*Publié dans le n°171 de Confluences 81
**Communiqué de PEPS 81
Etait-ce en 2007? En 2OO8 ? Peu importe. . .
Confluences 81 accueillait un premier article du “collectif RN 126″pour dénoncer le projet d’autoroute Castres-Toulouse. . .
Premier d’une longue série d’articles, communiqués, dossiers qui, tout au long des 18 dernières années ont tissé notre soutien à cette lutte, notre dénonciation de ce projet délirant, écocide et irresponsable économiquement autant qu’écologiquement.
A la veille d’une décision importante, nous ne pouvions qu’être là, comme toujours, en accompagnement et soutien.
Confluences 81
A 69 : fin de clap ?
Le combat contre le projet autoroutier Castres-Toulouse a commencé, de manière structurée, en décembre 2006. 18 ans plus tard, à quelques jours d’une audience sur l’Autorisation Environnementale de l’A69, la rapporteure publique rend un avis négatif sur le projet pour “absence d’intérêt public majeur”. Ses conclusions sont sans appel : “cette autoroute ne répond pas à une RIIPM (Raison Impérative d’Intérêt Public Majeur) justifiant la dérogation des espèces protégées” en réponse à une utilité sociale, sanitaire et économique.
Le tribunal rendra son verdict certainement courant décembre. Comme 9 fois sur 10, il suit l’avis de la rapporteure, nous pouvons être raisonnablement optimistes et oser espérer que ce projet funeste aussi inutile que stupide sera stoppé net.
C’est aux militant.e.s qui se battent depuis bientôt 18 ans que nous pensons. Depuis le “collectif RN 126” jusqu’à “La Voie est Libre”, en passant par “PACT”. . . C’est aux personnes qui, tout au long de ces 18 années, ont agi : monté des dossiers juridiques, écrit des articles, pris la parole dans des réunions publiques, distribué des tracts, monté des actions pour sensibiliser les riverains, organisé des rassemblements, fait des grèves de la faim, occupé des arbres centenaires, lutté contre l’ouverture de carrières provisoires ou d’usines à bitume . . . entre autres. C’est à tous ces jeunes dont la vie a été mise en danger illégalement par les pouvoirs publics, et à celles et ceux qui ont été blessé.e.s voire handicapé. e.s par le choix d’une répression féroce contre les défenseurs du vivant et des générations futures. Ce n’est pas encore “gagné”, mais. . . Et, même si le juge confirme, ce ne sera pas fini : il y aura les suites à gérer, et certainement des projets de vie à construire COLLECTIVEMENT !
Nous sommes optimistes, parce que “A la fin, c’est nous qu’on gagne. . . ” (C’est ce que nous disions à la création citoyenne de La Voie est Libre ).
Si ce projet est stoppé, ce sera pour dire que “c’est possible”, que, face “aux décideurs” financiers économiques et institutionnels, la voix des habitant.e.s des zones rurales doit être prise en compte. Ce sera pour dire que, face aux métropoles, la ruralité existe en tant qu’entité de vie, qu’entité économique, qu’entité culturelle et que “aménager durablement un territoire”, c’est prendre tout cela en compte !
Si ce projet est stoppé, face au réchauffement climatique et à la disparition des espèces, des décisions impérieuses et des choix s’imposent, sur nos modes de vie, d’habitat, de santé, de travail, de transport. Pour nous, ces choix passent par le collectif, par la coopération discutée et décidée ensemble. Ces choix partent du “local”, de la nécessaire réponse aux besoins premiers des personnes.
Si ce chantier est stoppé, les bulldozers ayant été plus rapides que la justice, il nous faudra obtenir la remise en état des terres naturelles et nourricières sacrifiées pour une poignée de nantis par les travaux illégaux du concessionnaire Atosca. Le projet “Une autre Voie” nous semble un support intéressant pour accompagner le bien être de la population locale dans le sens esquissé ci-dessus.
24 novembre 2024
Annick MAKALA
Alfred LECLERCQ
Jean FAUCHE