A l’heure où cet article est écrit, nous avons un Premier ministre et un gouvernement tout frais. Nous avons un Premier Ministre, mais ce n’est pas celle que le Nouveau Front Populaire aurait souhaité.
Peut-on ne pas évoquer ici la déception, la désespérance qui s’est emparée de celles et ceux d’entre nous qui ont fait campagne pour le Nouveau Front Populaire, porté.e.s par l’espoir tout autant que par le désir de barrer la route aux forces réactionnaires ou néo-fascistes, à travers un projet de société différente à mettre en œuvre. Peut-on laisser de côté ce sentiment amer « d’avoir été volé.e.s du résultat de cette élection »?
N’est-il pas, tout compte fait, plus intéressant, et plus utile, d’être un groupe d’opposition posant ses critiques, ses propositions et ses exigences que d’avoir un.e Premier.e Ministre (et des ministres) empêtré.e.s dans compromis et compromissions.
L’urgence est-elle de composer un gouvernement pour exercer le pouvoir ou de construire les conditions pour que le peuple soit en mesure et en capacité d’exercer lui-même son pouvoir ? Ce qui pourrait commencer à se faire, par exemple, en mettant en place et en faisant vivre des « assemblées locales du Nouveau Front Populaire », parce que « Le Nouveau Front populaire ne vivra que s’il associe largement à la base citoyen•nes, militant•es associatifs, syndicalistes, politiques de tout le territoire afin de poser les bases d’un fonctionnement démocratique« , comme dit un appel signé par nombre d’entre nous en juin (1)
Combiner un mouvement social à une unité populaire électorale, voilà les éléments structurant un Front Populaire Écologique indispensable pour ramener un espoir dans un pays tétanisé par les guerres et l’exploitation.
Plus que jamais, nous devons apprendre à construire collectivement le pouvoir populaire, l’autogestion et l’entraide. Nous avons besoin de construire un projet de société fondé sur la Seconde Commune écologique et sociale.
Plus que jamais, nous avons besoin d’une société d’entraide qui répare la Nature et en finisse avec les rapports d’exploitation et de domination.
Plus que jamais nous avons besoin de maintenir (ou de recréer ?) cet espoir né en juin, de le faire vivre et fructifier. Transformer l’amertume qui a pu naitre de la déception, qui a pu faire dire, certainement à juste raison, que « voter ne servait à rien », en sentiments positifs, en volonté collective de changements profonds, de transformation radicale des sociétés dans lesquelles nous vivons et agissons.
C’est à ce vaste chantier que PEPS s’attaque. C’est l’objet de notre Congrès, du 27 au 29 septembre à BURLATS (près de Castres)
Un thème central pour cadrer notre réflexion et les actions et expérimentations à mettre en place: « La Seconde Commune », à la fois but à atteindre et chemin à défricher et à parcourir
Voici ce que nous en disons dans un de nos textes préparatoires ; « Nous ne prétendons pas par ce Manifeste proposer un modèle de société clés en main. Nous savons très bien que les contradictions inhérentes à toute société humaine, que l’évolution des technologies, des mentalités continueront à jouer leur rôle. Il n’y a pas de société idéale parce que celle-ci dépend des rapports de forces instaurés par des mouvements sociaux. Nous voulons montrer un chemin, qu’il est possible de tracer les contours d’une démocratie écologiste. Notre projet de société est donc un chantier que nous ouvrons et qui ne se refermera pas car il est à redéfinir en permanence.
Ouvrons des portes sur le futur sans prétendre enfermer celui-ci dans une vision totalitaire »
Nous ne mésestimons pas ici la nécessité de mettre en œuvre les mesures proposées par le NFP, auxquelles nous pourrions ajouter les 10 propositions qui seront actées à Burlats.
Mais, tracer des perspectives pour une société autre, où la crise climatique ne serait plus qu’un lointain « mauvais souvenir », tout comme le racisme, l’exploitation sociale et toutes formes de domination ou d’exploitation, ça a de la gueule, non ?
N’oublions pas que :
Les utopies d’aujourd’hui seront les réalités de demain
A la fin, c’est nous qu’on gagne !
Jean FAUCHE, référent PEPS pour le Tarn
(1) : https://blogs.mediapart.fr/les-invites-de-mediapart/blog/090724/le-nouveau-front-populaire-doit-vivre