux locaux qui, malgré la publicité qui leur permet de vivre et le (prétendu) professionnalisme de son personnel, tend plus souvent vers le fait divers que vers l’information et l’analyse critique ?

Un journal comme Confluences 81 doit-il se plier aux exigences de l’air du temps en demeurant politiquement correct, accessible à toutes et tous selon des considérations se fondant sur le plus petit dénominateur commun : celui de ne pas heurter, et par conséquent de ne pas être « compliqué à lire » ?

Certain-e-s, au sein du comité de rédaction de Confluences 81, pensent au contraire que nous n’avons pas à nous abaisser à être à la mode ! Il nous semble irrespectueux de chercher à plaire à tout prix (pour faire grossir nos ventes ?) ou à nous mettre au niveau d’un hypothétique lectorat que nous supposerions acculturé…

Au contraire, nous pensons que la culture est une recherche, un enrichissement lié à la curiosité. Une soif de comprendre le monde dans lequel nous vivons, et celui dans lequel « on » cherche à nous enfermer. Comprendre est déjà une étape vers le changement ! Nous pensons aussi qu’il ne serait pas bon de “lisser” le style et le vocabulaire utilisés dans nos articles, sous prétexte d’unification de notre “produit” pour le rendre “compétitif” sur le “marché” (selon les termes des marchands de papier) et sous couvert d’une pseudo facilitation de la lecture. A l’inverse, nous souhaitons continuer à publier les articles de nos lecteurs, chacun avec son style propre, selon que son rédacteur/trice est ouvrière d’usine ou professeure.

Pour cela, pour faire vivre ce journal, nous avons besoin de vous toutes et tous. Pour savoir s’il est lu, pour savoir s’il est apprécié, pour savoir s’il a sa place dans le contexte actuel, pour savoir, enfin, comment l’améliorer et le rendre encore plus pertinent.

L’équipe de rédaction

N.B. : envoyez vos remarques, critiques, réflexions, propositions, coups de gueule, brèves (de comptoir ou non), points de vue, mini-articles, maxi-articles à 81@alternatifs.org en précisant “pour Confluences 81