DES IMMIGRES, VICTIMES CONDAMNÉES, QUAND LEURS EXPLOITEURS NE SONT PAS INQUIÉTÉS. . .

COMMUNIQUÉ DE LA SECTION DU TARN DE LA LIGUE DES DROITS DE L’HOMME

DES IMMIGRES VICTIMES CONDAMNÉES QUAND LEURS EXPLOITEURS NE SONT PAS INQUIÉTÉS

La section du Tarn de la Ligue des Droits de l’Homme a appris la condamnation par le tribunal d’Albi du 12 décembre des anciens salariés du buffet  « Saveurs gourmandes » (rebaptisé « L’Atlantique ») pour détention et usage de faux documents administratifs .

Cette condamnation de travailleurs  sans papiers, exploités, et hébergés dans des conditions innommables, est une application rigoureuse des dispositions prises à l’égard des immigrés, surtout depuis la dernière loi immigration.

Certes, ils ont obtenus auprès de la préfecture des titres de séjour provisoires pour six mois….mais après ?

La section du Tarn de la LDH approuve le communiqué de l’Union Départementale CGT du Tarn du 13 décembre. Elle considère comme l’organisation syndicale que  “cette condamnation s’apparente … à une attaque qui vise la partie la plus vulnérable du monde du travail, que constituent les travailleuses et travailleurs migrants, victimes de la surexploitation capitaliste et de ce durcissement toujours croissant des politiques migratoires, à l’échelle nationale comme à l’échelle européenne”.

La section du Tarn de la LDH dénonce également le manque de protection par la puissance publique des jeunes immigrés mineurs non accompagnés et  demande leur prise en charge dans des conditions décentes. La solidarité est bien souvent exercée par les associations et, dans ce cas précis, par le syndicat CGT.

La défense des libertés et des droits fondamentaux est impérative pour tous.

La section du Tarn de la Ligue des Droits de l’Homme le 13 DECEMBRE 2024

https://www.francebleu.fr/infos/faits-divers-justice/des-victimes-condamnees-indignation-apres-la-sanction-de-six-jeunes-exploites-par-un-restaurant-d-albi-3752903?fbclid=IwY2xjawHL2TFleHRuA2FlbQIxMQABHZ0y9_aGujar0HBWHD1LVXWdORI0kko04ujjuyL1O94UvqnF2vUpbgO1yw_aem_AjdY5qMCQhAnGrWU6HF7CA

Halte à la récupération raciste par Patria Albigés !

Samedi 12 octobre, le groupe identitaire d’extrême droite Patria Albigés organise à Albi un rassemblement “pour Kylian et Philippine”, jeunes personnes assassinées, pour le 1er près de Bayeux dans la Calvados, le dimanche 29 septembre, pour la seconde à Paris à la mi-septembre. A nouveau, Patria Albigés instrumentalise des drames et détourne le deuil qui devrait s’imposer pour servir ses intérêts politiques et diffuser ses idées racistes et xénophobes.
Nos organisations expriment toutes leurs condoléances aux familles de Kylian et de Philippine, à leurs proches, à toutes les personnes affectées par ces morts terribles. Elles dénoncent la récupération honteuse qu’en fait Patria Albigés.
Ce groupe d’extrême droite, qui sévit dans le Tarn depuis quelques années déjà, s’illustre par les idées et les pratiques qu’il propage, dangereuses pour notre société et contraires à la loi. Des membres de Patria Albigés ont à plusieurs reprises essuyé des condamnations en justice : l’un d’entre eux a écopé de 8 mois de prison avec sursis suite à l’agression de deux étudiants syndicalistes ; trois autres ont été condamnés en décembre 2023 à 3 mois de prison avec sursis pour incitation à la haine. Ils avaient pratiqué un affichage raciste dans des parcs à Albi après le drame d’Annecy en juin 2023 et très récemment à ALBI, deux militants albigeois d’extrême droite ont été condamnés à 4 mois de prison avec sursis.
Patria Albigés multiplie les actes racistes, incitant à la haine, à la violence et à la discrimination. En avril 2024, un membre de ce groupe identitaire était interpellé pour des inscriptions racistes sur la chaussée à l’occasion du Marathon d’Albi. Il avait été pris en flagrant délit alors qu’il taggait : “Violeurs, étrangers dehors !”. Lors de la fête de la Musique, des membres de Patria Albigés avaient scandé, en pleine rue et à visage découvert, des chants racistes en allemand. Quelques semaines plus tard, ce groupe d’extrême droite instrumentalisait le drame de Southport en Angleterre pour mener une campagne d’affichage appelant à la “rémigration” .
Des plaintes ont été déposées suite à ces faits manifestement xénophobes et accomplis sans complexe ni retenue. Elles sont en cours de traitement.
Il appartient à la Préfecture du Tarn et au nouveau Préfet, M. Laurent Buchaillat, de prendre toutes les mesures qui s’imposent pour empêcher le déversement de ces propos et actes racistes et pour faire respecter la loi. Le Préfet du Tarn ne saurait cautionner les pratiques de Patria Albigés. La tenue d’un rassemblement organisé par un groupe qui a subi plusieurs condamnations et qui est
poursuivi en justice représente un danger pour notre société et pourrait mettre des personnes en danger.

À Albi
Le mercredi 9 octobre 2024

Signataires: UD CGT Tarn – FSU 81 – Union syndicale SOLIDAIRES Tarn – LDH section du Tarn – Collectif pour Albi – Libre Pensée 81 – NPA Tarn Sud et NPA Tarn Nord – PEPS 81 – Alternatives & autogestion 81 – Confluences 81 –EELV les écologistes 81 – RESF 81 – MRAP comité de Castres et d’Albi – LFI 81

Israël : quand l’impunité donne des habitudes exécrables. . .

Lorsque la journaliste palestino-américaine a été tuée délibérément par l’armée israélienne en 2022, il n’y eut aucune sanction prise par l’oncle Sam. Résultat, cette armée se permet aujourd’hui de tuer à volonté  des journalistes à Gaza : 159 ont connu ce sort en un an(1).

De même, après le meurtre de neuf civils par la marine israélienne le 31 mai 2010 lors de son attaque d’un navire turc transportant de l’aide humanitaire en direction de Gaza, il n’y eut aucune sanction internationale prise contre Israël. Et aujourd’hui l’armée israélienne vise les « humanitaires » à Gaza : 163 tués rien que durant le dernier trimestre de 2023(2) ! L’ONG étasunienne Human Rights Watch affirme : « L’utilisation par le gouvernement israélien de la famine comme arme de guerre se révèle meurtrière pour les enfants de Gaza »(3).

En Cisjordanie, ce n’est que les intifada palestiniennes qui ont peut-être ralenti la colonisation juive ; les Occidentaux n’ont pris aucune sanction contre les installations de colons, pourtant illégales envers le droit international. Et bien qu’il n’y ait eu de « 7 octobre » en Cisjordanie, en 2024 l’armée et les colons israéliens ont tué 640 Palestiniens(4), et ceux-ci ont vu 40 km2 supplémentaires de leurs terres confisquées(5), sur les 400 km2 de terres arables que compte la Cisjordanie(6).

Jamais on n’a obligé Israël à contribuer à la reconstruction  des territoires voisins qu’elle avait détruit par ses attaques militaires, notamment au Liban en 1982 et en 2006 ! Et aujourd’hui elle peut encore bombarder ce pays en toute impunité !

Combien de fois l’armée israélienne a riposté par des bombardements de façon démesurée à l’envoi de quelques missiles à partir de Gaza, envoi justifié par le blocus de ce territoire imposé par Israël ! L’absence de sanctions de la communauté internationale a ouvert la voie à Israël pour procéder à un massacre de Gazaouis sans commune mesure avec la tuerie du 7 octobre : 1 110 Israéliens tués(7) contre déjà 41 000 Gazaouis(8).

Mise en cause par la Cour Internationale de justice de La Hayes, par la Cour pénale internationale, par l’Assemblée générale de l’ONU à une très forte majorité (124 voix contre 10), Israël se fout du monde et n’écoute qu’elle-même. Elle peut se le permettre car l’aide militaire étasunienne continue de couler à flot vers elle. En effet, bien que Biden ait appelé Israël à un cessez-le-feu au Liban, Washington vient d’accorder une nouvelle fois une très importante aide militaire à cet État : 8,7 milliards de dollars(9), soit un cinquième du budget de la Défense française pour une population israélienne sept fois inférieure à celle de la France.

Jean-François Le Dizès

Sources chiffrées

(1) https://www.aa.com.tr/fr/monde/gaza-le-nombre-de-journalistes-tu%C3%A9s-s%C3%A9l%C3%A8ve-%C3%A0-159-depuis-le-7-octobre/3274518

(2) https://www.lesechos.fr/monde/enjeux-internationaux/lonu-denonce-un-record-inadmissible-de-violences-contre-les-humanitaires-2114095

(3) https://www.hrw.org/fr/news/2024/04/09/gaza-la-famine-imposee-par-israel-est-mortelle-pour-des-enfants

(4)https://www.lemonde.fr/international/article/2024/08/28/dix-palestiniens-tues-dans-le-nord-de-la-cisjordanie-occupee-l-armee-israelienne-dit-mener-une-operation-de-contre-terrorisme_6297450_3210.html#:~:text=Depuis%20le%20d%C3%A9but%20de%20la,attaques%20palestiniennes%20ou%20lors%20d

(5) https://www.aa.com.tr/fr/monde/isra%C3%ABl-approuve-la-plus-grande-confiscation-de-terres-en-cisjordanie-depuis-30-ans/3265413

(6)https://donnees.banquemondiale.org/indicateur/AG.LND.ARBL.HA?locations=PS

https://fr.wikipedia.org/wiki/Attaque_du_Hamas_contre_Isra%C3%ABl_d%27octobre_2023

(8)https://fr.statista.com/statistiques/1423795/guerre-israel-territoires-palestiniens-nombre-morts-et-blesses/

(9) https://www.dna.fr/defense-guerre-conflit/2024/09/26/israel-va-recevoir-une-aide-de-pres-de-9-milliards-de-dollars-des-etats-unis

DESTITUTION !

Destitution 

Vous vous moquez mes chers élites 

C’est pourquoi nos vies se délitent 

Vraiment du tiers comme du quart :

Vous voyez-vous de fait à part 

Du tiers état et du quart monde ?…

Aucun de nous n’est bête immonde 

Sauf dans votre cœur asséché 

Que vos avoirs ont empêché 

De transmettre à votre cerveau 

Que le partage est bien plus beau 

Que la sempiternelle course 

Vers le haut… du cours de la bourse !

Nous ne sommes que des rouages 

D’une machine qui prend l’eau 

À force d’irrespect, d’outrages 

Et de mensonges à gogo :

Elle rouille, s’abîme et tire 

Vers l’abysse nos vies de chien :

Méfiez vous, si près du pire… 

À perdre nous n’avons plus rien !

Si pour vous ne sommes que nombre, 

Nous pourrions sortir de l’ombre 

Et vous démontrer sur le champ 

Qu’a même couleur notre sang !

Le vol du résultat des urnes 

Est, le crions, l’affront de trop :

Notre âme revêt les cothurnes, 

Coule en nos veines la nitro…

La rue dès l’aube sera pleine 

De miséreux, les poings levés,

Qui s’en iront laver leur peine 

Sur la plage sous les pavés.

De la Bastille à République 

Nous marcherons, enfin unis,

Pour du pouvoir chasser la clique 

Qu’aucun suffrage n’y a mis !

Assez d’irrespect, d’arrogance,

Et de coupables louvoiements, 

Vos discours pleins de suffisance 

Encouragent nos déploiements :

Si le droit ne nous fait justice 

C’est qu’aujourd’hui le compromet 

De préjudice en préjudice 

Celui qu’avons mis au sommet !

Nous avons droit d’investiture 

Jusqu’au sommet de la nation 

Donc pour tout déni de droiture… 

Le pouvoir de destitution !

© Edmond ALLAIN sept 2024

A69 : Conférence de Presse de la ZAD

texte de la conférence de presse donnée le mardi 27 août.

Bon matin à tous et à toutes, merci d’être présents et presentes à cette conférence de presse. 

Avant toute chose, nous tenons à préciser que nous sommes ici en tant qu’occupants et occupantes de la ZAD du tracé de l’A69. Nous sommes militants et militantes, acteurs et actrice d’un mode d’action directe et radicale pour ralentir et contrer le bulldozer de la métropolisation et de la technocratisation du monde.

Il n’est pas chose facile de s’exprimer au nom de la zad. La zad n’a pas de voix, elle n’a pas de visage. Elle est nombreuse, différente, polymorphe et imprévisible. Elles est une multitude de valeurs, d’espoirs, et d’utopies. Elle refuse toute étiquette, toute célébrité et toute image qui nous viennent de l’ancien monde. Ce sont différentes visions du monde et des luttes à y mener qui se sont rassemblées ici pour s’adresser à vous toustes.

Si nous sommes ici devant vous, visages dissimulé.es c’est pour préserver l’égalitarisme qui nous uni. Nous sommes également devant vous cagoulé.es car victime d’un fichage et d’une répression injuste et oppressante de la part de celle et ceux que nous dérangeons.

La montée de l’extrême droite orchestrée par les médias et les ultras riches qui les possèdent depuis de nombreuses années, ainsi que l’inaction des dirigeants face à la crise climatique déjà à l’œuvre, nous poussent à respecter les devoirs que nous tenons pour fondamentaux : le devoir de se rebeller, le devoir de se libérer de toute les oppressions systémique banalisées dans nos mentalités, le devoir de dire stop à un monde qui ne convient qu’à une élite minoritaire, aveugle et sourde à toute forme de contestation.

Nous sommes sur vos écrans aujourd’hui, convaincus d’avoir des choses à dire, des choses à faire car la vie nous appartient et que nous devons en reprendre le contrôle. Nous dédions ces paroles à toute les personnes enfermé.e.s, et toute celles et ceux victimes au quotidien de la répression policière et judiciaire qui accompagne systématiquement une dérive autoritaire du pouvoir, alors même qu’elles se battent pour des causes essentielles à notre survie. À l’échelle européenne, l’ONU condamne les conditions dans lesquelles les militants écologiques sont traité.es. À l’échelle mondiale, c’est plus d’une personne qui meurt tout les deux jours, pour avoir osé.es espérer un futur plus sain pour sa planète.

On le sait, l’heure n’est plus à l’hésitation mais à la remise en question. Tous les voyants environnementaux sont dans le rouge. Les premières victimes du réchauffement climatique en subissent les conséquences, directes et indirectes, partout sur la planète depuis bien plus longtemps que les instances décisionnaires ne veulent bien le reconnaître. Et donc, même si une part de doute subsiste chez certains et certaines, bien souvent influencé par les lobbies des multinationales, cela ne doit ni ne peux plus être une raison suffisante pour ne pas appliqué des mesures indispensables et contraignantes pour mettre fin aux ravages de l’expansion urbaine, du déboisement, de l’assèchement des sols, et des nombreuses autres formes de destruction massive du vivant, qui accompagne toujours des projets de constructions tels que des autoroutes, sous couvert d’un greenwashing à peine dissimulé.

Un fait indéniable à propos de la construction d’une autoroute c’est que la destruction des sols et de la biodiversité, les pollutions atmosphériques, visuelles et sonores auront un impact sur tous et toutes. Cela accentue le besoin d’un système de santé efficace, alors que celui dont nous disposons est toujours plus précaire et continue de subir des coupes budgétaires toujours plus drastiques et des conditions de travail déshonorantes pour des fonctions pourtant essentielles. Cela aggravera également la situation de notre agriculture paysanne, fera peser la pression démographique sur des zones périurbaines déstabilisées, créant de nouvelles fractures sociales et détruisant des mémoires de territoire précieuses à tous et toutes. L’autoroute Toulouse-Castres, si elle se fait, ne sera donc qu’un long couloir de mort, long de 53km, avec pour seule intention un énième développement économique des plus riches, une fois de plus au dépend de toustes les autres.

Aujourd’hui encore, le chantier de l’A69 progresse à marche forcée, enfreignant continuellement les lois environnementales comme le montrent les 18 manquements déjà émis par l’OFB et la DDT, et alors même que le jugement du recours sur le fond n’a pas encore eu lieu. L’objectif : atteindre le cap de non retour sur les investissements déjà mis en place pour que le chantier ne puisse définitivement plus être stoppé, malgré l’illégalité et toutes les irrégularités observés depuis le début des travaux. C’est en effet pas moins de 20 actions juridiques et 4 mises en demeures qui pèsent aujourd’hui sur le concessionnaire.

Atsoca, et NGE, avec la complicité de l’état, nous mettent en danger, à court, moyen et long terme, et ne nous laissent pas d’autres choix que d’engager nos corps dans la lutte jusqu’à ce que cesse cette justice à deux vitesses. Cela dit, si l’évolution des lois facilitait de tels ravages, nous serions là avec d’autant plus de force et de détermination à nous y opposer. La ZAD s’oppose fermement à toutes les oppressions, qu’elles apparaissent au sein de nos luttes ou qu’elles viennent de militants pro A69 violents, des entreprises et financiers engagé.es dans le chantiers ou de la repression d’un Etat imposant sa violence autoproclamée légitime et qui tente par tous les moyens d’étouffer les voies alternatives et populaire comme “Une Autre Voie”.

Nous sommes conscient.es que le massacre à commencé, et pas qu’un peu ! Mais ça ne veut pas dire qu’il est trop tard. C’est d’ailleurs pour cela que nous resterons mobilisé.es et déterminé.es. Il ne s’agit pas seulement de résistance à l’avancée de la machine industrieuse et de ses coulées de bitume mortifère, il s’agit de reprendre chaque centimètre carré pour faire renaître des espaces populaires d’apprentissage social, technique et politique et poser les bases d’une société respectueuse de sa planète et de tout ce qu’elle abrite.

La ZAD et de nombreux autres collectifs travaillent en complémentarité depuis des mois, des années même, pour défendre les terres agricoles du Tarn, menacées par un projet écocide qui représente tous les travers d’une société qui ne nous offre aucune perspective d’avenir désirable. Nous réapprenons une coopération dénuée des enjeux de domination interpersonnels dans le seul but de nous opposer collectivement à des projets non consentis.

Pour cela la ZAD engage son temps et ses énergies à imaginer, tester et promouvoir d’autres imaginaires et d’autres futurs portant des valeurs de solidarité, d’apprentissage et d’inclusion. Nous faisons exister des cadres au sein desquels refléchir et déconstruire nos modes de pensées capitalistes, patriarcaux, compétitifs, excluant, et reconstruire nos conceptions sociales tant de l’être individuel que de la capacité à être et faire ensemble. Nous reprenons les espaces et le temps entre les interstices du capitalisme (encore lui !) pour faire exister d’autres mondes, en construction perpétuelle, faits de prises de decisions collectives, de transmissions, d’apprentissages et d’invention de moyen de résistance.

Ici nous devons recourir à ce qui s’apparente à de la violence, parce que l’urgence de la situation associé au mépris des autorités ne nous laisse pas d’autre voie. Cependant, est-ce vraiment de la violence quand elle est mesurée et ciblée aux infrastructures et machines destinées à la construction de l’autoroute ? Est elle comparable à la violence d’NGE, qui exproprie des centaines de personnes, qui terrasse plus de 400 hectares de terres agricoles, et 17 hectares de zones boisées ainsi que tout les écosystèmes qu’elles abritent. Ou de la violence de fanatiques, partisans de l’autoroute prêt à nous tuer par haine de personnes et de choses qui les dépassent. Les premières victimes du système.
Ou encore de la violence du monde tout les jours, les morts évitables, les famines, les guerres et tant d’autres.

Hier encore vers 3h du matin, 4 individus ont intentionnellement mis le feu à la haie qui borde le jardin et la maison du Verger, menaçant la famille avec un enfant de 4 ans et occupante de droit, ainsi que les zadistes cohabitant.es du lieux. Heureusement des personnes réveillées ont pues donner l’alerte, mettant en déroute les incendiaires et maîtrisant l’incendie avant même l’arrivée des pompiers. La famille à porté plainte, qui a été par la suite requalifié en tentative de meurtre. Nous leur apportons tout notre soutien dans cette épreuve.

Nous n’avons rien laché jusqu’ici. Nous avons expérimenté de multiples formes de solidarités avec les habitant.es, qu’il s’agisse de personnes expropriées ou victimes d’un tracé trop proche de leurs lieux de vie. Nous avons défendu les arbres menacés, répertorié les espèces animales et végétales protégées, cartographié les espaces voués à disparaitre. En bref, nous avons comblé les manquements de l’Etat qui depuis bien trop longtemps ne répond plus ni à ses propres règles ni à celles des instances internationales. S’associant à des magouilles économiques et politiques qu’il nie en bloc, alors même que les preuves sont évidentes, le gouvernement s’entête dans une politique austère. Il minimise la crise en cours, ignore l’opinion publique, le résultat d’élections qu’il a lui même déclenchées et continue à recruter toujours plus de policiers prêts à réprimer dans la violence la moindre opposition.

Tant qu’il y aura des brins d’herbes à défendre face à l’expansion exponentielle d’un béton prétendument bienfaiteur, notre lutte continuera de faire sens. Ni leurs lois, ni leurs armes, ni leur machines ne nous arrêteront et nous resterons prêt.es à essaimer de nouvelles ZAD à chaque fois qu’un nouveau projet immonde en créera la nécessité.

Nous sommes loin d’en avoir fini. Demain encore, nous serons là. Ou ailleurs. Peut importe. La terre est une zone à défendre et nous n’abandonnerons pas notre avenir au mains de nos bourreaux. ZAD PARTOUT !

Nous sommes conscients et conscientes que le saccage a commencé, mais nous resterons mobilisé.e.s et determiné.e.s. 

Il ne s’agit pas seulement de résistances à l’avancée du bitume, il s’agit de reprendre chaque cm^2 pour faire naitre des espaces d’apprentissage social, technique et politique.

Alors que la période légale de reprise des coupes d’arbres est imminente, la date est fixée au 1er septembre, nous restons determiné.e.s et présent.e.s sur le terrain afin de nous opposer à ce projet déraciné et destructeur, et ce jusqu’au dernier arbre, jusqu’au dernier oiseau, jusqu’à la dernière habitante… Et peut être même encore après tout cela. L’échéance approchant, nous n’avons d’autres choix que de multiplier les actions pour nous exprimer dans l’espoir d’un arrêt définitif du chantier, seule décision responsable et qui apaiserait les tensions qui ne cesse de croître.

Vendredi vers 3h du matin, la vigie de Bourg-Palette nous a réveillé en nous informant que le coffrage du pont en construction tout proche était en feu. Des flammes de plusieurs mètres de haut étaient visibles de très loin. Le feu a attiré quelques personnes qui se sont approchées. Un peu trop selon les gendarmes alors présents. Il y a eu quelques affrontements ce qui a eu pour effet de brièvement ralentir le travail des pompiers qui attendaient que la zone soit sécurisée pour arroser vainement un édifice déjà condamné. En aucun cas, les pompiers n’ont été la cible de jets de projectiles quels qu’ils soient.
Dimanche après midi, les gendarmes du PSIG mobilisés sur le chantier ont été mis en déroute et durent s’enfuir après des affrontements avec un petit groupe de personnes. Un peu plus tard, deux incendies se sont déclenchés non loin. D’une part, une voiture de police stationnée au commissariat du Dicosa et d’autre part, un container renfermant les outils du chantier. Par la suite, une dizaine de camions de gendarmes sont intervenus à la Cal’arbre. Après plusieurs heures, les gendarmes ont repoussé.es hors de la zone, et ont tout détruit sur leur passage. Tentes, cabanes, affaires personnelles, rien n’a été épargné. Les départs de feux se sont multipliés, certains juste sous les arbres occupés. Tout cela accompagné par les rire moqueurs des gendarmes, qui gazaient allègrement et sans distinction toutes les personnes présentes sur la zone, y compris celleux tentant d’éteindre les incendies. Il y a aussi eu des tirs tendus de lacrymogènes qui ont atteint une tour de Bourg-Palette, alors que plusieurs personnes se trouvaient à l’intérieur. Ils ont détruit à la masse puis à l’aide d’un camion, la vigie de l’entrée, où se trouvait une personne à environ 6 mètres de hauteur, surplombant une tour de palette. La chute aurait pu être mortelle si cette personne n’avait pas été secourue par des écureuil.es présent.es dans l’arbre le plus proche, nommé ironiquement l’Atoscarbre. Iels lui ont fourni un baudrier et quelques explications à la volée pour qu’elle puisse se mettre en sécurité sur une ligne de vie, avant de la hisser jusqu’à la cabane présente dans l’arbre.
Vers 22h, après avoir achevé leur journée habituelle de travail, c’est à dire violenter et tout détruire, les gendarmes sont partis, laissant la Cal’Arbre libre, le matériel dévasté, mais les zadistes debout !

C’est ce genre d’événement marquant qui nous fait dire que nous ne lâcherons rien et c’est avec cette volonté que nous appelons toustes nos camarades de luttes passées, présente, et à venir, à un rassemblement dès demain, mercredi 28 août à 18h30 sur la commune de Saïx, à la Cal”arbre, et tous les jours suivants. 

Nous réaffirmons encore une fois notre volonté de participer à faire vivre cette lutte de façon autonome mais en complémentarité, apprenante et créative, suprenante et sans relâche.

ZAD contre l’A69 et la métropolisation de la région.

Canal Telegram :www.t.me/InfoZAD_A69Cagnotte : https://opencollective.com/xr-toulouse-et-alentours/projects/soutiens-a-la-cremarbre