Mois : novembre 2024
Représentations de la déchéance : les personnes âgées et la culture du déchet
La prochaine visioconférence-débat de l’Association Tarnaise de Gérontologie (ATG) aura lieu le mardi 10 décembre 2024 de 18 heures à 20 heures
Elle portera sur le thème suivant :
Représentations de la déchéance : les personnes âgées et la culture du déchet
Par Claire Larroque, philosophe, albigeoise d’origine.
S’inscrire en ligne et poser des questions ou émettre des remarques écrites à l’adresse ci-dessous, l’adresse Zoom vous sera communiquée après inscription.
https://forms.gle/zgXFU7J1AX6EBzjS6
Elle vient de faire paraître l’ouvrage suivant aux éditions des puf :
Elle nous écrit :
Lors de l’audience générale du 1er juin 2022, place Saint-Pierre de Rome, le pape François a poursuivi son cycle de catéchèses consacré à la vieillesse. Il a notamment dénoncé le fait que notre civilisation promeut « l’idée que les personnes âgées sont du matériel de déchèterie, que les personnes âgées doivent être mises au rebut ». En dressant un tel parallèle, non seulement le pape François met en avant un processus de réification des personnes âgées (des êtres humains sont considérés comme des objets) mais il considère que cette chosification engendre un geste supplémentaire de rejet et d’exclusion, identifiant les vieux à des déchets. Les personnes âgées non seulement ne seraient plus humaines mais elles seraient des choses dont il faut se débarrasser. La philosophe Simone de Beauvoir, dans les années 1970, dressait déjà un constat similaire :
Que pendant les quinze ou vingt dernières années de sa vie un homme ne soit plus qu’un laissé pour compte, cela manifeste de l’échec de notre civilisation : cette évidence nous prendrait à la gorge si nous considérions les vieillards comme des hommes, ayant une vie d’homme derrière eux, et non comme des cadavres ambulants. (Simone de Beauvoir, La Vieillesse).
Comment comprendre un tel rejet des personnes âgées ? Pourquoi de tels mécanismes de réification se mettent en place ? De quoi notre dégoût de la vieillesse, apparentée à une forme de déchéance, est-il le symbole ?
Lors de mon intervention, il s’agira, dans un premier temps, de montrer que dans nos sociétés de surconsommation et de surproduction qui privilégient le neuf et le clinquant, les objets mais aussi les personnes qui sont considérées comme inutiles car atteintes par une forme de fragilité voire de déchéance (morale ou physique) vont être facilement invisibilisés et rejetés hors de notre monde social : im-mondes. Cette assignation des personnes âgées à ces catégories de l’immonde et de l’abject façonne des attitudes vis-à-vis d’elles mais édifie aussi tout un système de prise en charge conditionné par cette vision. Il pourra alors être intéressant, dans un second temps, de voir comment la modification de notre conception du déchet (et de la déchéance) pourrait entraîner un changement de notre rapport à la vieillesse et aux vieux. Une telle analyse ne pourra faire l’économie d’une réflexion sur la façon dont nos sociétés témoignent d’une volonté féroce de de bannir la mort et ce qui peut la symboliser. Cela permettra, dans un troisième temps, de montrer pour quelles raisons il semble nécessaire de substituer à l’ontologie moderne, focalisée sur « l’être vers la mort » (Augustin Berque), une ontologie reconnaissant « l’être vers la vie » qui se représente la mort comme partie intégrante de la vie et abandonne la poursuite du rêve d’être infaillible si prégnant dans nos vies actuelles.
Refuser le compteur Linky !
Boîte de réception
Communes et particuliers, nous pouvons refuser les compteurs Linky et Gazpar ! |
Refuser le compteur Linky va rester légal et les
“sans-Linky” ne vont pas payer d’ “amendes”
Contrairement à une rumeur qui circule ces derniers jours et qui a été évoquée par divers médias, les citoyens lucides et courageux qui persistent à refuser les compteurs communicants Linky – il reste près de 4 millions de compteurs ordinaires en service en France ! – vont continuer à rester parfaitement dans la légalité et ne vont en aucun cas “payer des amendes”.
Simplement, comme prévu par une directive de la Commission de régulation de l’énergie (CRE) dès mars 2016, les gens non dotés d’un Linky pourraient se voir appliquer à partir de la mi-2025 (date évoquée dans les courriers d’Enedis) une simple facturation – et non une amende – en vue de financer la relève visuelle de leur consommation, dite aussi “relève à pied”. En effet, alors que les compteurs Linky envoient automatiquement l’index par les fils électriques, il reste nécessaire de visualiser la consommation sur les compteurs ordinaires.
Notons déjà que la concrétisation de cette facturation est très incertaine dans la mesure où, pour pouvoir l’appliquer, Enedis va devoir effectuer réellement les dites relèves visuelles et, pour ce faire, rembaucher du personnel. Or, le licenciement de tous les releveurs, effectif à ce jour, était un des principaux objectifs du programme Linky afin d’améliorer la rentabilité d’Enedis (seule filiale d’EDF à gagner de l’argent) pour en préparer la privatisation, projet délétère que la macronie n’a bien heureusement pas pu mettre en œuvre à ce jour.
Les gens qui refusent le Linky ne le font pas seulement pour protéger leurs libertés (les Linky étant de véritables “mouchards à domicile”) et leur sécurité (incendies, ondes, etc), ils agissent aussi en faveur de l’emploi et pour la perpétuation des valeurs du service public, sérieusement mises à mal par les politiques libérales du gouvernement et des dirigeants d’Enedis.
Par ailleurs, à supposer que la dite facturation prenne réalité, il est notable que son montant – 64 euros par an – reste très inférieur aux brutales augmentations de factures et d’abonnements subies par des millions de ménages suite à la pose des compteurs Linky. Même en payant cette facturation, la grande majorité des “sans-Linky” resteront largement gagnant.
Pour finir, nous rappellerons le véritable matraquage de désinformation infligé aux citoyens par les dirigeants politiques et industriels pendant des années suivant le lancement du programme Linky en décembre 2015 : prétendus “intelligents”, ces compteurs devaient en particulier permettre aux citoyens de “faire des économies” et de “maitriser leur consommation”. Une véritable blague.
Outres de brutales “factures de rattrapage” infligées à la pose des Linky, chacun a pu constater que les factures et abonnements n’ont cessé d’augmenter. D’autre part, par le biais de décrets gouvernementaux, c’est au contraire Enedis et le gouvernement qui peuvent désormais prendre la main sur la consommation des citoyens “Linkysés”, en particulier en leur coupant l’électricité à distance. Seuls les “sans-Linky” restent à l’abri de ces déconvenues.
Stéphane Lhomme
Directeur de l’Observatoire du nucléaire
Animateur depuis 2015 du site web http://refus.linky.gazpar.free.fr
SOIRÉE SANS BITUME : CONCOURS de SOUPE & KARAOKÉ COLLECTIF !
Tintement de Clochette,
Glinglinggg & Lalalala !
Réservons notre prochaine soirée festive
Marmites et Casseroles
C’est indéniable, l’automne est en place
et la Saison Sans Bitume aussi !!!
Pour ce mois de Novembre,
les Paysan.nes Sans Bitume
nous invitent à un
Concours sensationnel de Soupe
suivi d’un Karaoké collectif !
Sortons nos plus belles marmites, louches, micros et voix en canon,
ça va chauffer au Wagon du Faget
le Vendredi 22 Novembre à 19h !
Nous dégusterons en chœur l’étendue de nos talents de popote !
Pour jouer au concours, rien de plus simple, chaque participant.e
apporte un chaudron de soupe accompagné de sa plus belle étiquette
( titre et composition d’ingrédients ) !
Les inscriptions sont ouvertes dès à présent sur
letrainouvontleschoses@yahoo.fr
Et si on se décide à la dernière minute,
pas de souci, on trouvera de la place sur la belle tablée !
Et si on en voulait encore plus ?
Oui, c’est possible aussi ! Alors, pour profiter d’une belle surprise
spécialement concoctée pour nous, il suffit d’apporter
un sweat ou un tee-shirt en COTTON uni,
soit de ton foncé ou clair,
et on s’occupera du reste !!!
La Saison Sans Bitume compte sur nous
pour pousser la chansonnette et faire entendre nos voix en chœur,
nos casseroles et notre alliance !
Alors, à tout bientôt pour festoyer et chanter ensemble, on compte sur vous !!!
Et parce qu’on préfère les pièces de monnaie aux commissions bancaires, prévoyons des espèces !
D’ici là, bel automne à toustes !
Collectif d’informations et de lutte contre les centrales d’enrobage à chaud de bitume de Villeneuve-lès-Lavaur et de Puylaurens.
Plus d’informations sur https://www.lauragais-sansbitume.fr/
Signez la pétition
“Palestine-Israël, microcosme du chaos mondial”.
Conférence de l”AJET (Association Jaurès Espace Tarn)
Animée par André ROSEVEGUE, Retraité de l’enseignement public, membre de Palestine 33 (AFPS). membre de l’Union Juive Française pour la Paix. Il a contribué à plusieurs livres, dont “Parcours de Juifs antisionistes en France”, Syllepse 2022″
En partenariat avec :
Comité Palestine 81 + Association France Palestine Solidarité + Mouvement de la Paix.
La question de Palestine est souvent présentée comme très spéciale et très compliquée. Ne peut-on aider à la clarifier en expliquant comment s’y exacerbent les contradictions du monde ?
Cela ne nous dispense pas de montrer pourquoi il faut s’en saisir, car il y a urgence, pour le peuple palestinien mais aussi pour le monde. Notre passivité serait une complicité directe au génocide en cours. Car la démission de la communauté internationale devant le comportement israélien contribue en retour à ce chaos mondial.
CONFERENCE-DEBAT
en partenariat avec : Comité Palestine 81, Asso. France Palestine Solidarité, Mouvement de la Paix
mardi 26 novembre 2024, à 20h30
Université Champollion (Auditorium FAC ), Place de Verdun 81000 ALBI
Entrée libre et gratuite
Participation au chapeau
“Liens entre le projet de barrage de Sivens et la société productiviste, nucléarisée, énergétivore”. Conférence donnée au Testet, le 25 octobre 2014 :
Bonjour,
Si j’ai intitulé mon sujet « Liens entre le projet de barrage de Sivens et la société productiviste, nucléarisée, énergétivore », c’est que justement je vois des liens entre ce projet absurde qui nous réunit ici, aujourd’hui et la société de prédation, la société productiviste dans laquelle, bon gré mal gré, nous évoluons…
C’est ce que je vais essayer de vous prouver.
Ce projet de barrage réservoir n’a pas une vocation hydro-électrique. Par conséquent on pourrait me rétorquer qu’il est maladroit ou malhonnête de ma part de l’inscrire dans un processus de société énergétivore !
Pourtant, ce projet de barrage a quelques liens avec la société capitaliste-productiviste-consumériste-énergétivore-polluante-destructrice-prédatrice que je dénonce.
Avant d’expliquer ce que j’entends par société productiviste, prédatrice, destructrice… je vais l’illustrer par un exemple : le 14 octobre de cette année 2014, la Fédération Nationale des Travaux Publics organisait un rassemblement devant l’Assemblée Nationale à Paris et devant toutes les préfectures de France pour encourager l’État et les collectivités à investir dans des Travaux Publics sous prétexte que ces entreprises voient leur chiffre d’affaire en baisse de 25 % depuis 7 ans et ont du se séparer de 30 000 salarié-e-s. Pour leur faire plaisir, l’État et les Collectivités vont entreprendre des travaux, pas forcément nécessaires, pas forcément utiles (mais pour la plupart destructeurs et nuisibles), pour permettre à ces entreprises de s’enrichir et de maintenir des emplois. Je trouve qu’il serait plus simple de leur donner directement l’argent qu’ils réclament, sans passer par des travaux nuisibles et destructeurs… Puisque l’argent semble présent pour entreprendre ces travaux autant le leur donner !
————–
On pourrait remonter à l’origine de l’organisation des sociétés humaines sédentarisées pour définir ce type d’organisation sociale.
Je vais juste faire référence au système qui se met en place à partir de ce que des économistes et des historiens ont appelé « Révolution Industrielle » dès le XIX ° siècle »… Révolution ou processus évolutif, cela nous importe peu…
Il s’agit en tout cas d’un système qui a un impact considérable en faisant passer des sociétés à dominance agraire et artisanale à des sociétés commerçantes et industrielles.
La société productiviste est une société de consommation. La consommation (que celle-ci soit destinée à combler des besoins essentiels ou à satisfaire des envies) nécessite des formes de production.
Parmi les formes de productions existantes, celle qui permet de centraliser entre les mains d’un petit nombre d’individus le maximum de richesses sera considérée comme la plus pertinente. Aussi, celles permettant le maximum de bénéfices seront privilégiées : c’est à dire, celles correspondantes à des organisations scientifiques du travail, théorisées et mises en pratique par exemple dans les abattoirs de Chicago (dès 1865), puis par Taylor (1880), ou Henry Ford (1908)…
Taylorisme : analyse détaillée et rigoureuse des modes et techniques de production (gestes, rythmes, cadences…) + établissement de la « meilleure façon » de produire (définir, délimiter et séquencer les tâches…) + fixation de conditions de rémunération plus motivantes pour les employé-e-s.
La production ainsi augmentée, il faut trouver des débouchés ! La publicité permettra de créer des envies… considérées comme de nouveaux besoins (notamment pour écouler les surplus produits) !
Pour certaines personnes, le productivisme va avec l’idée de progrès. Tout comme la productivité qui permet de produire le même nombre de produits, la même quantité de matière désirée dans un laps de temps plus court. Ces gains de productivité, c’est-à-dire cette disponibilité de temps permis par la technique et la rationalisation des tâches exécutées auraient pu être consacrés à du temps libre. Ce fut un peu le cas. Mais pas de façon proportionnelle aux gains obtenus.
Exemple : en 1880, 1 tisserand français produisait 15 à 18 mètres de tissus par jour. En 1903, il peut en produire 35 à 40 mètres. Soit le double. Est-ce que son salaire est multiplié par deux ? NON ! Est-ce que son temps de travail a été divisé par 2 ? NON ! Il produit + de biens, ce qui fait + de bénéfices pour l’entreprise et le patron. Ce qui fait + de produits disponibles sur le marché… Donc il faut développer la consommation pour vendre le surplus produit = le consumérisme ! Ce système est de fait producteur de gaspillages, mais aussi évidement de prédation des matières premières qu’il doit transformer pour produire des objets finis. Et je ne parle même pas des conditions sociales de travail !
Ce système productiviste et consumériste n’a été permis que grâce à 3 éléments principaux :
1)- la disponibilité en énergie (vent pour la marine à voile, bois, charbon, pétrole…)
2)- une main d’œuvre corvéable et exploitable
3)- l’absence de scrupule quant à l’exploitation des ressources naturelles, de la faune et de la flore. L’absence de scrupule quant à l’exploitation de la main d’œuvre !
Une anecdote qui illustrera ce système absurde : le calcul du Produit Intérieur brut (PIB) : qui est l’indicateur dans lequel apparaît la valeur totale de la production de richesses effectuée par les agents économiques résidant à l’intérieur d’un territoire, si je me réfère à sa définition… Dans cet indicateur, on trouve aussi bien les rentrés d’argent liées aux accidents de la route, aux effets des catastrophes, aux produits des déboisements, à l’occupation des chambres d’hôpital, à la vente de médicaments, à la vente d’armes, à la vente de hamburgers Mc Do et de bouteilles de Coca-cola, ou de cercueils, la construction de prison comme celle de maternité, la consommation de kilowatts d’origine nucléaire comme ceux d’origine photovoltaïque, du gazoil et du vin, d’heures de télévision permettant le lessivage des cerveau ou les ventes de CD de Johnny Hallyday ou de Georges Brassens, tout comme les ventes des livres d’Eric Zemmour, de Piotr Kropotkin, de Michel Tarrier ou de Bernard Charbonneau… Bref tout ce qui s’échange contre de l’argent !
Pour résumer, le productivisme laisse penser que l’accumulation des biens matériels contribue à accroître le bonheur. Il tente de faire des parallèles entre croissance et développement ; changement et progrès ; consommation et niveau de vie.
Pour simplifier, ce système est la recherche du maximum de productivité et de profits à tout prix !
Si pour Marx ou d’autres, la production a pour but la satisfaction des besoins des humains, on voit bien que le productivisme se moque des besoins des humains ! Ce système est à la recherche des profits maximum… qu’importent alors, pour lui, les conséquences ! Ce système pose la production, et la consommation, donc l’économisme, comme finalité de l’humanité.
L’économie n’est plus l’activité consistant à produire, échanger, distribuer… mais elle devient l’entité pour laquelle toute la nature (et donc les humains aussi) devient marchandable, échangeable, exploitable, destructible, saignable… pour les profits de quelques-uns…
En plus d’avoir des conséquences écologiques et sociales, le productivisme a une conséquence « anthropologique » ! Il déstructure l’humain. Il en fait tantôt un producteur stakhanoviste, tantôt un consommateur insatiable. Avec tous les conflits qui découleront de la domination de ce système sur d’autres, plus respectueux, tournés vers le respect de la nature, des écosystèmes, des ressources, des générations futures… et présentes !
Le système productiviste est obligé de se protéger par des forces armées.
Dans ce type de système sociétal, l’individu n’a de place que si il est producteur ou consommateur, ou les 2 à la fois ! Alors que pour les anti-productivistes l’autolimitation de la consommation est nécessaire et urgente et l’être humain ne doit pas se limiter à sa composante économique.
Selon la théorie de la Consommation (ou de la Rivalité) Ostentatoire développée par Thorstein Veblen (1857-1929 USA), consommer ne vise plus à satisfaire des besoins élémentaires, mais des envies, des désirs, des pulsions (savamment entretenues par la pub et la société du spectacle). Chaque classe sociale ou groupes d’individus veut avoir accès aux mêmes possibilités que le groupe social qui lui est économiquement et socialement supérieur… Course à la surenchère… au gaspillage, au pillage des ressources.
Ainsi, un chercheur en Anthropologie comme Timothy Jones estime que dans les pays riches 50 % de la production alimentaire se retrouvent dans les poubelles. Ces produits alimentaires ont nécessité environ 25 % de l’eau consommée ainsi que 300 millions de barils de pétrole pour les seuls États Unis !
Une étude britannique récente estime que si le Royaume Uni met un terme au gaspillage alimentaire (emballage compris), il évitera la production de 15 millions de tonnes de dioxyde de carbone (un des gaz à effet de serre) par an.
Nous vivons une ère d’accélération du changement climatique, nous subissons une crise énergétique, les écosystèmes souffrent, les ressources naturelles s’épuisent, la sur-pêche menace les animaux aquatiques, la plupart des grands mammifères disparaissent, l’air est presque partout vicié, les eaux et les sols sont contaminés, la déforestation est bien réelle, la désertification aussi… À croire que les décideurs ont envie de voir de leurs yeux la catastrophe finale !
Il faudra bien un jour s’affranchir de l’impérialisme économique. Qu’on l’appelle capitaliste ou autre…
Au lieu de regarder de façon systémique, c’est-à-dire dans la globalité du système ce qui ne fonctionne pas, on va tenter de résorber les problèmes par touches ponctuelles : aux problèmes de faim dans le monde, des ingénieurs vont prétendre que les OGM apporteront la réponse. Aux problèmes d’énergie, le système va dire qu’il faut encore plus de centrales nucléaires, de barrages Hydro-électriques en Amazonie ou sur le Yian-Tseu-Kiang… aux problèmes de mortalité infantile on va encourager les natalités ou les vaccins… Sans oser regarder en face que la faim dans le monde est liée à un système de spéculation, de distribution, de propriétés privées, d’accès aux ressources et de pénuries organisées… Aux problèmes d’énergie on n’osera pas regarder le fait qu’on est encouragé à la gaspiller sans réfléchir aux besoins réels (produire des salades en Hollande pour les faire venir en Italie alors qu’en même temps des salades d’Italie sont consommées au Danemark)… Et à la mortalité infantile, la santé des mères ne sera pas prise en considération, ni l’état de délabrement des maternités ou la présence de maladies endémiques que nous avons les moyens d’éradiquer mais qui servent au système…
Pour lutter contre la pauvreté, certains s’en prennent aux pauvres, pour lutter contre le proxénétisme, on s’en prendra aux prostituées : c’est le même principe !
Leurs erreurs vont inévitablement entraîner d’autres maux, d’autres problèmes. Pas de soucis : une commission d’experts sera mandatée afin d’apporter une solution pour essayer d’apporter une fausse solution : à tel endroit on assèche les marais pour construire des habitations : ainsi on détruit les lieux de ponte des batraciens. Et on s’aperçoit que la zone devient grouillantes de moustiques : on pulvérise par avion des insecticides… on cause des allergies respiratoires… et on développe de nouveaux médicaments pour aider les bronches à s’adapter, tout en testant de nouveaux produits moins toxiques pour les bronches ! Et de fait la croissance et le PIB se gonflent ! Et des emplois sont assurés !
Certains pensent, ou donnent l’impression de penser, qu’on peut continuer à produire en s’affranchissant des contraintes physiques de la nature… ce qu’on nomme « la donne écologique ».
Si les élites, les décideurs, les entrepreneurs admettent l’erreur du système productiviste qui les nourrit, ils admettent de fait leurs propres erreurs, leurs responsabilités et ainsi leur inutilité (ou leur dangerosité). De fait, ils sont obligés de continuer de foncer droit dans le mur… À moins que nous ne décidions de nous passer d’eux et d’auto-organiser la société dans le respect des écosystèmes dans lesquels nous devons savoir reprendre une place la moins nuisible possible ! Transition ou Révolution… Faudrait s’y mettre au lieu de repousser…
Les liens que je vois entre ce système et ce projet de barrage :
– Le système productiviste mène une artificialisation du monde : notamment par la modification de l’aspect naturel, par l’aménagement anthropique, mais aussi et surtout par le bétonnage et le bitume… On considère qu’en France, chaque heure, 10 ha de terres agricole ou forestières sont artificialisées. Soit l’équivalent de la surface d’un département moyen tous les 8 ans !
Ce barrage s’inscrit dans cette artificialisation de la nature.
– Le système productiviste veut donner l’impression qu’il se préoccupe d’écologie en récupérant ses thématiques. Par exemple, il artificialise la nature et en échange propose de créer des zones de compensation écologiques hors-sol ! (Depuis la loi sur la Nature de 1976, les destructions sont admises et reconnues mais il faut en échange de ces destructions et de ces pillages réparer ailleurs les erreurs et abomination commises ici !) Les technocrates et autres hypocrites veulent nous faire croire qu’ils sont en capacité de recréer des biotopes pour « compenser » ceux qu’ils ont détruit !
Ce barrage s’inscrit dans ce déni des réalités écologiques.
– Le système productiviste et capitaliste est un système globalisant : tout doit pouvoir à un moment ou à un autre appartenir à quelqu’un et devenir marchand afin de créer de la « richesse » comptable, capitalisable.
Ce barrage s’inscrit dans une globalisation de l’espace privatisé. – Le système productiviste est croissanciste. Il court derrière une croissance économique qui ne correspond qu’à des indices économiques et non pas à des besoins. Une pensée magique entretient le dogme que la croissance a la vertu de créer des emplois et du bonheur collectif. Suivant les théories de John Keynes et de Roosvlet, en période de crise, il est important que les collectivités investissent dans de grands travaux d’infrastructures pour maintenir des emplois !… Et en ces temps où de nombreuses personnes se retrouvent stigmatisées parce que au chômage, je serai mal venu de les écarter de la course au pouvoir d’achat et de la participation à croissance de la consommation ! Ainsi on voit une prolifération de projets inutiles et nuisibles : aéroports de NDDL, lignes Grande Vitesse Limoges-Poitiers, LGV Bordeaux-Tours, LGV Bordeaux-Toulouse, LGV Turin-Lyon, un hyper-incinérateur en Charente Maritime, un Stade de foot à Lyon, des centrales Nucléaires EPR (réacteur à eau pressurisée) dans la Manche à Flamanville ou à Penly en Seine Maritime, des projets totalement mégalo tels que le surgénérateur ASTRID à Marcoule (Advanced Sodium Technological Reactor for Industrial Demonstration prototype de réacteur rapide refroidi au sodium du Commissariat à l’énergie atomique et aux énergies alternatives sur le site nucléaire de Marcoule. Suite aux réacteurs expérimentaux Rapsodie, Phénix et Superphénix. Le CEA a pour ambition de permettre d’évaluer la capacité des réacteurs à neutrons rapides à incinérer les isotopes du plutonium), ITER à Cadarache dans les Bouches du Rhône (Réacteur thermonucléaire expérimental international. Machine expérimentale visant à démontrer la faisabilité d’un réacteur nucléaire utilisant le principe de la fusion.), un centre d’enfouissement de déchets radioactifs à Bure, des projets d’autoroutes Marseille-Grenoble, Castres-Toulouse, des Lignes THT dans l’Ouest de la France, des projets de méga-hypermarchés (tel les Porte de Gascogne en région toulousaine…), de zones commerciales inutiles (Portes du Tarn…), ferme des 1000 vaches à Ramery… j’en oublie forcément…
Ce barrage s’inscrit dans cette vision croissanciste de l’économie.
– Le système productiviste est élitiste et anti-démocratique : des élu-e-s politiques sont sollicités par des « porteurs de projets », des technocrates et des chefs d’entreprises qui ont besoin de travaux pour faire des bénéfices ! Les Enquêtes publiques et autres consultations citoyennes sont là (et encore pas toujours) pour tenter de donner une coloration démocratique à des décisions qui sont prises au sein de sphères où le peuple n’a pas son mot à dire ! TOUS ces projets soulèvent de l’indignation populaire À LAQUELLE LES POUVOIRS EN PLACE RÉPONDENT PAR LE MÉPRIS OU LA VIOLENCE !
Ce barrage s’inscrit dans l’opacité et le déni démocratique.
– Le système productiviste est « scientiste » : il veut nous persuader que la science est forcément du côté du bien et que s’opposer aux projets apportant un prétendu progrès est de l’obscurantisme ! Ainsi s’impose la parole d’experts qui prétendent savoir !
Ce barrage s’inscrit dans une vision scientiste de la société.
– le système productiviste vise la privatisation de l’espace public. Les biens communs, les biens publics sont gérés ou le deviennent par des entreprises privées ! L’eau, bien commun par excellence, est gérée par des entreprises privées.
Ce barrage s’inscrit bien dans la privatisation des biens communs.
Oui, ce barrage correspond à cette société productiviste-énergétivore que je dénonce :
– toujours plus d’eau pour produire toujours plus de maïs (plante qui n’est pas adaptée ni à ce climat, ni à nos besoins)
– toujours plus d’argent public pour une agriculture inadaptée et vivant sous perfusions subventionnées
– toujours plus d’eau pour refroidir les réacteurs de Golfech
– toujours + d’eau pour diluer les pollutions au lieu d’éviter de produire ces pollutions
– et probablement toujours plus de détournements d’argent public pour des intérêts privés…
Dans son utilisation même, ce barrage s’inscrit dans ce système : sa raison d’être est la preuve de l’incapacité de la société à vivre au sein de son environnement sans chercher à tout prix à le modifier au profit de quelques-uns.
- l’agriculture destinée à bénéficier de cette eau stockée est une agriculture qui a apporté les preuves de ses nuisances. Tant écologique (utilisation de pesticides, d’intrants de synthèse, utilisation de matériels lourds abîmant les sols…), qu’économique et sociale (élimination progressive des petits paysans).
- le soutien au débit d’étiage. En hydrologie, l’étiage est la période de l’année où le niveau d’un cours d’eau atteint son point le plus bas (basses eaux). Souvent du à une forte sécheresse prolongée, qui peut être aggravée par les pompages agricoles pour l’irrigation. De plus, lors de la période d’étiage, les pollutions peuvent être + importantes à cause des polluants qui se retrouvent concentrés dans moins d’eau ! Le manque d’oxygène est aussi un des risques lors de la période d’étiage, certaines espèces y sont sensibles…
Au lieu de réfléchir à éviter les pollutions, les technocrates, les décideurs politiques et les ingénieurs choisissent des solutions techniques : comme les centrales d’épuration ou les barrage pour soutien d’étiage !
Lien possible avec la centrale nucléaire de Golfech :
Les 2 réacteurs de la centrale nucléaire de Golfech prélèvent dans la Garonne environ 220 millions de m3 par an et leurs tours de refroidissement en évaporent 40 millions de m3.
Les centrales nucléaires et l’irrigation des grandes cultures (maïs principalement) entraînent ainsi la diminution de la ressource en eau des bassins versants.
Ce barrage du Testet est prévu pour stocker 1,5 million de m3 d’eau.
Selon certaines sources, ces 1,5 millions de m3 d’eau permettraient d’assurer entre 3 et 5 jours d’alimentation à la centrale nucléaire de Golfech.
Pour l’étiage total, Edf prétend que 5 m3/s permettent de mettre en sécurité le refroidissement des 2 réacteurs arrêtés (5 m3/s x 3600 s x 24 h = 432 000 m3/jour. Selon ce calcul, les 1,5 millions de m3 de réserve de Sivens permettraient 3 jours ½ de sécurité… (et je cite mes amis Marc Saint-Aroman et Henry Chevalier « (…) quand une catastrophe est imminente ce talon de flotte reste un atout majeur ! (…) »
Si on replace de façon + globale ce barrage dans l’organisation du bassin Adour-Garonne, on s’aperçoit qu’il rajoute ses 1,5 million de m3 au 78 millions de m3 de capacité stockable sur la Garonne en amont de Golfech… Ce qui n’est pas négligeable…
On peut et on doit continuer à espérer : assez proche de nous, 2 projets de grands barrages ont été annulés… En 1988, celui proche de Vabre qui aurait noyé 3 hameaux, (60 millions de m3) sur le Gijou et celui de Laurélie sur le Viaur (50 millions de m3)…
Ce ne sont pas les ZAD qui manquent ! Puisque la Terre elle-même est une ZAD ! Pour finir, un petit clin d’œil à Ivan Illich (1926-2002 Autriche), avec un de ses propos lu dans son ouvrage « La Convivialité » (1973) : Ivan Illich est l’inventeur du concept de monopole radical (lorsqu’un moyen technique est ou semble trop efficace, il crée un monopole et empêche l’accès aux moyens plus lents, comme les autoroutes vis-à-vis de la marche à pied par exemple).
« (…) Au stade avancé de la production de masse, la société produit sa propre destruction. La nature est dénaturée. L’humain déraciné (…) ».
Parfois, même les technocrates admettent :
Dominique Dront & Michel Cohen de Laran (de la Cellule de prospective et stratégie) dans un rapport remis au gouvernement en 1995, intitulé « Pour une politique soutenable des transports » estiment que dire que des entreprises vont venir s’installer ou se créer dans les zones traversées par de nouvelles « infrastructures routières relèvent plus du slogan que de la réalité » ! Cette folie des grandeurs semble pourtant participer des mêmes recettes qui nous ont mené dans les impasses dans lesquelles se trouve le système
“Castanhas é vi novel” a PechLaurens. . . dins lo Tarn !
Bonjour à tous,
Ce mercredi à partir de 17 h 45, toujours sous la halle de l’église, nous vous proposons un marché un peu spécial avec des châtaignes grillées et aussi du vin nouveau proposé par un producteur qui nous rejoint : “Les Vignes des Garbasses“. Ils reviendront régulièrement sur le marché pour vous proposer leurs vins locaux et de qualité.
Nos producteurs seront, bien sur, aussi de la partie et vous proposeront leurs produits comme d’habitude. Ils seront là pour passer avec vous un moment en toute convivialité.
Nous vous attendrons nombreuses et nombreux.
- Un goût de Cocagne est une association de consommateurs et de producteurs locaux dans le Tarn.
Projet de Territoire pour le Bassin Versant du Tescou
(publié Confluences 81, n° de janvier 201Suite à l’abandon du projet de barrage à Sivens et à la signature du protocole transactionnel entre l’État et le Conseil départemental, le 24 décembre 2015, il s’en suit que tout nouveau projet devra se conformer avec l’instruction ministérielle du 4 juin 2015. Celle-ci conditionne la participation financière de l’agence de l’eau à la
mise en oeuvre d’un projet de territoire.
L’historique des événements ainsi que la mise en place de ce projet de territoire sont à consulter sur le site du Collectif Testet http://www.collectif-testet.org/
Devant le gâchis dramatique, humain, écologique et économique, dans le contexte d’un territoire traversé par une grave fracture démocratique, que pouvions-nous faire pour créer les conditions “du plus jamais ça”
Il fallait, et il faut toujours, rappeler ce qui s’est passé. Ne rien lâcher sur le refus des projets nuisibles fomentés par les lobbies financiers, ne rien lâcher sur la dénonciation des violences policières d’État.
Cette dénonciation doit s’accompagner des chemins de l’alternative, de la construction partagée. Parce que les habitants veulent retrouver un territoire où l’on se parle, parce que la seule façon d’échapper à la logique des marchés financiers et des volontés imposées par le pouvoir centraliste est de s’organiser pour décider ensemble, sur le territoire, de ce que qui est le meilleur pour nous.
Alors, oui, nous avons saisi l’occasion de travailler à cette sortie par le haut, de participer.
Nous n’ignorons pas le risque de cautionner un projet laissant la porte ouverte à la reproduction de ce que nous avons combattu et nous conditionnons notre engagement à l’obtention de garanties sur les domaines cruciaux.
Nous le faisons de façon organisée, dans un groupe rassemblant des adhérents du
Collectif Testet, de la Confédération Paysanne, de France Nature Environnement 82, de l’UPNET (Union de protection de la nature et de l’environnement du Tarn), de Nature et Progrès Tarn qui formulent des exigences communes.
Nous participons parce que c’est dans le débat que nous avons les meilleurs atouts pour faire évoluer les pratiques.
Sans présager de la fin du projet nous avons obtenu une réponse positive aux pré requis concernant la ré-attribution de terres à l’usage des agriculteurs, même s’il faut rester vigilants sur la mise en œuvre effective des engagements du Conseil départemental.
Nous avons obtenu aussi qu’un collège de citoyens tirés au sort sur le territoire soit
associé à ce projet. La concrétisation ne s’est pas vraiment faite comme nous l’aurions souhaité, mais il s’agit tout de même d’un pas engagé pour rompre avec les pratiques de décisions en cercles fermés, pour associer des habitants aux décisions qui les concernent. Le bilan du collège citoyen est disponible sur http://www.collectif-testet.org/
Au moment d’écrire cet article nous sommes dans une période charnière. Un document d’étape nommé “charte préalable au projet stratégique du territoire du bassin versant du Tescou” , qui reprend les points négociés depuis le début du processus, est soumis à la signature des participants. La co-construction doit se poursuivre avec ceux qui se seront engagés jusqu’à la rédaction du projet de territoire en juin 2018.
Le dilemme se pose toujours entre participer au risque de cautionner une manipulation ou rester à l’écart en laissant le champ libre pour la construction du barrage-bis déjà voté par le Conseil départemental.
A la différence près que nous disposons des enseignements de la phase passée.
Le texte d’étape de décembre 2017 se présente parfois comme un catalogue juxtaposant les demandes des un et des autres, ce qui laisse ouvertes les craintes sur la suite qui sera donnée par les décideurs, au vu de pratiques passées.
Cependant nous avons obtenu par notre action coordonnée qu’on y retrouve des perspectives intéressantes pour faire évoluer les pratiques agricoles et, surtout, des orientations claires sur des domaines clés:
- que les données objectives sur la consommation d’eau soient partagées et jointes à la « charte préalable au projet stratégique du territoire du bassin versant du Tescou »
- que la mise en oeuvre d’une retenue ne soit envisagée que : “En cas de réponse insuffisante aux besoins par les autres solutions ”eau” envisagées”,
- que la gouvernance du projet de territoire ne soit pas imposée par les élus mais coconstruite au même titre que les autres points afférents au projet de territoire.
En ce début de mois de décembre 2017 les organisations participantes délibèrent pour savoir si elles signeront le document d’étape à l’échéance du 21 décembre.
Jean BOURDONCLE