Nous assistons en cet automne à une cascade de licenciements : 1 250 chez Michelin(1), 2 489 chez Auchan(2), au moins 900 chez Valeo(3)… C’est l’échec de la politique économique libérale pratiquée, notamment par Macron, qui basait la création d’emploi sur la croissance.
Certes, avec la nécessaire diminution de la production automobile pour des raisons environnementales, des entreprises comme Michelin et Valeo doivent réduire leur production. Qui dit production moindre dit moins de travail subordonné. Mais au lieu de licencier, ces entreprises pourraient réduire le temps de travail subordonné de chacun de leurs salariés sans réduire les salaires, car elles en ont largement les moyens. En effet, elles distribuent un « pognon de dingue » à leurs actionnaires. Le groupe Michelin leur a distribué 965 millions euros de dividendes en 2023(4) ; cette somme rapporté à ses 132 000 salariés(4) donne 7 310 €/salarié. Valeo-France en a distribué 100 millions(5) en 2024 ; cette somme rapporté à ses 13 500 salariés(3) donne 7 407 €/salarié. De même qu’Auchan a les moyens de réduire le temps de travail subordonné sans réduire les salaires puisque l’entreprise a distribué au minimum cent millions d’euros de dividendes en 2023(6) ; cette somme rapportée à ses 53 000 salariés(6) donne 1 886 € /salarié.
Ces chiffres montrent que le ruissellement des revenus vanté par Macron est une arnaque et que des sommes colossales d’argent facile sont distribuées à des gens qui n’ont même pas mis la main à la pâte pour la création de cette richesse. C’est la loi du capitalisme !
Quand est-ce qu’un gouvernement interdira les licenciements dans les entreprises qui distribuent des dividendes à leurs actionnaires ?
En sachant que les actions sont très inégalitairement réparties au sein de la population, la réduction du temps de travail subordonné contribuerait donc aussi au partage des richesses.
Jean-François Le Dizès
Sources chiffrées
(2) https://linsoumission.fr/2024/11/13/auchan-licenciements-clan-mulliez/