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Il y a des gens qui n’apprennent jamais rien !
Sivens 2014 : au printemps, la tension monte autour du projet de barrage, vieux de 30 ans, alors que le CNPN a donné un avis défavorable. Les collectifs citoyens se mobilisent, les compétences s’affûtent. Eté 2014, le financement européen du projet ne sera pas accordé, car la règlementation n’est pas respectée. Abandon ? Mais non ! 1er septembre 2014, les engins entrent en action pour couper les arbres. On a oublié l’autorisation de défrichement ? Pas grave, on la fait après coup… La mobilisation enfle, les zadistes occupent le site, les violences policières se déchainent, les médias
accourent. Dans la nuit du 25 au 26 octobre Rémi Fraisse est assassiné par les forces de l’ordre. Il faudra 10 ans de bataille juridique pour que l’Etat Français soit enfin condamné par la Cour européenne des Droits de l’homme pour violation du droit à la vie.
Le chantier est arrêté. En 2016, l’autorisation de défrichement, la dérogation à la destruction d’espèces protégées, la déclaration d’intérêt général sont cassées par le Tribunal Administratif. L’Etat est condamné pour faute en 2020.
Malgré la mise en place du projet de territoire, 10 ans après, il n’y a toujours rien de réalisé.
Conclusion : a-t-on fait une erreur en poussant un projet obsolète, mal monté, décrié par les instances nationales, rejeté par les citoyens ? Non ! l’erreur des décideurs a été d’abandonner le projet !

A69 2022 : la tension monte depuis des années autour de ce projet vieux de 30 ans. Les instances nationales (Commissariat Général à l’Investissement, Haute Autorité Environnementale, CNPN) ont donné des avis défavorables sur ce projet mal ficelé, aux gains et évaluations de trafic surestimées, et qui ne remplit pas les conditions d’une Raison Impérative d’Intérêt Public Majeur (RIIPM).
1er mars 2023 : après une enquête publique environnementale qui recueille 90% d’avis négatifs, l’autorisation environnementale est signée, les travaux démarrent. Les premiers écureuils entrent en action. Les collectifs d’opposants réunissent le 22 avril 8000 manifestants pacifiques. Le camping des platanes à Vendine prospère, avant d’être saccagé par les pelles mécaniques. Les référés des
opposants sont systématiquement rejetés par les tribunaux.
1er septembre 2023 à 0h, les platanes de Vendine tombent, puis les arbres de la Bourrelié, du Bernazobre… La communauté scientifique entre dans la danse, dénonçant les aberrations du projet.
40 jours de grève de la faim ont failli faire craquer Clément Beaune, alors ministre des transports.
Arrêter le projet ? Surtout, ne pas reproduire les erreurs de Notre Dame des Landes et de Sivens ! On continue, on accélère, la justice pliera devant le fait accompli !
A la Crémade le 22 octobre, les gendarmes chargent et interrompent la conférence des scientifiques.
Février mars 2024 : La Crémarbre, malgré son statut de zone environnementale protégée, sera le laboratoire de l’attrition pour les fauteurs de l’ordre, en dépit de l’intervention et des conclusions de Michel Forst, rapporteur spécial des Nations Unies pour les défenseurs de l’environnement. Et on continue à la Cal’Arbre, aux Vergers chez Alexandra. La CNAMO se déchaine et la répression explose.
On accélère encore, on avance les travaux à marche forcée. Pourtant, le chantier accumule les retards et les irrégularités se multiplient.
Du côté des opposants, les réseaux se tissent, les compétences s’aiguisent, la lutte prend des formes de plus en plus innovantes, la médiatisation s’internationalise…
21 novembre 2024 : le rapporteur public demande l’annulation totale ? Pas grave, on accélère encore !
27 février : le tribunal administratif annule l’autorisation et suspend les travaux !
Conclusion : a-t-on fait une erreur en poussant un projet obsolète, mal monté, etc.? Non On dénonce une situation ubuesque, on demande un sursis à exécution et on fait appel !
Décidément, il y a des gens qui n’apprennent jamais rien !
Jean Luc Hervé
Solidarité “Ma ferme sur un fil !” Isabelle et Christophe
(lien vers cagnotte en bas de page ! )
Porte-parole de la Confédération Paysanne du Tarn pendant de nombreuses années, Christophe et son épouse Isabelle ont besoin de votre soutien. La malchance s’acharne sur eux. Une cagnotte a été lancée pour leur venir en aide.
Des années que nous nous battons contre une série de malchances… Cette année une de plus, la fièvre catarrhale a décimé une énorme partie de notre troupeau.
Une de plus, l’aorte près du cœur de Christophe doit être opérée.
UNE DE TROP ! Nous ne pouvons plus faire face. HELP !
Je pleure aujourd’hui…, balayée d’un souffle…J’ai le vertige de tout perdre. Pourtant il n’y a aucune faute que celle d’un corps qui ne peut plus.
Je me remets trop doucement depuis 5 ans d’une maladie rare, il y a quelques jours notre vie se disloque, Christophe mon mari doit subir une opération à cœur ouvert en urgence.
La ferme a perdu son capitaine pour quelques mois… L’embauche d’un salarié semaine et week-end est obligatoire avec un financement aléatoire. Les brebis ne peuvent pas rester orphelines…
Nous devons trouver de l’aide, nous avons besoin d’un peu de vous.
Nous avons toujours l’envie mais plus l’argent, les crédits nous ont rattrapés. Je hurle de ne plus y arriver.
Alors je m’accroche à l’espoir de vous… On m’a soufflé qu’une cagnotte en ligne pourrait nous aider, qu’il fallait juste ranger sa fierté.
Je vous confie ma ferme pour la sauver , nous permettre de trouver le temps de nous soigner, pour continuer, remonter le troupeau décimé par la fièvre catarrhale, acheter de jeunes vaches, payer nos crédits à cours terme.
Compenser aussi la perte du revenu de mes activités, le Food truck, les plats cuisinés, les jus de pommes qui couvraient 30% de notre chiffre , le tout plombé par l’augmentation du gasoil, de l’atelier de découpe, des céréales, des consommables, et j’en oublie, qui ne peut être rattrapée par une augmentation galopante des tarifs.
25 ans de passion déterminée qui nous porte. Dans 3 ans nos crédits s’allègent et pour tenir on a vraiment besoin de vous.
Isabelle et Christophe, les 2 bergers.
Il était une fois,
Tous les jours debout pour le plaisir de vos bouches,
Tous les jours debout pour des moments heureux autour de la table,
Tous les jours debout pour entendre vos familles claquant des rires , la fourchette avide de bon l’air nimbé de joies faciles et légères où le fumet de nos viandes respirent nos prairies.
Le fondant, le délicat murmurent l’agneau parfum montagne saveur liberté… Mais surtout, heureux d’être là quelque part à vos côtés.
C’est cette image de vous qui fait avancer, qui accompagne les gestes sans cesse répétés jusqu’à la lune.
Le corps se rebelle mais votre enthousiasme dope le quotidien.
La bonne bouffe flotte sur l’horizon des fatigues accumulés. Vos sourires deviennent la vague puissante de notre ardeur qui efface les rudesses du soleil, du vent et du froid.
Je vous souffle mon ciel, ma lune et mes étoiles, Isabelle… la bergère.
Communiqué du Tribunal Administratif de Toulouse du 27 février 2025
COMMUNIQUÉ DE PRESSE
27 février 2025
A69 : le projet autoroutier est annulé faute de nécessité impérieuse à le réaliser
Saisi notamment par des associations environnementales, le tribunal administratif de Toulouse annule les projets d’autoroute A69 et d’élargissement de l’autoroute A680, qui avaient été autorisés par les préfets de la Haute-Garonne et du Tarn en mars 2023. En effet, au vu des bénéfices très limités qu’auront ces projets pour le territoire et ses habitants, il n’est pas possible de déroger aux règles de protection de l’environnement et des espèces protégées.
Les 1er et 2 mars 2023, les préfets de la Haute-Garonne et du Tarn ont attribué des autorisations environnementales pour la réalisation de l’autoroute A69 et l’élargissement de l’autoroute A680, comprenant des dérogations à l’interdiction de porter atteinte aux espèces protégées et à leurs habitats. Le tribunal administratif de Toulouse annule aujourd’hui ces deux autorisations.
Dans sa décision, le tribunal rappelle que la dérogation que les préfets ont accordée aux deux projets n’est possible que si trois conditions sont réunies : si le maintien des espèces protégées n’est pas menacé, s’il n’existe pas de solution alternative et si le projet répond à une raison impérative d’intérêt public majeur. Toutefois le tribunal administratif estime que les deux projets ne répondent pas à une telle raison car leurs bénéfices économiques, sociaux et de sécurité
publique sont trop limités.
En effet, si les projets pourraient faire gagner une vingtaine de minutes aux usagers par rapport au trajet actuel, le tribunal, après avoir examiné les arguments avancés par les préfets de la Haute-Garonne et du Tarn, estime qu’ils sont insuffisants.
Tout d’abord, sur la nécessité de “désenclaver” le bassin Castres-Mazamet, le tribunal observe, sur la base des données INSEE, que le territoire ne présente ni un décrochage démographique, en comparaison des autres bassins situés aux alentours de Toulouse, ni un décrochage économique, dès lors que l’agglomération dispose, notamment, de tous les services des gammes de proximité et intermédiaire, d’un centre hospitalier, de formations universitaires, d’un aéroport reliant la ville
à Paris et d’une gare offrant un service de liaisons quotidiennes avec la métropole toulousaine.
En outre, en matière de sécurité et de désengorgement du trafic routier, le tribunal relève, d’une part, que la particulière accidentalité de la RN 126 dans son état actuel n’a pas été démontrée et que, d’autre part, les avantages de l’autoroute sont très relatifs, puisque l’itinéraire de substitution prévu pour les automobilistes ne souhaitant pas s’acquitter du prix du péage ne présentera plus des conditions optimales de sécurité, ni un confort similaire à celui de l’actuel itinéraire.
Enfin, de manière plus générale, la juridiction administrative estime que le coût élevé du péage du projet A69 est de nature à en minorer significativement l’intérêt pour les usagers et les entreprises. Si l’administration indique qu’il existe une perspective de baisse tarifaire de l’ordre de 33%, le tribunal souligne que ce projet de baisse, qui ne porte que sur une partie du trajet, n’est, à ce jour, pas finalisé.
Pour ces différentes raisons, le tribunal annule les autorisations données à ces deux projets car elles sont illégales : l’A69 et l’élargissement de l’A680 n’ayant que des bénéfices de portée limitée, il n’y a pas de nécessité impérieuse à les réaliser, et les arguments présentés en faveur de ces projets ne justifient pas qu’il soit dérogé à l’objectif de conservation des habitats naturels, de la faune et de la flore sauvages.
Contact presse : communication.ta-toulouse@juradm.fr
L’OFB n’est pas la cause de nos malheurs !
L’Office Français de la Biodiversité est un organisme public chargé de la préservation, de la protection et de la restauration de la biodiversité dans les milieux aquatiques, terrestres et marins.
Son rôle est de préserver le vivant, la nature, des diverses pollutions et de la surexploitation des ressources naturelles, en appliquant les articles de loi du code de l’environnement. Sa mission rejoint la nôtre : nourrir sainement la population et garder un milieu rural viable et protégé.
L’OFB protège la nature, il est notre allié, notre partenaire. Il apporte un équilibre nécessaire à la défense et à la sauvegarde de la vie sur Terre et contribue à notre autonomie alimentaire, notre santé et celle dédiée aux générations futures. Les agents de l’OFB veillent également sur la qualité de l’eau et sa ressource.
Ces derniers jours, des actions violentes ont été perpétrées contre l’OFB avec l’étrange mutisme du gouvernement qui se doit de protéger ses agents ! La Confédération Paysanne condamne ces actes inacceptables.
La colère paysanne est légitime, nous l’éprouvons toutes et tous.
Mais il ne faudrait pas se tromper de combat, ni d’adversaire : les agents de l’OFB doivent être nos partenaires, et nous les soutenons tout en les sollicitant pour des simplifications administratives. Nous demandons à ce qu’il y ait un discernement entre les productions industrielles et paysannes (les normes motivées pour les usines à viandes, lait, ou légumes ne sont pas applicables en l’état aux fermes paysannes).
Par ailleurs, reculer sur les normes environnementales n’apportera rien en terme de revenu, c’est un mensonge des syndicats majoritaires qui visent l’agriculture d’exportation, et une aubaine pour le gouvernement, qui ne veut pas plancher sur des prix rémunérateurs agricoles.
Nous devons et voulons travailler ensemble, trouver des solutions dans la réciprocité, renforcer les partenariats et être en résilience face aux vrais défis que sont le changement climatique et la préservation de la biodiversité.
Nous revendiquons notre soutien aux agents de l’OFB ainsi qu’à ceux de l’INRAE et aux organismes de protection de l’environnement, et proposons notre partenariat avec les services de l’État, dans un but de protection de la population, de santé publique et de préservation de notre métier.
Nous devons œuvrer pour un avenir souhaitable.
La Confédération Paysanne du Tarn
Publié dans le n° 172 de Confluences 81
“Canal du Maudit”. . .Rencontre-dédicace à Puylaurens (81) :
Samedi 08 Mars 2025 venez rencontrer Patrick Caujolle lors d’une séance dédicace de son dernier roman “Canal du maudit” à partir de 10h-12h30 et 14h30 -17h.
Découvrez aussi ses autres romans durant cette journée ![]()
Culture de l’Être
“La Guerre des Arbres”, projection à Labastide-Rouairoux
Nous vous attendons nombreux le 1er mars à Labastide-Rouairoux (81)
Projection-débat en présence de Clarisse Feletin, la réalisatrice, et de Thomas Brail.
GNSA Lavaur
A69, communiqué de la Confédération Paysanne :
Bagnolet, le 27 février 2025
Communiqué de presse
La Confédération paysanne était co-requérante du recours en annulation déposé. Vous trouverez ci-dessous et en pj le communiqué de presse co-signé par les différentes organisations, suite à l’annulation par la justice de l’autorisation environnementale.
Une décision historique : Le projet A69 est illégal, l’A69 s’arrête !
La justice vient d’annuler l’autorisation environnementale nécessaire à la construction de l’A69. Le TA de Toulouse reprend nos arguments, persiste et signe : ce projet ne répond à AUCUNE Raison Impérative d’Intérêt Public Majeur et ne sera pas régularisable ! C’est une décision historique qui porte un coup d’arrêt définitif à un projet inutile, destructeur et irresponsable, que nous dénonçons avec force depuis plusieurs années. C’est un grand jour pour le droit environnemental.
Nous saluons cette décision du TA de Toulouse qui a su juger en toute indépendance malgré les pressions exercées par les pouvoirs publics et économiques, et par une certaine presse locale. Elle renvoie les porteurs du projet à la réalité du Droit. Elle dénonce l’irresponsabilité de l’État et du concessionnaire pour avoir engagé les travaux sans attendre. Ce passage en force, dopé au déni institutionnel, vient d’être stoppé net. Cette décision permet de tourner la page et d’éviter le pire, pour l’environnement et les terres fertiles, pour l’accès de tous à des modes de transports sécurisés et gratuits, mais aussi pour éviter le fiasco financier qui aurait pesé sur les finances publiques dans les prochaines décennies.
L’engagement populaire a été décisif – MERCI !
La décision du TA de Toulouse n’aurait pu aboutir sans un engagement populaire fort. C’est l’engagement et la ténacité de nombreux habitants du territoire Castres-Toulouse qui ont initié et porté cette lutte, rejoints par des milliers de personnes et de nombreuses organisations. En contribuant à l’enquête publique, en signant des pétitions et en participant aux manifestations, ils et elles ont construit et nourri les arguments juridiques. Merci à toutes et tous !
Un tournant décisif pour l’autorisation des projets routiers
Depuis quelques mois, des projets insensés sont arrêtés dans le Vallespir, le Val d’Oise, les Pyrénées orientales, l’Ardèche, et la Manche. En Haute-Loire, un rapporteur public a remis en cause des mesures compensatoires jugées insuffisantes sur la RN88. Cette décision sur l’A69 fera jurisprudence ! Les projets routiers et autoroutiers ne sont plus en roue libre. Le retentissement de cette victoire sera national et remettra l’intérêt général au centre du jeu. Ce jugement appelle un tournant historique dans le processus de décision administratif d’aménagement du territoire.
Une victoire !
Le chantier s’arrête, évitant les dégâts irréversibles qu’il aurait infligés au territoire ces prochains mois. Mais nous pensons aujourd’hui aux dizaines de vies brisées des propriétaires expulsés, à la fracture de notre territoire, aux centaines d’hectares de terres nourricières saccagées, à nos ruisseaux, nappes et rivières polluées, aux milliers d’arbres abattus, au vivant sacrifié, à notre paysage défiguré, à la route nationale déjà dégradée par un chantier rempli d’irrégularités… Nous pensons à Alexandra qui a résisté jusqu’au bout au Verger. Nous pensons à tous les habitants qui portent cette lutte depuis 18 ans, aux écureuils, aux militants et aux zadistes. A toutes celles et ceux qui ont bravé les pressions policières et judiciaires et continuent de les subir, et certain.e.s au prix de blessures morales et physiques indélébiles. Nous saluons leur courage et leur engagement sans faille. Nous restons à leur côté.
Le tribunal a reconnu la justesse de la cause défendue par les opposants. Nous appelons à l’arrêt des poursuites et à une amnistie générale de celles et ceux qui ont été traités d’éco-terroristes et de djihadistes verts pour avoir défendu nos communs…
Rien n’est irréversible – Il est temps de se tourner vers l’avenir
Nous appelons le gouvernement à faire preuve de responsabilité et à ne pas faire appel. Un appel plongerait le territoire dans l’immobilisme. Le temps presse et l’Etat a le devoir de tourner la page pour répondre aux vrais besoins des habitants du territoire. Nous demandons la mise en place immédiate d’une instance de dialogue afin d’identifier les besoins réels de mobilité, de modèle agricole, social et économique souhaité par les habitants et permettant de construire un projet de territoire global respectant l’intérêt général et en phase avec les enjeux d’aujourd’hui. Les pouvoirs publics et les forces économiques doivent tourner la page et se remettre au service du territoire.
Les habitants du Sud Tarn aspirent tous à l’apaisement et méritent un avenir viable et désirable.
Sortons de cette épreuve unis, relevons la tête et construisons ensemble des aménagements viables et justes pour habiter ce territoire ! Trouvons un chemin commun vers Une Autre Voie…
No Macadam

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