“Castanhas é vi novel” a PechLaurens. . . dins lo Tarn !

Bonjour à tous,

Ce mercredi à partir de 17 h 45, toujours sous la halle de l’église, nous vous proposons un marché un peu spécial avec des châtaignes grillées et aussi du vin nouveau proposé par un producteur qui nous rejoint : “Les Vignes des Garbasses“. Ils reviendront régulièrement sur le marché pour vous proposer leurs vins locaux et de qualité.

Nos producteurs seront, bien sur, aussi de la partie et vous proposeront leurs produits comme d’habitude. Ils seront là pour passer avec vous un moment en toute convivialité.

Nous vous attendrons nombreuses et nombreux.

  • Un goût de Cocagne est une association de consommateurs et de producteurs locaux dans le Tarn.

Projet de Territoire pour le Bassin Versant du Tescou

(publié Confluences 81, n° de janvier 201Suite à l’abandon du projet de barrage à Sivens et à la signature du protocole transactionnel entre l’État et le Conseil départemental, le 24 décembre 2015, il s’en suit que tout nouveau projet devra se conformer avec l’instruction ministérielle du 4 juin 2015. Celle-ci conditionne la participation financière de l’agence de l’eau à la
mise en oeuvre d’un projet de territoire.
L’historique des événements ainsi que la mise en place de ce projet de territoire sont à consulter sur le site du Collectif Testet http://www.collectif-testet.org/
Devant le gâchis dramatique, humain, écologique et économique, dans le contexte d’un territoire traversé par une grave fracture démocratique, que pouvions-nous faire pour créer les conditions “du plus jamais ça”
Il fallait, et il faut toujours, rappeler ce qui s’est passé. Ne rien lâcher sur le refus des projets nuisibles fomentés par les lobbies financiers, ne rien lâcher sur la dénonciation des violences policières d’État.
Cette dénonciation doit s’accompagner des chemins de l’alternative, de la construction partagée. Parce que les habitants veulent retrouver un territoire où l’on se parle, parce que la seule façon d’échapper à la logique des marchés financiers et des volontés imposées par le pouvoir centraliste est de s’organiser pour décider ensemble, sur le territoire, de ce que qui est le meilleur pour nous.
Alors, oui, nous avons saisi l’occasion de travailler à cette sortie par le haut, de participer.
Nous n’ignorons pas le risque de cautionner un projet laissant la porte ouverte à la reproduction de ce que nous avons combattu et nous conditionnons notre engagement à l’obtention de garanties sur les domaines cruciaux.
Nous le faisons de façon organisée, dans un groupe rassemblant des adhérents du
Collectif Testet, de la Confédération Paysanne, de France Nature Environnement 82, de l’UPNET (Union de protection de la nature et de l’environnement du Tarn), de Nature et Progrès Tarn qui formulent des exigences communes.
Nous participons parce que c’est dans le débat que nous avons les meilleurs atouts pour faire évoluer les pratiques.
Sans présager de la fin du projet nous avons obtenu une réponse positive aux pré requis concernant la ré-attribution de terres à l’usage des agriculteurs, même s’il faut rester vigilants sur la mise en œuvre effective des engagements du Conseil départemental.
Nous avons obtenu aussi qu’un collège de citoyens tirés au sort sur le territoire soit
associé à ce projet. La concrétisation ne s’est pas vraiment faite comme nous l’aurions souhaité, mais il s’agit tout de même d’un pas engagé pour rompre avec les pratiques de décisions en cercles fermés, pour associer des habitants aux décisions qui les concernent. Le bilan du collège citoyen est disponible sur http://www.collectif-testet.org/
Au moment d’écrire cet article nous sommes dans une période charnière. Un document d’étape nommé “charte préalable au projet stratégique du territoire du bassin versant du Tescou” , qui reprend les points négociés depuis le début du processus, est soumis à la signature des participants. La co-construction doit se poursuivre avec ceux qui se seront engagés jusqu’à la rédaction du projet de territoire en juin 2018.
Le dilemme se pose toujours entre participer au risque de cautionner une manipulation ou rester à l’écart en laissant le champ libre pour la construction du barrage-bis déjà voté par le Conseil départemental.
A la différence près que nous disposons des enseignements de la phase passée.
Le texte d’étape de décembre 2017 se présente parfois comme un catalogue juxtaposant les demandes des un et des autres, ce qui laisse ouvertes les craintes sur la suite qui sera donnée par les décideurs, au vu de pratiques passées.
Cependant nous avons obtenu par notre action coordonnée qu’on y retrouve des perspectives intéressantes pour faire évoluer les pratiques agricoles et, surtout, des orientations claires sur des domaines clés:

  • que les données objectives sur la consommation d’eau soient partagées et jointes à la « charte préalable au projet stratégique du territoire du bassin versant du Tescou »
  • que la mise en oeuvre d’une retenue ne soit envisagée que : “En cas de réponse insuffisante aux besoins par les autres solutions ”eau” envisagées”,
  • que la gouvernance du projet de territoire ne soit pas imposée par les élus mais coconstruite au même titre que les autres points afférents au projet de territoire.
    En ce début de mois de décembre 2017 les organisations participantes délibèrent pour savoir si elles signeront le document d’étape à l’échéance du 21 décembre.

Jean BOURDONCLE

Café Débat avec la Conf’ Transmission / Installation :

L’ADEART et la Confédération paysanne du Tarn, vous invitent à venir participer à un café paysan Transmission-Installation :

– le Vendredi 8 novembre 2024 aux Jardins de Midgard à Peyregoux.

L’après-midi débutera à 16 heures par la visite de la ferme, un exemple d’installation de quatre entreprises sur une ferme (maraîchage, paysan boulanger, brasseur et conserverie de légumes).

Nous poursuivrons à partir de 17 h par les témoignages des nouveaux installés sur cette ferme, mais aussi de Bastien Burel, éleveur de brebis installé à Vindrac-Alayrac. Les cédants des deux fermes concernées témoigneront également.

Dans un contexte agricole de départs massifs à la retraite dans les années à venir et de reprise complexe, du fait de l’agrandissement démesuré de certaines fermes, le sujet central du débat sera :

– Quels leviers, outils et savoir-faire, à mettre en œuvre pour installer des fermes paysannes ?

L’association Terre de Liens sera présente pour alimenter ce débat, et l’ADEART témoignera de son accompagnement, à travers l’exemple de la restructuration.

Cédants, paysans, futurs installés, élus, citoyens, venez partager ce moment convivial d’échanges, poser vos questions, apporter vos expériences et découvrir celles des autres.

Nous finirons par un apéro paysan.

Comptant sur votre présence nombreuse,

Les co-porte-paroles de la Confédération Paysanne

Sandrine MIOT et Jérôme CARAYOL

Halte à la récupération raciste par Patria Albigés !

Samedi 12 octobre, le groupe identitaire d’extrême droite Patria Albigés organise à Albi un rassemblement “pour Kylian et Philippine”, jeunes personnes assassinées, pour le 1er près de Bayeux dans la Calvados, le dimanche 29 septembre, pour la seconde à Paris à la mi-septembre. A nouveau, Patria Albigés instrumentalise des drames et détourne le deuil qui devrait s’imposer pour servir ses intérêts politiques et diffuser ses idées racistes et xénophobes.
Nos organisations expriment toutes leurs condoléances aux familles de Kylian et de Philippine, à leurs proches, à toutes les personnes affectées par ces morts terribles. Elles dénoncent la récupération honteuse qu’en fait Patria Albigés.
Ce groupe d’extrême droite, qui sévit dans le Tarn depuis quelques années déjà, s’illustre par les idées et les pratiques qu’il propage, dangereuses pour notre société et contraires à la loi. Des membres de Patria Albigés ont à plusieurs reprises essuyé des condamnations en justice : l’un d’entre eux a écopé de 8 mois de prison avec sursis suite à l’agression de deux étudiants syndicalistes ; trois autres ont été condamnés en décembre 2023 à 3 mois de prison avec sursis pour incitation à la haine. Ils avaient pratiqué un affichage raciste dans des parcs à Albi après le drame d’Annecy en juin 2023 et très récemment à ALBI, deux militants albigeois d’extrême droite ont été condamnés à 4 mois de prison avec sursis.
Patria Albigés multiplie les actes racistes, incitant à la haine, à la violence et à la discrimination. En avril 2024, un membre de ce groupe identitaire était interpellé pour des inscriptions racistes sur la chaussée à l’occasion du Marathon d’Albi. Il avait été pris en flagrant délit alors qu’il taggait : “Violeurs, étrangers dehors !”. Lors de la fête de la Musique, des membres de Patria Albigés avaient scandé, en pleine rue et à visage découvert, des chants racistes en allemand. Quelques semaines plus tard, ce groupe d’extrême droite instrumentalisait le drame de Southport en Angleterre pour mener une campagne d’affichage appelant à la “rémigration” .
Des plaintes ont été déposées suite à ces faits manifestement xénophobes et accomplis sans complexe ni retenue. Elles sont en cours de traitement.
Il appartient à la Préfecture du Tarn et au nouveau Préfet, M. Laurent Buchaillat, de prendre toutes les mesures qui s’imposent pour empêcher le déversement de ces propos et actes racistes et pour faire respecter la loi. Le Préfet du Tarn ne saurait cautionner les pratiques de Patria Albigés. La tenue d’un rassemblement organisé par un groupe qui a subi plusieurs condamnations et qui est
poursuivi en justice représente un danger pour notre société et pourrait mettre des personnes en danger.

À Albi
Le mercredi 9 octobre 2024

Signataires: UD CGT Tarn – FSU 81 – Union syndicale SOLIDAIRES Tarn – LDH section du Tarn – Collectif pour Albi – Libre Pensée 81 – NPA Tarn Sud et NPA Tarn Nord – PEPS 81 – Alternatives & autogestion 81 – Confluences 81 –EELV les écologistes 81 – RESF 81 – MRAP comité de Castres et d’Albi – LFI 81

“SIVENS, un mort dans la vallée”, CONFERENCE-DEBAT AJET-Tarn

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” Le courage, c’est de chercher la vérité et de la dire”.Jean Jaurès 1903
CONFERENCE-DEBAT SIVENS,un mort dans la vallée
 jeudi 24 octobre 2024  à 18h30
Ecole Ingénieurs ISIS95 rue Firmin Oules 81100 CASTRES (Campus Borde-Basse) Entrée libre et gratuite Participation au chapeau 
Le 26 octobre 2014, le conflit à propos d’un barrage projeté en lisière de la forêt de Sivens dans la vallée du Tescou s’est “dénoué” par la mort violente de Rémi Fraisse, jeune botaniste victime d’une grenade offensive lancée par un gendarme.
Comment un dossier aussi mal ficelé que fragilement étayé a-t-il pu être porté de façon inébranlable par les décideurs politiques malgré les multiples signaux d’alerte ? Jusqu’à la tragédie.
Tenter de répondre c’est découvrir l’emprise d’un “système”. Un “système” fondé sur un développement agricole productiviste inébranlable et peu soucieux des enjeux environnementaux, des impératifs de gestion de l’eau devenus infondés, des mécanismes  de démocratie locale défaillants.
Thierry TCHUKRIEL reviendra sur l’emprise d’un “système” qui a conduit les porteurs du projet à s’obstiner jusqu’au drame. 
ThierryTCHUKRIEL, Professionnel de la communication dans les collectivités territoriales pendant 15 ans puis journaliste en radio locale et presse départementale  
Vous pouvez nous envoyer par mail,
vos questions au sujet de cette conférence
à l’adresse suivante:
ajet81ac@gmail.com

Consultez notre site internet pour vous tenir informé sur nos activités ajet.fr 

https://ajet.fr

Barrage de SIVENS : un témoignage après les agressions de milices pro-barrage, dimanche 1er février sur la ZAD et à GAILLAC

Publié le 3 février 2015, sur le blog des Alternatifs 81

Nous publions ici le témoignage de Patrick ROSSIGNOL, maire d’une commune rurale du Sud-Tarn . Agriculteur

Bonsoir,
Souhaitant participer à la journée sur les zones humides pour assister à des animations « découverte du milieu » et me tenir au courant de l’évolution du projet de barrage de Sivens je me suis rendu au lieu dit Barat. Là, comme d’autres, je me suis vu interdire l’utilisation de la départementale D32 par des partisans du projet de barrage. Je n’étais pas informé de leur présence. Si, après m’être présenté, j’ai pu débattre avec certaines personnes, je me suis fait insulter et menacer par quelques autres. Menaces verbales et menaces physiques. Certains ont photographiés mon fourgon.
Ne cherchant pas la provocation, je suis retourné directement à Gaillac où j’ai retrouvé d’autres opposants au barrage. Peu de temps après (aurai-je été suivi?) des « pro-barrage » circulaient dans les rues de Gaillac armés de barres en fer, manches de pioches. En tant qu’élu (Maire de St Amancet) j’ai essayé de m’interposer alors qu’ils voulaient s’en prendre à des jeunes. J’ai été à nouveau menacé. Les gendarmes sont intervenus sans désarmer ces hommes. Sous prétexte d’une agression sur un pro barrage (fait à démontrer…) les gendarmes ont tenté de pénétrer à l’intérieur d’un appartement privé où se tenait une réunion.
Quand j’ai rejoint mon véhicule, rue des côtes du Tarn à Gaillac, j’ai constaté que le pare-brise et une vitre latérale avaient été détruites à coup de barre. Les impacts sur le pare-brise ne prêtent pas à confusion.

Accompagné par quelques personnes je suis allé déposer une plainte à la gendarmerie de Gaillac. Quelques minutes après ma sortie des bâtiments de la gendarmerie, les mêmes hommes, armés des mêmes ustensiles, sont arrivés devant la Gendarmerie. Malgré mes appels à l’aide dans l’interphone, les gendarmes ne sont sortis que lors de l’agression d’un journaliste stagiaire qui tentait de prendre des photos. Les gendarmes ont séparé les deux groupes et ont laissé partir les agresseurs. Connaitra-t-on leurs identités? Seront-ils inquiétés ou attendra-t-on un nouveau drame?

Une sale journée, très inquiétante si des genres de milices (en treillis, aux brassards oranges) peuvent faire régner la terreur dans une ville comme Gaillac.
J’ai été choqué, il y a quelques mois, par la violence développée, et ceci quelque soit le bord. Des opinions différentes concernant un projet de barrage ne justifient aucune violence. Je continuerai à lutter dans ce sens quelque soient les menaces.
Bien cordialement,
Patrick Rossignol

 Article paru dans médiapart

Le maire écolo de Saint-Amancet voulait se rendre sur le site de Sivens. Impossible : des pro-barrage bloquent la route, l’insultent et le menacent. Nouvelle altercation un peu plus tard. Cette fois, ils sont armés de barres de fer.

Dimanche 1er février au matin, j’étais sur la route en direction de la forêt de Sivens, pour assister aux animations prévues dans le cadre de la Journée mondiale des Zones Humides. En arrivant sur le lieu-dit de Barat, aux alentours de 10h15, j’ai découvert que la route était bloquée par une trentaine d’individus. Ils se sont présentés comme des agriculteurs et chasseurs pro-barrage, originaires de la région.

Je suis agriculteur et maire de la petite commune de Saint-Amancet. Je n’étais a priori pas opposé au barrage, mais j’ai été choqué par la mise en place de la violence qui a conduit à la mort de Rémi Fraisse. Ceci m’a poussé à explorer le sujet plus en détails. C’est là que j’ai réalisé le manque de sérieux du projet et depuis, je continue à suivre la question de près.

Insultes et menaces

J’ai entamé la conversation avec certains d’entre eux, mais la discussion a vite tourné court car d’autres ont commencé à m’insulter à coups de « Dégage de là ! » et autres phrases du genre :

« Vous êtes un élu ? J’espère que vos électeurs vont vous cracher à la gueule ! »

Ils ont ensuite menacé de me « foutre dans le ruisseau » et de « retourner [mon] véhicule » à l’aide de leurs tracteurs. Vers 11h30, nous avons décidé, avec d’autres conducteurs bloqués, de faire demi-tour. Au moment de partir, j’ai surpris quelques-uns des « pro-barrage » en train de prendre des photos de ma voiture.

Des pro-barrage armés de barres de fers et de pioches

Arrivés à Gaillac, avec quelques-unes des personnes n’ayant pas pu accéder au site, nous nous sommes réunis dans un appartement afin de décider de ce que nous allions faire. C’est là qu’on nous a prévenus qu’une bande de pro-barrage se dirigeaient vers nous, barres de fer et pioches à la main. Je pense qu’ils nous avaient suivis. Ils portaient des treillis, des brassards orange et des sweat-shirts noirs à cagoule ornés du logo :

« Brigade anti-Pelluts – Soutien aux gendarmes de Sivens »

Avec quelques-uns, on a décidé de sortir à leur rencontre, histoire de calmer le jeu. Je pensais qu’en tant que maire et agriculteur, j’arriverais à leur faire entendre raison, mais ça n’a pas vraiment marché et on s’est fait accueillir par une volée d’insultes et de menaces.

Les gendarmes sont arrivés peu après : ils étaient en fait à la recherche d’un anti-barrage, qui aurait, selon eux, agressé un membre de la bande. Lorsque je leur ai expliqué la véritable situation, ils m’ont rétorqué que le témoignage de la personne qui avait été agressée était plus crédible que le nôtre. Ils sont alors entrés de force dans l’appartement dont je venais de sortir, en me bousculant et en ne prêtant que très peu d’attention à la bande qui nous agressait et à leurs armes.

Pare-brise cassé

Un peu plus tard, alors que j’allais reprendre ma voiture, j’ai découvert que mon pare-brise et ma vitre latérale avaient été cassés à coups de barre de fer. C’est assez clair, au vu des impacts. Une autre personne de notre groupe s’était déjà fait crever les 4 pneus dans la matinée. Nous nous sommes alors rendus à la gendarmerie pour porter plainte : les gendarmes ont accepté la plainte pour vandalisme mais rejeté tout ce qui concernait les menaces et les insultes. Nous sommes donc sortis.

C’est alors que 5 personnes, faisant partie du même groupe qui nous avait déjà agressés deux fois, sont arrivées devant la gendarmerie. J’ai appelé à l’aide par l’interphone, mais les gendarmes m’ont répondu qu’ils pouvaient voir la scène de la fenêtre et que le groupe n’était pas menaçant. Ce n’est que lorsqu’un jeune journaliste présent sur place s’est fait fracasser son appareil photo que les gendarmes sont ressortis. Plutôt que d’immobiliser l’agresseur, ils ont préféré demander à la victime de présenter sa carte de presse. Finalement, ils ont bien ceinturé un type armé d’une barre de fer, mais l’ont relâché quelques minutes plus tard sans même relever son identité.

La France ne peut accepter les milices

J’ai été très choqué par toute cette histoire. Bloquer la route, c’était de bonne guerre. Mais il n’est absolument pas normal que les forces de l’ordre aient laissé se promener dans Gaillac de véritables miliciens armés, en plein dimanche après-midi. D’ailleurs, je désapprouve autant la violence de « casseurs-radicaux » que celle des « miliciens-pro-barrage ». Les scènes que j’ai vues dimanche m’ont rappelé des épisodes conduits par le parti Aube Dorée auxquels j’ai pu assister en Grèce. Elles sont inacceptables dans un pays comme la France. Et je continuerai à lutter contre cette violence quelles que soient les menaces.

Propos recueillis par Camille Diao

Face au RN, comment reconstruire une société solidaire ?

Proposition du collectif “Changer de Cap”
Face au recul alarmant de la démocratie et à la montée de l’extrême droite en France et dans de nombreux pays, nous nous interrogeons sur ce que nous pouvons faire. Il est clair que le recul de l’éducation populaire et le manque de sensibilisation des citoyens aux enjeux de société constituent des composantes de la montée des idées d’extrême droite.
Aussi, la collectif Changer de cap a décidé d’organiser des soirées-débats mensuelles sur des thèmes de fond ou d’actualité et de réfléchir aux actions possibles localement en matière d’éducation populaire et citoyenne
La première de ces soirées aura lieu :
mardi 15 octobre, de 18 heures à 20 heures, en visioconférence
autour de la question
Face au RN, comment reconstruire une société solidaire ?
Pour y participer, il suffit de vous inscrire en cliquant sur le bouton ci-dessous. Nous vous enverrons le lien de connexion par retour de mail
S’inscire au webinaire
Introduction au débat
Le Rassemblement national est aujourd’hui au centre du jeu politique. Certes, le succès du Front républicain a permis d’éviter son arrivée au pouvoir. Nous avons obtenu un sursis. Mais en l’absence de mesures fortes, tout indique, si rien ne change, que la RN peut encore progresser. Que faire face à un parti maintenant implanté dans toutes les catégories de population et dans la majeure partie des territoires ? Et comment reconstruire une société solidaire ? Nous n’avons pas la clé, mais nous pouvons tracer des pistes.

Pour reconstruire, il faut d’abord savoir pourquoi les classes populaires, mais aussi les classes moyennes, et de nombreux territoires, sont aujourd’hui largement acquis au RN. Il n’y a pas un électorat du RN, mais des électorats très différents, avec des causes multiples découlant de la soumission de tous les partis de gouvernement, de droite comme de gauche depuis 40 ans aux impératifs de la mondialisation et d’un néolibéralisme rigide et dogmatique : inégalités sociales, économiques et géographiques, politique délibérée de disparition des services publics… Ajoutons la montée en puissance des réseaux sociaux réactionnaires, la question identitaire et le désir de rester entre soi face à une injonction d’être innovants et entreprenants.À cela se superpose l’instrumentalisation cynique de la peur du  ”brun”  par la classe dirigeante. Les présidents successifs, de Mitterrand à Macron en passant par Sarkozy, ont été élus en faisant campagne contre la “formation paria ”, après l’avoir renforcée pour en faire leur meilleur ennemi.

À court terme, la poursuite du combat politique est nécessaire pour limiter l’ampleur des dégâts, si ce n’est gagner. L’unité d’action s’est maintenue malgré les tensions et les manœuvres. Il est vital qu’elle tienne encore, dans le respect des composantes. Cela ne sera pas suffisant pour traiter la question au fond. La montée du RN est pour partie une réponse dévoyée à des questions justes, que nous devons examiner lucidement. Par exemple, il est nécessaire de reconnaître un besoin d’identité et de stabilité, légitime, mais dans l’ouverture et l’échange, dans la fraternité et non en cultivant la haine de l’autre.

Il faudra du temps, beaucoup de temps pour retrouver nos raisons d’agir, restaurer la confiance de chacun dans la participation politique et plus profondément dans l’action collective. De façon dévoyée, le RN a pris la place laissée vide par des idéaux de référence (christianisme, marxisme, laïcisme) et par le recul des syndicats et de l’éducation populaire, alors que les besoins de solidarité et de fraternité restent forts.Ce ne sont pas les discours politiques qui convaincront, mais la présence au quotidien, la réponse aux problèmes des gens, la multiplication des solidarités de proximité.