Pierre BROSSOLETTE

104 page 12 Pierre-BrossolettePIERRE BROSSOLETTE : FAUT-IL TRANSFERER …

… SES CENDRES AU PANTHEON ?

Certains historiens s’opposent au transfert des cendres de BROSSOLETTE au Panthéon en soulignant les mauvais rapports qu’il entretenait avec MOULIN ” panthéonisé” en 1964. D’autres personnalités de toutes tendances y sont favorables.

Pierre BROSSOLETTE voit le jour dans le XVI° arrondissement en 1903 ! Son père est inspecteur dans l’enseignement primaire ; ses deux sœurs un peu plus âgées seront comme lui agrégées ; après des études brillantes à Janson de Sailly il entre en classe préparatoire à Louis le Grand ; est reçu major au concours de la rue d’Ulm ! Mais malgré des études dans un milieu classique, il manifeste déjà une très grande indépendance d’esprit. Après son agrégation d’histoire obtenue brillamment à 22 ans (il est reçu “seulement” second à cause d’une “belle” dispute avec le jury), il se tourne vers le journalisme et la politique.

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Marx DORMOY

103 page 12-Marx_Dormoy-1932MARX DORMOY…

La femme est l’avenir de l’homme chante le poète…En juillet 1941 Marx DORMOY est en résidence surveillée à Montélimar ; sa situation sans être enviable s’est améliorée depuis le début de sa captivité ; il rencontre à l’hôtel une belle femme cultivée qui le séduit. Dans la nuit du 25 au 26 juillet une bombe explose sous son lit le tuant sur le coup…

En 1888 date de naissance de Marx DORMOY, Montluçon est une cité industrielle très active : le prolétariat ouvrier constitue la plus grande partie de la population ; le syndicalisme et le militantisme jouent un rôle déterminant. Jean DORMOY père de Marx, autodidacte, fréquente entre autres Jules GUESDE ou la famille LAFARGUE dont l’épouse est fille cadette de Karl MARX ; faut- il y voir l’origine du prénom attribué au jeune garçon ? J. Dormoy fut maire de Montluçon de 1892 à 1898, date de sa mort.

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Louis Georges ROTHSCHILD

LOUIS GEORGES ROTHSCHILD dit GEORGES MANDEL…

Le six février 1945 Robert BRASSILLACH était exécuté au fort de Montrouge ; DE GAULLE avait refusé la demande en grâce présentée par plusieurs autorités morales dont Albert CAMUS . Comme on l’apprit plus tard , il lui en voulait d’avoir provoqué par ses articles incendiaires dans “Je suis partout” l’assassinat par la milice de Georges MANDEL le 7 juillet 1944 en forêt de Fontainebleau .

Louis Georges ROTHSCHILD était né en 1885 à Chatou ; ses parents avaient fui l’Alsace lors de l’annexion par l’Allemagne en 1871 . La famille de confession israélite vit dans une petite aisance (leur nom n’a rien à voir avec la famille des banquiers !) . Mais la judéïté marquera la mentalité de l’ homme sa vie durant , tout comme ses origines alsaciennes . Ses études au lycée Condorcet se déroulent sans histoire mais très tôt il s’engage dans l’affaire DREYFUS du côté des dreyfusards . Intéressé par le journalisme qui doit lui servir de tremplin pour une carrière politique , il entre en 1902 au “Siècle” et en 1903 , le bac en poche , à” L’Aurore” , le journal de Georges CLEMENCEAU ; ce sera le début d’un long apprentissage souvent orageux auprès de celui qui allait devenir “Le Tigre” ! Et par crainte de plomber sa carrière , à une époque où l’antisémitisme a droit de cité dans toutes les familles politiques , le jeune Louis Georges ROTHSCHILD prend le nom de jeune fille de sa mère, MANDEL . Dans ce milieu journalistique et politique volontiers gouailleur , il subit sans sourciller les moqueries de ses confrères et même du patron ; il conservera toujours cette attitude, se défendant avec une ironie souvent féroce. Et il creuse “son trou” surtout dans le domaine de la politique étrangère et coloniale avec également un goût prononcé pour un anticléricalisme véhément.

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Jean ZAY

 

Cet article est le premier d’une série commencée en Mars 2013 et publiée dans la rubrique “Education-Culture” de Confluences 81. Ces articles sont écrits par Jean-Pierre Shiep de Castres.

Je vous ZAY (CELINE)

Le 20 juin 1944 Jean ZAY est assassiné par la milice près de Vichy, après avoir été extrait de la prison de Riom pour un “transfert” à Melun ; les miliciens dissimulent son cadavre sous des rochers dans l’espoir de gagner du temps et pour brouiller les pistes ; on fit croire à son épouse que le convoi avait été attaqué par des maquisards près de Saint-Amand Montrond ; le corps ne fut retrouvé que plus tard par des chasseurs.

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Dialogue n° 10 de Jacques et de son Maître

112 page 13 cerveau 3Dialogue n° 10 : Cravirola, Le Maquis

Le Maître se redressa, posa le dos de sa main sur la région des reins puis s’appuya sur sa binette avant de déclarer : « Nous n’aurions jamais dû écouter les conseils de Gilou le Grenoblois ! Pourquoi diable nous sommes-nous arrêtés ici ? ». Jacques sourit avant de répondre : « Dois-je vous rappeler, mon  bon Maître, que vous n’avez formulé aucune objection, quand, crottés et trempés jusqu’aux os, nous avons distingué à travers un rideau de pluie fort épais, les toits de Cravirola* ? » Le dialogue reprit :

Jacques : Dois-je aussi vous redire que les personnes hébergées ne sont nullement contraintes à donner un coup de main ? Et qu’il vous a semblé « amusant » de désherber un coin de potager ? Un « jeu » pour vous !

Le Maître : Maudit sois-tu, Jacques !

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Dialogue n° 9 de Jacques et de son Maître

Dialogue n° 9 : rupture de faisceau !

Hélas, trois fois hélas, la multiplication des « épisodes cévenols » ces derniers temps et une météo très défavorables nous font craindre pour nos deux héros : Jacques et son maître sont, semble-t-il, perdus quelque part entre Ardèche, Lozère et Hérault. Notre inquiétude sur leur sort n’a d’égale que notre impatience à lire leurs prochains dialogues… Dans le n° 112 sans doute ?

Candida ROUET (novembre 2014)

Dialogue n° 8 de Jacques et de son Maître

110 page 11 CONSENSUSDialogue n° 8 : en vacances ?!

Jacques et son maître firent leurs provisions gourmandes à Die, puis à Montélimar. Là ils s’enlisèrent dans de longues files avançant au pas, mêlant de lourds convois de marchandises et autres chariots et charrettes aux diligences, chaises à porteurs, cabriolets, cavaliers et piétons dans un inextricable entassement de caisses, cageots de fruits, baluchons, malles et sacs divers… L’ensemble était même bloqué dans la direction de la Méditerranée. Leurs chevaux renâclaient à chaque arrêt et la chaleur aidant, Le Maître s’impatientait.

Le Maître : J’imaginerais bien un grand élargissement de ces chemins : plusieurs files parallèles dans les deux sens, avec, aux villes stratégiques, des guérites pour percevoir les taxes de passage. Quand se décidera-t-on à moderniser notre pays et à favoriser la rapidité dans les échanges économiques ?

Jacques : Ah, mon bon Maître, je sens que vous allez me parler de désenclavement économique !

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Dialogue n° 7 de Jacques et de son Maître

109 page 5 le maire de Saillans photo Le MondeDialogue n° 7 : tous maires !

Jacques et son maître traversèrent sans s’arrêter la grande ville de Lyon et longèrent la vallée du Rhône en direction du sud. Ils envisageaient de joindre l’Aveyron en passant par les gorges du Tarn, obliquant vers l’ouest après Montélimar. à Vienne, ils songèrent un instant se diriger vers Grenoble. Selon ce qui se disait, de grands changements venaient de s’y produire. D’un commun accord, ils remirent à plus tard la visite de cette ville, afin, disait Jacques « de laisser aux nouveaux venus le temps de faire leurs preuves ».

À Valence, ils quittèrent le fleuve majestueux en direction de Die où, selon le maître de Jacques, une fameuse clairette leur tendrait ses flûtes. Peu après Crest, sur les bords de la Drôme, ils tombèrent fortuitement sur Saillans. Surpris par la douceur de l’air et l’activité bourdonnante des habitants, ils y découvrirent une forme d’auto-gouvernement étonnante.

Remontant en selle quelques jours plus tard, le dialogue reprit.

Le Maître : Quels magnifiques couchers de soleil sur le Vercors ! J’en suis tout ébaubi.

Jacques : Certes, mon bon maître, mais est-ce là ce qui vous a frappé et intéressé ?

Le Maître : J’ai aussi remarqué que le maire était étrangement vêtu et se déplaçait sur une drôle de monture[1] !

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Dialogue n° 6 de Jacques et de son Maître

105 page 11 ALTERNATIBA afficheDialogue 6 : démocratie, autogestion et politique

Le soleil aidant, le dialogue reprit.

Le Maître : Jacques , tu as évoqué la perspective de la fin de l’Ancien Régime. Je verrais bien une monarchie constitutionnelle, avec un Parlement qui voterait les lois et un Roi qui serait garant de leur exécution.

Jacques : Pourquoi pas une République ?

Le Maître (avec humeur) : Inimaginable ! Comment les gueux pourraient-ils gouverner un pays comme le nôtre ?

Jacques : S’ils sont capables de gouverner Saint Martin, pourquoi pas à un autre niveau ?

Le Maître : Tu ne peux nier qu’à grande échelle, la politique est affaire de spécialistes, d’experts ?

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Dialogue n°5 de Jacques et son Maître

DES_MA1-300x300DIALOGUE 5 : une expérience communale du futur

Nous avons laissé nos deux héros en novembre dernier à l’entrée de la commune libre de Saint-Martin[1]. Depuis, Jacques et son Maître se sont installés dans une auberge autogérée où, à la surprise de ce dernier, l’ensemble du personnel jusqu’à la dernière soubrette est propriétaire de son outil de travail. Au fil des jours – et des mois ! – ils ont visité la ville, regardé les gens vivre, écouté leurs abondantes discussions, participé à leurs assemblées populaires, essayé de saisir en quoi l’autogestion communale pouvait modifier les comportements et tout simplement la vie des Saint-Martinois. Tout ayant une fin, nous retrouvons Jacques et son Maître, chevaux sellés, en chemin vers d’autres cieux. Naturellement, le dialogue se renoue.

Le Maître : Jacques, pourquoi ne pas m’avoir dit qu’un autre monde existait ailleurs que dans ta tête ?

Jacques : Parce que, mon bon Maître, vous ne m’auriez pas cru et que rien ne vaut de voir et de toucher l’expérience.

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