Barrage de SIVENS : un témoignage après les agressions de milices pro-barrage, dimanche 1er février sur la ZAD et à GAILLAC

Publié le 3 février 2015, sur le blog des Alternatifs 81

Nous publions ici le témoignage de Patrick ROSSIGNOL, maire d’une commune rurale du Sud-Tarn . Agriculteur

Bonsoir,
Souhaitant participer à la journée sur les zones humides pour assister à des animations « découverte du milieu » et me tenir au courant de l’évolution du projet de barrage de Sivens je me suis rendu au lieu dit Barat. Là, comme d’autres, je me suis vu interdire l’utilisation de la départementale D32 par des partisans du projet de barrage. Je n’étais pas informé de leur présence. Si, après m’être présenté, j’ai pu débattre avec certaines personnes, je me suis fait insulter et menacer par quelques autres. Menaces verbales et menaces physiques. Certains ont photographiés mon fourgon.
Ne cherchant pas la provocation, je suis retourné directement à Gaillac où j’ai retrouvé d’autres opposants au barrage. Peu de temps après (aurai-je été suivi?) des « pro-barrage » circulaient dans les rues de Gaillac armés de barres en fer, manches de pioches. En tant qu’élu (Maire de St Amancet) j’ai essayé de m’interposer alors qu’ils voulaient s’en prendre à des jeunes. J’ai été à nouveau menacé. Les gendarmes sont intervenus sans désarmer ces hommes. Sous prétexte d’une agression sur un pro barrage (fait à démontrer…) les gendarmes ont tenté de pénétrer à l’intérieur d’un appartement privé où se tenait une réunion.
Quand j’ai rejoint mon véhicule, rue des côtes du Tarn à Gaillac, j’ai constaté que le pare-brise et une vitre latérale avaient été détruites à coup de barre. Les impacts sur le pare-brise ne prêtent pas à confusion.

Accompagné par quelques personnes je suis allé déposer une plainte à la gendarmerie de Gaillac. Quelques minutes après ma sortie des bâtiments de la gendarmerie, les mêmes hommes, armés des mêmes ustensiles, sont arrivés devant la Gendarmerie. Malgré mes appels à l’aide dans l’interphone, les gendarmes ne sont sortis que lors de l’agression d’un journaliste stagiaire qui tentait de prendre des photos. Les gendarmes ont séparé les deux groupes et ont laissé partir les agresseurs. Connaitra-t-on leurs identités? Seront-ils inquiétés ou attendra-t-on un nouveau drame?

Une sale journée, très inquiétante si des genres de milices (en treillis, aux brassards oranges) peuvent faire régner la terreur dans une ville comme Gaillac.
J’ai été choqué, il y a quelques mois, par la violence développée, et ceci quelque soit le bord. Des opinions différentes concernant un projet de barrage ne justifient aucune violence. Je continuerai à lutter dans ce sens quelque soient les menaces.
Bien cordialement,
Patrick Rossignol

 Article paru dans médiapart

Le maire écolo de Saint-Amancet voulait se rendre sur le site de Sivens. Impossible : des pro-barrage bloquent la route, l’insultent et le menacent. Nouvelle altercation un peu plus tard. Cette fois, ils sont armés de barres de fer.

Dimanche 1er février au matin, j’étais sur la route en direction de la forêt de Sivens, pour assister aux animations prévues dans le cadre de la Journée mondiale des Zones Humides. En arrivant sur le lieu-dit de Barat, aux alentours de 10h15, j’ai découvert que la route était bloquée par une trentaine d’individus. Ils se sont présentés comme des agriculteurs et chasseurs pro-barrage, originaires de la région.

Je suis agriculteur et maire de la petite commune de Saint-Amancet. Je n’étais a priori pas opposé au barrage, mais j’ai été choqué par la mise en place de la violence qui a conduit à la mort de Rémi Fraisse. Ceci m’a poussé à explorer le sujet plus en détails. C’est là que j’ai réalisé le manque de sérieux du projet et depuis, je continue à suivre la question de près.

Insultes et menaces

J’ai entamé la conversation avec certains d’entre eux, mais la discussion a vite tourné court car d’autres ont commencé à m’insulter à coups de « Dégage de là ! » et autres phrases du genre :

« Vous êtes un élu ? J’espère que vos électeurs vont vous cracher à la gueule ! »

Ils ont ensuite menacé de me « foutre dans le ruisseau » et de « retourner [mon] véhicule » à l’aide de leurs tracteurs. Vers 11h30, nous avons décidé, avec d’autres conducteurs bloqués, de faire demi-tour. Au moment de partir, j’ai surpris quelques-uns des « pro-barrage » en train de prendre des photos de ma voiture.

Des pro-barrage armés de barres de fers et de pioches

Arrivés à Gaillac, avec quelques-unes des personnes n’ayant pas pu accéder au site, nous nous sommes réunis dans un appartement afin de décider de ce que nous allions faire. C’est là qu’on nous a prévenus qu’une bande de pro-barrage se dirigeaient vers nous, barres de fer et pioches à la main. Je pense qu’ils nous avaient suivis. Ils portaient des treillis, des brassards orange et des sweat-shirts noirs à cagoule ornés du logo :

« Brigade anti-Pelluts – Soutien aux gendarmes de Sivens »

Avec quelques-uns, on a décidé de sortir à leur rencontre, histoire de calmer le jeu. Je pensais qu’en tant que maire et agriculteur, j’arriverais à leur faire entendre raison, mais ça n’a pas vraiment marché et on s’est fait accueillir par une volée d’insultes et de menaces.

Les gendarmes sont arrivés peu après : ils étaient en fait à la recherche d’un anti-barrage, qui aurait, selon eux, agressé un membre de la bande. Lorsque je leur ai expliqué la véritable situation, ils m’ont rétorqué que le témoignage de la personne qui avait été agressée était plus crédible que le nôtre. Ils sont alors entrés de force dans l’appartement dont je venais de sortir, en me bousculant et en ne prêtant que très peu d’attention à la bande qui nous agressait et à leurs armes.

Pare-brise cassé

Un peu plus tard, alors que j’allais reprendre ma voiture, j’ai découvert que mon pare-brise et ma vitre latérale avaient été cassés à coups de barre de fer. C’est assez clair, au vu des impacts. Une autre personne de notre groupe s’était déjà fait crever les 4 pneus dans la matinée. Nous nous sommes alors rendus à la gendarmerie pour porter plainte : les gendarmes ont accepté la plainte pour vandalisme mais rejeté tout ce qui concernait les menaces et les insultes. Nous sommes donc sortis.

C’est alors que 5 personnes, faisant partie du même groupe qui nous avait déjà agressés deux fois, sont arrivées devant la gendarmerie. J’ai appelé à l’aide par l’interphone, mais les gendarmes m’ont répondu qu’ils pouvaient voir la scène de la fenêtre et que le groupe n’était pas menaçant. Ce n’est que lorsqu’un jeune journaliste présent sur place s’est fait fracasser son appareil photo que les gendarmes sont ressortis. Plutôt que d’immobiliser l’agresseur, ils ont préféré demander à la victime de présenter sa carte de presse. Finalement, ils ont bien ceinturé un type armé d’une barre de fer, mais l’ont relâché quelques minutes plus tard sans même relever son identité.

La France ne peut accepter les milices

J’ai été très choqué par toute cette histoire. Bloquer la route, c’était de bonne guerre. Mais il n’est absolument pas normal que les forces de l’ordre aient laissé se promener dans Gaillac de véritables miliciens armés, en plein dimanche après-midi. D’ailleurs, je désapprouve autant la violence de « casseurs-radicaux » que celle des « miliciens-pro-barrage ». Les scènes que j’ai vues dimanche m’ont rappelé des épisodes conduits par le parti Aube Dorée auxquels j’ai pu assister en Grèce. Elles sont inacceptables dans un pays comme la France. Et je continuerai à lutter contre cette violence quelles que soient les menaces.

Propos recueillis par Camille Diao

ATOSCA et la préfecture de Haute-Garonne main dans la main pour du grand n’importe quoi. (communiqué de la ZAD A69)

Ce Lundi 7 octobre, après 22 jours d’une incroyable résistance aux  chantiers de l’A69 et à son monde de merde, la ZAD doit faire face à  l’abject, la bêtise et la violence des gendarmes et des ouvriers d’ATOSCA.

Dès 8h00, les gendarmes ont interpellé et placé en garde à vue la  quinzaine de personnes qui soutenaient les écureuilles. Rien ne  justifiait cela alors que le petit campement était sur un terrain privé avec le soutien du propriétaire et qu’aucune notification d’aucune sorte  n’avait été faite. Une répression basée sur le Code de procédure du  doigt mouillé au service du BTP.

Dans la foulée, les engins de NGE se sont mis en marche pour continuer d’enterrer les deux noyers et leurs 5 écureuil.le.s.

Sous l’oeil des gendarmes les engins de 50 tonnes sont allés jusqu’à  pousser des écureuil.le.s directement avec leurs bennes ! On a même vu un  ouvrier de NGE se jeter sur une écureuil.le pour tenter de l’attraper et chuter dans un même mouvement !

Ces scènes complètement ahurissantes traduisent l’absurde d’un monde en déroute qui s’agite bêtement pour un projet inutile avec l’entêtement  malsain que provoque le pognon. Tout ce monde est à vomir et leurs actions sont aussi ridicules que leurs utopies financières, libérales et oppressives.

À l’heure de l’envoi de ce communiqué, une écureuil.le a été interpellée  et placée en garde à vue pendant que les plateformes et les couchages  ont été détruites par des ouvriers qui s’improvisent grimpeurs. Une  autre est descendu avec un simple contrôle d’identité.

Ce monde va mal mais nous lui feront toujours face !

“Sivens 10 ans : on n’oublie pas”, samedi 26 octobre à 19h00

Vous êtes invité.e à participer à la soirée “Sivens 10 ans : on n’oublie pas”

 Si vous souhaitez participer à cette soirée, il faut vous inscrire sur la billetterie Hello assos en cliquant ici.

2 choix prix coûtant (ou plus) ou prix libre. N’oubliez pas de cocher les options, notamment si vous vous proposez comme bénévole.

La soirée « Sivens 10 ans : on n’oublie pas » a pour vocation d’être une soirée de solidarité avec les luttes environnementales et sociales actuelles. Les bénéfices de la soirée serviront à soutenir ces luttes.

Elle se tient à Colo&Co (Saint Jérôme sur la commune de Castelnau de Montmiral – coordonnées GPS : 43.939, 1.833)

Attention :  le lieu ne permettant pas d’accueillir plus de 200 personnes, vous serez inscrit.e par ordre de réservation.

Programme de la soirée :

19h00 : accueil

19h30 à 21h00 : repas avec animation musicale par Nino Korta (DJ à Puycelsi)

21h30 à 23h00 : Karma Sista en concert (réalisatrice du film « la résistance respire »)

23h15 à 2h00 : Karaoké avec Lucas Lemauff (vous pourrez venir chanter seul.e ou en groupe ou dire des poèmes)

D’autres initiatives complémentaires …..

Peut=être avez-vous reçu ce mail par un autre canal. Dans ce cas, désolé du doublon.

CordialementChristian

Opposition au chantier de l’A 69, toujours des vies en danger !

Boîte de réception

Communiqué de presse de la section LDH Toulouse auquel s’associe la section LDH du Tarn

COMMUNIQUE DE PRESSE DU 4 OCTOBRE 2024

La commission d’enquête de la LDH Toulouse sur les atteintes aux droits lors des opérations de police et de gendarmerie contre les opposant-es à l’A69 a été saisie une nouvelle fois ce 29 septembre 2024 pour une entrave aux soins des écureuil-les, et ce jour 4 octobre  pour mise en danger de la vie des écureuil-les !

 Depuis 19 jours de siège, les écureuil-les ne sont plus ravitaillées normalement et présentent des symptômes inquiétants liées au manque de nourriture. Nous demandons que l’interdiction de ravitaillement en nourriture soit levée car elle entre dans le cadre de l’interdiction des traitements cruels, inhumains ou dégradants, visée par l’article 3 de la Convention européenne des droits de l’homme et des obligations internationales de la France relatives à la Convention contre la torture des Nations Unies. [1]

Nous avions déjà alerté la presse à la fin du mois de février quant aux entraves à la circulation des secours lors d’une évacuation d’une opposant-es inanimée.

 Aujourd’hui, un ouvrier de la NGE a déjà déposé des mètres cubes de terre avec sa pelleteuse pour ensevelir deux noyers  dans lequel 5 écureuil-les sont installées.  Il n’y a pas de distance de sécurité installée et elles se trouvent très proches de la pelleteuse. Le bois est cassant et les sont objectivement en danger alors que les gendarmes présents observent la scène, couvrant ainsi les agissements de la NGE (Nouvelle Génération d’Entrepreneurs – concesionnaire pour le projet A 69).

 Les écureuil-les sont surveillé.es et contrôlé.es par les forces de l’ordre.et il leur appartient de protéger et de secourir les personnes qui se trouvent sous leur contrôle. Nous rappelons que la non-assistance à personne en danger est une infraction pénale.

 Toulouse, le 4 octobre 2024

OPINIONS 2 : SIVENS (Michel COSTADAU, février 2015)

Cette fois on va parler de Sivens, projet ni en cours ni arrêté mais (spécialité française) « dans l’impossibilité de se poursuivre », d’abord parce que c’est local, mais surtout parce que c’est emblématique d’une nouvelle donne politique.
Un filet d’eau qui serpente dans une petite vallée entre des collines basses aux crêtes boisées, c’est le Tescou, aux enjeux infiniment supérieurs à sa taille.
C’est vrai que Sivens concerne seulement 17 ha, certes de zone humide, mais enfin c’est pas trop grand par rapport aux autres projets d’aménagement dont on parle aussi. NDDL c’est 2000 ha, le LGV c’est 1000 ha, Castres-Toulouse c’est 400 ha, la zone de Saint-Sulpice c’est 200 ha.

Pour une fois je ne vais pas vous donner le résultat avant la démonstration, mais quand même on peut dire que Sivens c’est le Waterloo de la puissance publique française.

Cela dit, qu’est-ce que je vais bien pouvoir vous apprendre sur Sivens ; tout a déjà été dit et redit (pour ceux qui s’informent, pas pour ceux qui regardent la télé bien sûr), car cette fois il ne s’agit pas de trouver une solution, mais d’analyser des démarches et leur causalité. On va donc essayer de s’intéresser aux conséquences et enseignements que l’on peut tirer de ce qui se passe dans ce petit coin du Tarn. Tout ce qui suit n’est qu’une opinion pas un jugement.
Par exemple, le projet de Roybon (Isère) a déjà bénéficié d’un retour de Sivens. En effet, la même plainte en référé sur l’urgence d’arrêter les travaux de déboisement, qui a été rejetée à Sivens, a été acceptée à Roybon et le projet est là aussi suspendu, mais cette fois à cause d’une décision de justice, et non comme à Sivens à cause de la mort d’un militant. Il faut dire que les motifs du rejet à Sivens tenaient plus d’une réplique de Molière que de la justice, puisque les juges ont considéré que de raser la zone humide n’était pas irréversible tant qu’on n’avait pas dessouché tous les arbres et que donc les travaux pouvaient continuer. A Roybon, un mois et un mort plus tard, ils ont décidé au contraire qu’il y avait urgence à suspendre les travaux. Merci Remi.

En terme de conséquences il y a vraiment un point sur lequel on n’a pas assez insisté, c’est le désaveu cinglant qu’ont subi les instigateurs du projet (CG, CACG, FDSEA, préfecture…..). C’est ça la nouvelle donne.
Concrètement, le fait que deux experts aient pu en un mois mettre en pièces (je ne m’y attendais pas à ce point-là) ce projet, est la preuve d’une telle incurie (un mélange d’incompétence, de mépris des lois et des citoyens et de confusion d’intérêts) que cela jette la suspicion sur toutes les décisions prises par ce qu’il faut continuer à appeler les autorités. Parce que cette histoire d’experts nommés directement par le ministère, mérite que l’on s’interroge. Le ministère n’envoie pas d’experts sur tous les projets d’aménagement, loin de là. Pour moi, le ministère a analysé que le projet était plombé par des aspects potentiellement illégaux, qu’il y avait une contestation (collectif et occupants) et une crispation (CG et FDSEA). Il a alors eu l’idée (ou on la lui a soufflée) de permettre aux instigateurs (CG) de ne pas perdre la face, en proposant d’aboutir à un compromis (c’est-à-dire un truc ou en théorie chacun fait un pas et donc perd quelque chose). Au début, les opposants ont joué le jeu (pour avoir l’air constructifs, je suppose), mais c’était un piège grossier pour faire quand même le barrage, éventuellement plus petit (mais les promesses n’engagent que ceux à qui elles sont faites). Seulement (je ne dis pas heureusement, car c’est un grand malheur) il y a eu un mort et ça a tiré (momentanément) les opposants de leur fâcheuse posture.

On continue sur les ressentiments que provoque cette gifle sur les tenants du projet. Voilà des gens habitués à leurs petites magouilles et d’un seul coup, baf, parce qu’un collectif de défenseurs de la nature s’est interposé, les voilà obligés de reconnaître … plein de choses, mais essentiellement qu’ils défendaient un projet complètement inutile. Je vous rappelle pour mémoire que quand on dit projet, on dit argent et quand l’argent va quelque part, il ne va pas ailleurs, par exemple sur les routes départementales ou les écoles et les collèges !!!
D’ailleurs ils n’ont pas reconnu du tout leur erreur pour le moment et leur digestion s’avère difficile. Les récents débordements avec milices agricolo-facho-chasseurs, encouragées par une municipalité irresponsable et des élus complices, en sont la preuve. C’est pour ça, aussi, que je dis que Sivens est emblématique d’un profond changement de la donne politique en France.
Qu’est ce qui change ? Ce qui change c’est que d’un seul coup:
– On découvre que les choix du CG n’ont aucun rapport avec la moindre préoccupation politique puisqu’ils votent tous le même projet inutile, preuve qu’il n’y a pas plus de majorité que d’opposition mais bien qu’ils sont tous d’accord pour contourner les lois (avec un max de subventions quand même, parce que tout le monde croit que les subventions ce n’est pas notre argent, c’est celui….des autres, ben non).
– On découvre que le CG s’habille de légitimité pour décréter que le projet est un choix démocratique. Et de demander en chœur, le « retour » à l’Etat de droit. Hop, là on s’arrête 30 secondes car il y a un gros poisson. Ce n’est pas parce qu’ils sont élus que tout ce qu’ils font a le label démocratique du choix populaire. Quand le Conseil constitutionnel est saisi d’une loi, pourtant votée par le parlement qui est directement l’émanation du peuple, personne ne trouve à redire. On ne dit pas que le Conseil constitutionnel bafoue les choix démocratiques des électeurs. Ce devrait être pareil quand la justice est saisie parce qu’un projet ne respecte pas les lois en vigueur. Seulement nous ne sommes plus en démocratie, parce que les élus ont complètement perverti le sens du vote des citoyens. Aujourd’hui on se fait élire pour décider à la place de citoyens et non pas pour les représenter et défendre leur avis. Décider à la place des électeurs, c’est certes commode, car la population a l’impression qu’il se passe des choses sans qu’elle n’ait rien à faire, mais ça crée deux sphères de fonctionnement qui ne communiquent plus. D’un coté les élus, l’administration et les entreprises qui concoctent entre eux ce qui les arrange, et d’un autre les citoyens qui voient passer au-dessus d’eux, des débats, des promesses et autres discours et qui finissent par ne plus comprendre qu’on se moque d’eux à ce point-là. C’est grave parce que, comme vous le savez, le monde est gouverné par des non-élus (finance….) et que les vrais élus leur font allégeance plutôt que de nous défendre Pour fermer la boucle, n’allez pas croire que je dote les sondages d’une fonction de contre-pouvoir et encore moins les médias.

– On découvre que dépenser l’argent du contribuable n’a aucun garde-fou (il n’y a pas de commissaires aux comptes dans les CG) et que donc ils font ce qui les arrange. C’est vrai qu’il y a la Cour des comptes et, d’ailleurs elle vient de donner un avertissement aux agences de l’eau, je cite : « En outre, comme ce sont les Chambres d’agriculture qui désignent ceux qui siégeront aux comités de bassin, c’est la FDSEA qui dispose de fait « d’un quasi-monopole de représentation », souligne le rapport ». Mais vous savez ce que fait le CG des avis de la Cour des comptes… oui bon alors c’est bien, on est d’accord,

– On découvre que la CACG constructeur de barrage (canal de la Neste, Fourogue (jugé illégal juste après réalisation !!) a dans ses organes de décision les même personnes que le commanditaire (CG) qui lui même avait déjà demandé à la même CACG de faire le rapport de faisabilité. Donc, depuis l’étude d’opportunité, en passant par la réalisation et l’utilisation, on a en fait la (les) même personne qui décide tranquillement que c’est faisable, combien ça coûte et le commercialise (pas cher) aux irrigants. Cette collusion que l’on découvre va-t-elle avoir pour première conséquence que tout le monde va regarder de plus près les études de faisabilité et les procédures ? (je l’espère).

– On découvre que la FDSEA a un quasi-monopole dans les décisions concernant l’usage de l’eau (démocratie où es-tu ?). Ce syndicat a aussi un modèle productiviste (ça veut dire produire de plus en plus, sans s’occuper d’à qui ou à quoi ça peut bien servir et sans s’occuper des dégâts collatéraux, pollution, environnement, disparition des exploitations..) qui trouve singulièrement ses limites. Vous savez le fameux plan ecophyto (avec financement européen bien sûr) censé réduire l’utilisation des produits phytosanitaires (ça veut dire désherbants, fongicides, pesticides) sur 5 ans, a eu comme résultat une augmentation substantielle de leur utilisation (cherchez l’erreur). Ce même syndicat porte aussi la responsabilité de la disparition des agriculteurs, puisque la course à la taille élimine tous les petits qui sont souvent les plus rentables.

– On découvre enfin que cette notion de votes démocratiques est, en fait, complètement biaisée (j’adore ce mot-là) dans le sens où il ne s’agit en aucun cas d’intérêt général (ou tout au moins pas en priorité) mais seulement de l’intérêt des élus et de leurs « bonnes » relations.
Allons plus loin et demandons-nous si le CG aurait pu, l’année dernière, demander lui même cette contre-expertise (il aurait pu y avoir au moins un des conseillers qui la demande). Pour fixer les idées en termes de coût, l’expertise c’est de l’ordre de 50 000€/missions et le déploiement des GI, demandé par le CG, de l’ordre de 500 000€/missions.

Mais la réponse est claire : non le CG n’aurait pas pu demander cette contre-expertise car tous les éléments étaient déjà présents dans de nombreux rapports (c’est d’ailleurs aussi pour ça que les deux experts du ministère ont été très rapides) mais le CG avait délibérément choisi de s’asseoir sur les rapports (je crois que maintenant on commence à comprendre comment ça marche).
Seulement d’habitude, quand le CG mène ses petits trafics (c’est à dire ignore les rapports dûment commandés selon les lois (parlement français) en vigueur) pour arriver à réaliser malgré tout ses projets, personne ne dit rien ou plutôt ne disait rien.
Mais il y a un mais, car depuis NDDL la situation a changée.

En effet à NDDL, à cause de la vigueur de la résistance, les pouvoirs publics n’ont pas pu éviter de dire que, pour une fois, les décisions administratives attendraient la fin du jugement de tous les recours.
Malgré cette expérience, à Sivens, le CG dans la lignée de la chape de plomb qui pèse sur le Tarn, a cru pouvoir essayer de passer quand même. D’une certaine manière ça peut s’expliquer par le fait qu’ils ont largement sous-estimé la capacité de résistance du Tarn, parce que, comme on l’a dit au début, Sivens c’est tout petit, avec du coup peu de gens concernés, car un barrage ça fait quand même beaucoup moins de bruit qu’un aéroport. Bref ils n’ont pas compris que quelque chose avait changé. La résistance à NDDL a vraiment été un tournant.

Cependant, dans le Tarn, ça ne se présentait pas du tout bien pour les défenseurs de la zone humide, mais pour dire les choses jusqu’au bout, il se trouve que, pour Sivens, le collectif qui résiste est emmené par un vrai professionnel des luttes environnementales. Ancien salarié d’une ONG qui s’est fait une spécialité de la protection des mammifères marins, c’est un fin connaisseur des textes du Grenelle de l’environnement et autres directives européennes. Avec lui s’est constitué un collectif, assez réduit, mais motivé et pertinent. Au début ils n’étaient qu’une dizaine (plus quelques agriculteurs de la conf) à empêcher les naturalistes de compter les têtards, dans le but de « sauver » la faune habitant la zone humide à détruire (la transhumance des têtards c’est pas un truc qu’on voit souvent, mais c’est ce que proposent les pouvoirs publics parce que les zones humides, si on détruit 1 ha quelque part on peut la refaire en petits bouts ailleurs afin de permettre aux bétonneurs d’avoir la conscience tranquille)
Donc à Sivens il paraissait tout à fait jouable d’appliquer la stratégie habituelle de contournement des lois. La CACG demande au CG de faire un barrage (s’ils ne font pas de barrage ils n’ont rien à faire), le président du CG qui voit des élections sénatoriales à l’horizon se dit que le moment est bien choisi, s’assure de l’appui du syndicat agricole majoritaire (c’est comme en Afrique, ça veut dire unique) qui le lui donne volontiers puisque l’agriculture productiviste est sa seule ligne de pensée, ne remet évidemment pas en cause l’étude faite par la CACG (puisqu’on a les a choisis pour ça), et comme il veut vraiment être élu aux sénatoriales prévoit un budget « forces de l’ordre » puisqu’il sait bien que les recours juridiques n’étant pas purgés, il y aura de l’opposition, mais qu’il doit pouvoir passer en force ou tout au moins faire preuve de la virilité politique nécessaire à son élection. Petit projet (17 ha (35 ha de plan d’eau au max), 9 M €), aucun soutien local aux opposants au projet, la commune sur laquelle se trouve le site, la Chambre d’agriculture, la CACG, le syndicat agricole majoritaire et quelques autres, tous sont (c’est ça la chape de plomb du Tarn) pour le projet de barrage.

Alors le CG du Tarn lance le projet (lancer ça veut dire vote CG, enquête d’utilité publique (dont il n’a été tenu aucun compte bien sûr) et demande au préfet de publier les arrêtés nécessaires). Les arrêtés sont aussitôt l’objet de plaintes pour non-respect des lois sur l’eau et des directives européennes. Mais ces plaintes ne seront jugées que dans deux ou trois ans, la justice étant, comme on le sait, lente dans notre pays. Alors justement cette lenteur est utilisée par les pouvoirs publics pour réaliser les projets avant qu’ils ne deviennent illégaux, de façon à mettre la justice devant le fait accompli. C’est un comportement machiavélique consistant d’un côté à voter des lois (à Paris), et ensuite à les contourner (à Albi) en prenant des décisions (parées de la légitimité du vote d’élus locaux) en contradiction avec la loi, mais avant que la justice ait pu se prononcer sur la légalité de ces décisions.

Vous voyez pourquoi je dis qu’ils sont machiavéliques. Continuons.
Puisque nous sommes là pour réfléchir, posons-nous donc la question : mais pourquoi les pouvoirs publics (en l’occurrence CG et préfecture) agissent-ils ainsi ? La réponse est assez simple, mais demande quelques explications. La réponse c’est que le CG ne fonctionne pas du tout en relation avec les électeurs (c’est à dire la population du département) mais seulement avec les lobbies locaux. Pour illustrer l’exemple qui nous intéresse, le CG du Tarn fonctionne uniquement avec la Chambre d’agriculture (tenue par « le » syndicat agricole), la CACG, les grandes entreprises locales (parce que c’est eux qui financent les campagnes électorales) et le préfet bien entendu.
Donc, quand la CACG dit qu’elle veut faire un barrage, les contacts se nouent directement entre les responsables de ces entités, sans passer par la case consultation des citoyens (c’est la grande déviance démocratique (voir TAFTA) que nous constatons aujourd’hui, à savoir que si des gens sont élus c’est seulement pour qu’ils puissent décider de ce qu’ils veulent sans demander l’avis des électeurs ( puisqu’ils ont déjà été élus) cherchez l’erreur).

Alors maintenant quelle est la situation catastrophique découlant de ces tristes comportements:
– un projet totalement remis en cause en un mois par deux experts,
– un jeune militant écolo tué par les forces de l’ordre,
– une vallée dévastée avec des montagnes de terre empilées dans le plus grand désordre,
– une cinquantaine de jeunes occupants défenseurs chevelus de la zone humide, vivant dans la boue et sous des tentes de fortune, voire dans les arbres,
– de nombreux excités fascisants quadrillant la zone en quad et en 4/4 pour faire la chasse aux occupants, et molester ceux qui veulent passer (sous l’œil complaisant de la gendarmerie),
– des élus locaux en campagne électorale (c’est la seule chose qu’ils savent faire), jetant de l’huile sur le feu, manipulateurs des excités et lançant des anathèmes archaïques mais dangereux contre les occupants et ceux qui s’opposent au projet initial,
– des militants associatifs et syndicaux fournissant leur aide aux occupants mais désorientés par l’attitude désinvolte (c’est le moins que l’on puisse dire) des pouvoirs publics, préfet en tête, se demandant, à quoi peut bien servir la justice aujourd’hui,
– et je ne vous parle pas des animaux errants qui ne savent plus ou ils en sont.
Alors, bon sang de bon sang, comment en est-on arrivé là ?? J’insiste.
Comment, mais à cause de la sombre farce des projets du Conseil général, qui contrairement à ce qu’on pourrait penser, ne concernent pas le moindre besoin, ni le moindre service public mais seulement les influences de certains de ses membres. En effet, voila un prétendu projet de barrage qui un coup sert au soutien d’étiage, un ans plus tard à la dilution des pollutions d’une usine laitière, un an plus tard à réguler le débit (c’est le contraire de l’étiage), un an plus tard aux déficits en eau du département (oui parce que dans le Tarn, on est censé consommer plus d’eau (essentiellement pour l’agriculture) que ce que l’on produit, alors il faut faire des barrages, logique imparable qui conduirait les Pyrénées qui produisent plus d’eau qu’elles n’en consomment, à détruire les barrages) et qui il y a un an devenait (enfin) destiné à l’arrosage du maïs.

Pour finir, peut-on dire un mot de ce qui va se passer dans les années à venir ? A court terme, le CG va voter le (nouveau ?) projet de barrage réduit sur le même site, lancer les études (à la CACG, chiche) pour un ou deux ans (car il faut trouver de nouveau des financements). Pendant le même temps, les recours seront jugés et certainement dans le sens de rejeter à nouveau le projet (réduit si vous avez suivi). On repartira alors pour de nouvelles propositions (avec les mêmes experts, chiche) et de nouveaux recours. Concrètement, dans les années qui viennent, aucun barrage ne sera construit à Sivens. Mais alors que vont devenir les tas de terre et les occupants du site. Je ne suis pas devin mais je vois bien qu’il y aura des expulsions (ou des tentatives) mais alors il y aura retour des occupants et même en plus grand nombre (espérons que le prochain hiver ne sera pas trop rude). Quand à la réhabilitation de la zone humide, si l’on avait affaire à des gens intelligents, elle commencerait tout de suite. Non seulement ça coûterait beaucoup moins cher (à nous) mais en plus ça ferait une zone agricole plus conviviale. Mais ce qui est sûr c’est que nous n’avons pas affaire à des gens intelligents.
Sans contestation possible, le projet du barrage de Sivens est un projet complètement raté.

Michel COSTADAU

DESTITUTION !

Destitution 

Vous vous moquez mes chers élites 

C’est pourquoi nos vies se délitent 

Vraiment du tiers comme du quart :

Vous voyez-vous de fait à part 

Du tiers état et du quart monde ?…

Aucun de nous n’est bête immonde 

Sauf dans votre cœur asséché 

Que vos avoirs ont empêché 

De transmettre à votre cerveau 

Que le partage est bien plus beau 

Que la sempiternelle course 

Vers le haut… du cours de la bourse !

Nous ne sommes que des rouages 

D’une machine qui prend l’eau 

À force d’irrespect, d’outrages 

Et de mensonges à gogo :

Elle rouille, s’abîme et tire 

Vers l’abysse nos vies de chien :

Méfiez vous, si près du pire… 

À perdre nous n’avons plus rien !

Si pour vous ne sommes que nombre, 

Nous pourrions sortir de l’ombre 

Et vous démontrer sur le champ 

Qu’a même couleur notre sang !

Le vol du résultat des urnes 

Est, le crions, l’affront de trop :

Notre âme revêt les cothurnes, 

Coule en nos veines la nitro…

La rue dès l’aube sera pleine 

De miséreux, les poings levés,

Qui s’en iront laver leur peine 

Sur la plage sous les pavés.

De la Bastille à République 

Nous marcherons, enfin unis,

Pour du pouvoir chasser la clique 

Qu’aucun suffrage n’y a mis !

Assez d’irrespect, d’arrogance,

Et de coupables louvoiements, 

Vos discours pleins de suffisance 

Encouragent nos déploiements :

Si le droit ne nous fait justice 

C’est qu’aujourd’hui le compromet 

De préjudice en préjudice 

Celui qu’avons mis au sommet !

Nous avons droit d’investiture 

Jusqu’au sommet de la nation 

Donc pour tout déni de droiture… 

Le pouvoir de destitution !

© Edmond ALLAIN sept 2024

Sivens ; 10 ans ! Confluences 81 se souvient. . .

Confluences 81 s’associe à l’action du collectif “Sivens, 10 ans” et publiera quotidiennement, à l’occasion des 10 ans de la mort de Rémi FRAISSE, des articles publiés depuis 2012 dans notre journal, ou dans “Rouge et Vert” (Les Alternatifs) , “NRVV” (Alternatives et Autogestion) ou encore dans d’autres médias et repris sur le blog des Alternatifs du Tarn (devenu ensuite celui d’A&A 81)

Voici le premier de cette série “devoir de mémoire”, publié le 13 octobre 2013 sur le blog des Alters 81 :

Nous publions, telle que nous l’avons reçue, cette information du Collectif Testet qui lutte, dans la région de LISLE / TARN, contre l’implantation d’une retenue d’eau (à SIVENS) destinée à l’irrigation pour l’agriculture intensive. Retenue qui, outre son utilisation, pose un certain nombre de problèmes. En premier lieu, la mise à mal d’une zone humide . . .Les Alternatifs du Tarn soutiennent cette lutte

Ils appellent à signer la pétition pour un moratoire dont vous trouverez le lien ci-dessous.

lien_bon_bSuite à la conférence de presse de ce matin, nous avons mis en ligne une courte information, la liste des signataires de l’Appel et les communiqués des différents élus, voir http://www.collectif-testet.org

En seulement une semaine, plus d’une cinquantaine d’élus et d’agriculteurs demandent un moratoire !

Ainsi que des photos

http://www.collectif-testet.org/galerie-115-conference-de-presse-pour-un-moratoire-du-barrage-du-12-10-13.html

Nous avions une belle table d’intervenants, dommage que les médias n’étaient pas plus nombreux du fait du contexte du WE, de l’inauguration près de Carmaux, etc

Nous mettrons en ligne les retombées médias, pensez à regarder notre web dans les prochains jours.  Pour être sûr d’être informé(e) de nos mises à jour sur le site, pensez à inscrire votre email dans la rubrique « Recevoir des nouvelles tous les lundis » en haut à gauche.

Informez-nous des relais médias aussi, nous ne voyons pas tout.

Le projet de barrage est fragile, nous avons là une belle occasion de montrer que la victoire est possible si nous unissons nos forces !

Pensez à nous soutenir financièrement, si vous le pouvez (à partir de 5 €), afin que nous puissions attaquer les 2 arrêtés déjà signés. Nous avons déjà mobilisé plusieurs milliers d’euros mais ce ne sera pas suffisant pour mener le combat juridique sur les deux arrêtés. Or, il y a urgence à obtenir la suspension des 2 arrêtés avant que les travaux ne commencent sur la zone humide.

Diffuser la pétition en ligne autour de vous, déjà 500 personnes, il faut atteindre les 1000 très bientôt pour montrer que nous sommes nombreux à nous mobiliser.
https://secure.avaaz.org/fr/petition/Appel_pour_un_gel_du_projet_de_barrage_de_Sivens_et_pour_des_analyses_independantes

 Aidons les agriculteurs à économiser l’eau !

Merci d’avance pour vos actions, quelles qu’elles soient !

L’équipe d’animation (bénévole) du Collectif

JOUR 2 AU VERGER – UNE NOUVELLE RÉSISTANCE ACHARNÉE – Communiqué de la ZAD69 :

Pour ce deuxième jour de résistance au Verger, la ZAD est toujours déterminée à tenir tête.
La CNAMO franchit à nouveau toutes les mesures de sécurité risquant un drame de plus à ajouter à la liste des trois chutes dramatiques de la Cal’Arbre.

Peu avant 15h, les gendarmes ont bloqué la nationale et commencé à se rassembler dans les environs, avant d’entrer sur le terrain du Verger à la suite de Lepeltier, représentant de NGE. Rapidement, une pelleteuse a suivi, détruisant tout sur son passage jusqu’à atteindre le premier chêne occupé. Suite à de nombreuses menaces nommément adressées à un premier écureuil, celui-ci est descendu de lui-même, en négociant l’absence de poursuites.

Saon camarade dans l’arbre a refusé, et la CNAMO est intervenue mettant une fois de plus une personne en danger, tirant à plusieurs sur sa longe à des mètres de hauteur. Interpellé.e, iel a été conduit.e en garde à vue. L’arbre a été abattu à la suite de sa descente.

Vers 17h, un.e militant.e s’est lancé dans un sprint impressionnant en direction de la pelleteuse, a commencé à y grimper avant de se faire violemment attraper par deux ouvriers NGE qui l’ont frappé.e, plaqué.e au sol avant l’intervention des gendarmes qui l’ont interpellé. Iel est également en garde à vue.

A 18h00, un grimpeur de la CNAMO est encore dans un platane, cherchant, après une tentative douteuse de négociation, à détruire le plus possible de ses installations, avant que le blocage de la RN126 ne devienne injustifiable, à l’approche de l’heure de pointe. A plus de 15m du sol, l’écureuil.le a retiré son baudrier pour empêcher tout interpellation, information connue des gendarmes.

Alors que l’intervention devrait bientôt toucher à sa fin, nous faisons face à la croissante mise en danger des zadistes par la CNAMO et ATOSCA prêts à tout pour poursuivre ce saccage.

Nous mesurons très bien les risques physiques et le poids de la
répression mais entendez cela (parole d’écureuil.le) :

"Nous nous sommes contre cette autoroute et contre tous ces projets de merdes".

On lâchera rien.

ZAD69

COMMUNIQUE – ALEXANDRA EXPROPRIEE ET PREMIERS ABATTAGES D’ARBRES AU “VERGER”.



Depuis ce matin du 16 septembre, à 9h00, Alexandra est expropriée du Verger au profit d’ATOSCA, et les zadistes sont pleinement entré.es en actions pour défendre ce dernier bastion aussi fortement que possible.

Après un week-end de mobilisation, de fête et de déménagement nous avons, toute la nuit de dimanche à lundi préparé la défense de ce terrain. Ce matin, le concessionnaire a mis en scène un cirque pour tenter de diviser artificiellement la ZAD qui soutient depuis 6 mois Alexandra en feintant qu’elle serait coupable de l’occupation en cours.

Alors que depuis des mois, elle subit de nombreuses attaques, manipulations et intimidations du bétonneur, ce dernier a choisi d’enfoncer le clou sur la ligne d’arrivée. À 10h, après la lente mise en place d’un dispositif de gendarmerie pour entourer le Verger, les huissiers d’Atosca sont entrés sur la propriété afin d’échanger avec la locataire, récupérer ses clés et acter son départ des lieux.

Or, très rapidement, des gradés de la gendarmerie ont commencé à lui mettre la pression pour procéder à la vérification de l’intérieur de la maison, fermée indépendamment de sa volonté. Après ouverture, ils ont pu constater que l’intérieur avait été partiellement démonté afin de ralentir la progression des keufs.

Dans la foulée, ils ont pu constater que, fidèles à la tradition des écureuil.les, des dizaines de zadistes se sont installé.e.s dans les arbres du jardin et sur le toit, certain.es armlocké.e.s à la cheminée, pour empêcher une destruction prématurée comme nous avons pu si souvent le constater sur le tracé.

Très rapidement, gendarmes, huissiers et représentants de NGE se sont ligués pour tenter de faire croire à Alexandra que cette action d’occupation du toit et les menues destructions allaient à l’encontre de son contrat avec ATOSCA, alors qu’elle a toujours été de bonne foi et n’était pas au courant de l’occupation de la maison. Nous avons eu confirmation d’avocat que ces menaces étaient infondées et mensongères.
Ces pressions imposées par les officiels d’ATOSCA sont un bluff supplémentaire insupportable. Ils ont, au passage, essayé de pousser Alexandra à porter plainte contre la ZAD.

Nous dénonçons ces pratiques manipulatoires qui viennent renforcer et prolonger le continuum de violences qu’elle subit depuis trop longtemps.
Alors qu’elle devait simplement remettre les clés, la voilà entrainée, malgré elle, dans une pièce de théâtre sous les regards naïfs des caméras nationales.

Dans un tel contexte, il est si simple d’accuser les zadistes de destruction sans remettre en question celles perpétrées par la machine de mort dirigée par Atosca/NGE ! Nous commençons à connaitre les tuyaux d’ATOSCA, étant depuis des mois une interface accessible et à l’écoute entre le chantier et des victimes.

A 14h00, la dernière signature a été réalisée et ATOSCA a engagé le saccage.

Nous invitons un maximum de personnes à nous rejoindre sur place cette fin de journée et les jours suivants pour soutenir les militant.es face aux nombreuses attaques des pro-A69 : flics, vigiles, CNAMO, abatteuses, mercenaires, huissiers…

ZAD A69

FR3 Régions Occitanie

https://france3-regions.francetvinfo.fr/occitanie/tarn/castres/autoroute-a69-une-operation-de-gendarmerie-en-cours-pour-evacuer-la-derniere-zone-d-occupation-des-militants-opposes-au-projet-3032453.html#at_medium=5&at_campaign_group=1&at_campaign=occitanie&at_offre=4&at_variant=V2&at_send_date=20240916&at_recipient_id=459386-1677282690-62a8a561&at_adid=DM1007688

“Tu leur diras que. . .”. En souvenir du petit Georges, jeune juif caché à Dourgne (81)

  • Yves Durand dédicacera son livr
  • Auteur d’un livre dont l’histoire se déroule dans le Tarn pendant la Seconde Guerre mondiale, Yves Durand sera à Dourgne le jeudi 26 septembre à 18 h 30 à la Maison des Associations (entrée libre). Il viendra évoquer et dédicacer son livre “Tu leur diras que…”.
  • Pourquoi Dourgne ?
  • Parce que les faits relatés s’y déroulent en partie. C’est l’histoire de jeunes Juifs qui, pendant l’Occupation trouvent refuge au collège moderne et technique de Castres. Tout au long de l’année scolaire 1943-1944, ils y sont accueillis sous de fausses identités. L’un d’eux, à partir de juin 1944, vient habiter à Dourgne, toujours sous un faux nom.
  • À cette date, le Débarquement a pourtant déjà eu lieu…
  • Oui, mais les nazis sont encore présents et toujours dangereux. Castres et Mazamet, par exemple, ne seront libérés qu’à la fin du mois d’août. Le jeune Georges, 14 ans, va être hébergé par ma grand-mère et mon arrière-grand-mère pendant cinq mois.
  • Où votre famille habitait-elle ?
  • À Dourgne, rue de Rome. Mon arrière-grand-père, décédé à l’époque des faits, était tailleur d’habits. Il avait acheté la maison vers 1905. Sa fille, Alice, épousera un tailleur également, Louis Durand, c’étaient mes grands-parents.
  • Quelques mots sur votre père…
  • Né en 1921, il est décédé en 2006. Il est l’un des personnages clés du livre, un héros modeste. Au collège, il était l’un des deux seuls adultes au courant de l’origine des jeunes Juifs, avec François Houpe, son directeur. Ce dernier allait être maire de Castres. Mon père et lui ont été déclarés Justes des Nations pour leur action.
  • Le livre “Tu leur diras que…” est édité par Geste éditions. On peut le trouver ici au tabac Le Cocagne