Edito du n°72 de Confluences 81

Elections, pièges à cons ?

C’est plein pot sur la commémoration de Mai 68 ! Dans les journaux, à la radio, à la télé, dans les librairies, on ressort les « vieux » soixante-huitards. Sans doute pour aller dans le sens du souhait du Président de la République qui veut en finir avec mai 68 ! Sans doute parce que cela n’a pas ce petit côté de « modernité » cher à nos capitalistes libéraux qui, eux, veulent en finir avec la ringardise des acquis sociaux !

Pourtant, il y aurait sans doute bien des choses à prendre dans ce mouvement de la jeunesse et de la classe ouvrière : la contestation d’une société de consommation par exemple (voir pages 7 et suivantes)… Il suffit aussi de lire quelques slogans dont nous avons émaillé le bas des pages de ce journal.

« Elections, pièges à cons ! » par exemple. Les Alternatifs ne sont pas, par principe, opposés à participer à une élection. Ils avaient une élue d’opposition à la municipalité sortante de Pascal Bugis. Désormais ils n’auront aucun représentant dans celle qui vient d’être élue, alors qu’ils ont œuvré pendant des années pour que s’élabore en commun, avec la participation de la population, un projet pour Castres.

Pour faire court, nous rappellerons seulement que la réunion de la «gauche castraise» du 20 décembre 2007 a abouti à un constat d’échec, essentiellement à cause de la volonté de suprématie du P.S.. Les Alternatifs ont décidé de ne participer à aucune des deux listes ni de n’en soutenir aucune. La fusion largement prévisible, opérée entre les deux tours, est apparue aux yeux des électeurs comme une manœuvre d’appareils politiques, après «apaisement des ego». Pendant 7 ans, la droite municipale a préparé sa réélection par une communication bien étudiée avec la population. La gauche souvent absente sur le terrain ne pouvait rivaliser.

Nationalement, une reconstruction de «la gauche de gauche», écologiste, sociale, féministe, anticapitaliste, altermondialiste est plus que jamais nécessaire. Nous invitons les militant-e-s sincèrement socialistes à participer à cette reconstruction avec les composantes qui ont déjà clairement pris position et tous les citoyen-ne-s qui l’attendent.

Il serait risqué de se glorifier d’une vague rose qui ressemble à un carton rouge pour l’UMP.

Et maintenant ?

Localement, même si, dans le domaine de l’écologie et de l’économie, des combats communs restent parfois difficiles à gauche (cf. l’aménagement de la RN 126, les O.G.M. et autres priorités écologiques), sur la justice sociale et sur la démocratie, ils sont possibles et indispensables. Il faudra les mener au grand jour, tous ensemble.

Les Alternatifs proposent à la nouvelle opposition «de gauche» de créer avec tou-te-s les citoyen-ne-s et toutes les forces politiques qui le souhaitent, une amorce de contre pouvoirs à Castres. Réunissons dès maintenant les populations «oubliées» des quartiers de la ville en Conseils de Quartiers, non officiels certes, mais sources de réflexion et d’élaboration de propositions pour un proche avenir.

Faute de clarification nationale et de volonté locale, la situation que nous venons de vivre à Castres et à Albi risque de se reproduire dans six ans, aux prochaines municipales.

Comité de rédaction (05/04/2008)