Confluences n° 120 : rubrique “femmes” (12ème article)

120 page 20 Espagne isabel Barreto (1567-1612)C’est pas (seulement) l’homme qui prend la mer ♫ Isabel Barreto de Castro (1572-1612)

Il m’est arrivé d’entendre, de la part de personnages étroits d’esprit, l’idée saugrenue que les femmes devaient restées dans leur foyer*, voir même se cantonner dans la cuisine. Selon ces mêmes grands penseurs, l’extérieur, les grandes découvertes, les grandes aventures sont des domaines réservés aux seuls et vrais « zhommes » !

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Dialogue n° 12

Dialogue n° 12 : dernière escale ?120 page 5 x510_la-fontie-7_jpg_pagespeed_ic_vYadJBftlJ

Contrairement à l’intox instillée par les médias nationaux, Jacques et son Maître ne moisissaient pas dans un cul de basse fosse à Rodez ni n’avaient entamé une grève de la faim sur le causse du Larzac ! Pour ce que nous savons de façon avérée, ils ont traîné leurs montures, leurs guêtres et leur goût du débat de ferme en ferme dans notre région Occitane. Pour aboutir à La Fontié, à Busque dans le Tarn ! Avec quelques cals aux mains et des milliers d’idées en tête.

Jacques : Mon bon Maître, quoi que vous décidiez à l’avenir, j’ai une furieuse envie de rester ici au milieu des résidents… s’ils m’acceptent !

Le Maître : Il est vrai que ma naissance et ma condition ne me prédisposaient pas au travail de la terre. Je le concède, j’y ai pris goût. Il y a là quelque chose de concret…

Jacques (le coupant sans vergogne) : Et le meilleur de l’histoire, c’est que La Fontié appartient à tout le monde et à personne !

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Confluences n° 119 : rubrique “femmes” (11ème article)

Maria « Pita » Mayor Fernàndez de la Camara (1560-1643)119 page 20 Espagne Maria Pita (1560-1643) (2)

Certains vous diront sans doute que les armes, les batailles, les guerres sont une affaire d’hommes. Des valeurs telles que la virilité, le courage, l’intrépidité sont requises pour cet art. Et ces valeurs là, et bien voyez-vous, on dit qu’elles sont « masculines ». On prendra pour preuve les faibles effectifs de femmes au sein des armées officielles, au sein des groupes de guérilla (même si les certitudes prennent du plomb dans l’aile avec les combattantes kurdes qui luttent vaillamment contre Daech !), mais on ne se posera pas la question des interdits et des obstacles qui ont longtemps empêché les femmes d’accéder à de telles fonctions. On ne vous parlera pas non plus du nombre impressionnant de femmes militaires violées au sein de l’armée française ou au sein de l’armée des USA (toutes les 3 heures, une militaire étasunienne est violée). Elles seront sans doute considérées comme victimes collatérales d’un corps de métier rude, viril, qui a ses propres règles, dont celle de l’omerta… Aucun nom d’héroïne guerrière ne leur viendra à la bouche, si ce n’est peut-être Jeanne d’Arc ! Comme tout et son contraire a déjà été écrit sur Jeanne la Lorraine, je ne m’y attarderai pas. D’autant que j’ai tendance à éviter les personnages admirés et récupérés par l’Extrême Droite Catholique !

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Confluences n° 119 : la constitution de 1946

119 page 16 affiche-premier-festival-d-avignon-1947-1-bp-blogspot-com“LES ASSEMBLEES CONSTITUANTES” ; LA CONSTITUTION DE 1946

Paris est libérée entre le 19 et le 25 août 1944 ; le gouvernement provisoire en poste à Alger est immédiatement transféré dans la capitale. La tâche à accomplir est immense tant sur le plan économique que dans le domaine politique : les structures économiques en 1939 étaient pour le moins vieillottes ; elles sont devenues inexistantes avec des problèmes sociaux ingérables : le rationnement alimentaire persistera jusqu’en 1949 ! La vie politique a été décapitée par quatre années d’occupation allemande et par le régime autocratique de Vichy. Une fois la liberté reconquise les élites doivent tout remettre en marche pour assurer l’avenir politique et économique du pays et aussi pour lui redonner son rang à l’extérieur : certaines nations considèrent la France avec pitié et concupiscence…

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Aimé ou détesté n° 118

118 page 16 couverture livreFidèle lecteur bienveillant et indulgent, les habitudes se doivent de changer : sur cette page tu t’étais accoutumé à parcourir avec plus ou moins d’intérêt une biographie de tel ou tel personnage ; or cette présentation laissait souvent dans l’ombre le contexte historique, politique, économique dans lequel ces personnalités avaient eu à agir ; évoquer par exemple la présidence du conseil de P.M.F ou les ministères de MITTERAND sans avoir analysé auparavant les comportements de la quatrième république c’était en quelque sorte une hérésie ; à partir de ce jour on s’attachera à décrypter une époque précise, et à partir de cette analyse on montrera la mentalité de tel ou tel groupe politique, ses façons d’agir , ses rapports avec les autres groupes etc. ; on ne s’interdira pas de revenir à la biographie de telle ou telle personnalité mais le contexte de l’époque l’emportera toujours. Enfin on s’attachera aux problèmes internationaux qui obligent les hommes à pratiquer une “real politique” bien éloignée le plus souvent de leur profession de foi. Et pour débuter cette série on s’intéressera à l’histoire de la quatrième république que la plupart d’entre nous ont connue dans leur enfance.

LA QUATRIEME REPUBLIQUE : DEMANDEZ LE PROGRAMME…

Cette période n’a pas laissé un souvenir impérissable il s’en faut de beaucoup ; mais c’est à elle que l’on doit la formation de l’Europe avec la CECA en 1951, la CEE et l’EURATOM en 1957 (à l’origine l’EURATOM avait une visée pacifique).

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Marie Le Jars de Gournay

118 page 20 Marie Le Jars de Gournay (1565-1645) (2)Marie Le Jars de Gournay et la notion d’égalité

Marie Le Jars naquit en 1565 à Paris. Son père décède alors qu’elle n’a que 13 ans. Malgré l’éducation traditionnelle que tente de lui inculquer sa mère, peu enthousiasmant pour une fille, elle décide d’apprendre seule le Latin et le Grec ancien. Vers l’âge de 18 ans, elle découvre la 1ère édition des « Essais » de Michel de Montaigne qui sont pour elle comme une révélation ! En 1588, elle parvient enfin à rencontrer Montaigne. Bien que 35 ans ne les séparent, une forme de communion intellectuelle les unit*. Rapidement Montaigne la désigne comme sa « fille d’alliance » !

Devenue veuve en 1592, Françoise de Montaigne charge Marie le Jars de Gournay de publier une nouvelle édition des « Essais » avec des annotations du philosophe. Malgré cette publication, elle a du mal à se faire accepter au sein de l’intelligentsia européenne d’alors ! Heureusement Marie de Médicis et Richelieu lui octroient une pension royale, ce qui lui donne le privilège de publier ses propres écrits.

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Aimé ou détesté N° 117

117 page 12 Pierre_Mendès_France_1968Pierre MENDES-FRANCE (PMF)

 président du conseil (18 juin 1954 – 5 février 1955)

MENDES-FRANCE n’a occupé les plus hautes fonctions que pendant huit mois environ ; et pourtant pendant des décennies on a loué les compétences de tel ou tel homme politique en disant : il a été formé par “l’école de MENDES” ! C’est avec DE GAULLE la personnalité politique qui a le plus marqué le début de la seconde moitié du XX° siècle.

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Aimé ou détesté N° 116

MITTERRAND AVANT LE 10 MAI 1981…

116 page 12 François_Mitterrand_1959“MITTERRAND c’est du gâchis pour longtemps” pouvait-on lire sur des murs à Aix en Provence au lendemain de mai 68 ; Treize ans plus tard il était élu assez confortablement président de la république…

Né en 1916 à Jarnac il passe sa jeunesse dans un milieu de bourgeoisie riche assez conservateur , fréquente les écoles catholiques privées avant de monter en 1934 à Paris le bac en poche pour mener de front des études de droit de science politique et de littérature ; il loge alors chez les pères maristes , fait partie des “volontaires nationaux” (Croix de feu) et entretient des relations avec certains membres de la “Cagoule”; on ne trouve pas cependant chez lui de trace d’antisémitisme ! Il s’inscrit en 37 dans “l’infanterie coloniale” où il rencontre Georges DAYAN socialiste qui deviendra l’ami de sa vie ! Soldat en 39 fait prisonnier en 40 il s’évade en décembre 41 et rejoint Vichy à la fin de l’année au commissariat au reclassement des prisonniers de guerre ; cet organisme comme bien d’autres placé au début sous la houlette de PETAIN passe assez rapidement sous l’influence de la Résistance. En juin 42 on le retrouve au château de Mont Maur “centre d’accueil pour prisonniers” au pied du Dévoluy (1) base arrière du futur maquis du Vercors, en compagnie de ROSANVALLON et de KLARSFELD.

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Féminismes (Confluences 81 n° 116)

116 page 16 Louyse Bourgeois (1563-1636)Les premiers pas de la réflexion sur l’avortement thérapeutique en France.

Assez récemment, le 29 juin 2015, le Mozambique dépénalisait l’avortement (en même temps qu’il dépénalisait les relations homosexuelles). L’occasion pour moi de donner un coup de projecteur sur une femme oubliée dans la longue histoire de la lutte pour l’accès à l’avortement en France, Louyse Bourgeois. Elle est née en 1563 et décédée en 1636. En 1594, elle épouse Martin Boursier, un chirurgien, élève d’Ambroise Paré. En novembre 1598, elle obtient son diplôme de sage-femme et acquiert rapidement une renommée auprès des dames de la cour. Elle accouche la reine Marie de Médicis à six reprises. Elle est rétribuée 500 couronnes pour la naissance d’un garçon et 300 pour la naissance d’une fille.

En 1609, elle publie « Observations diverses sur la stérilité, perte de fruits, fécondité, accouchements et maladies des femmes et enfants nouveau-nés, », qui est considéré comme un des 1ers ouvrages d’obstétrique écrits par une femme (après celui attribué à Cléopâtre VII d’Égypte et ceux de la médecienne Trotula de Salerne au XI° siècle). Dans cet ouvrage, elle avoue avoir eu recours à des avortements thérapeutiques pour sauver la vie de la mère. Acte alors inacceptable ! Une cinquantaine d’années avant la publication de cet ouvrage, le roi Henri II promulguait son Édit de février 1556 qui obligeait les femmes et les veuves à se déclarer quand elles se trouvaient enceintes et réservait la peine de mort aux personnes qui se rendaient coupables d’infanticide (et par extension, d’avortement). On peut aussi voir dans cet Édit une tentative du pouvoir royal de reprendre au clergé la responsabilité de gérer l’avortement, longtemps « chasse gardée » des tribunaux ecclésiastiques.

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Anne de France

115 page 16 Anne de France (1461-1522) Régente de France (1461-1522)Anne de France et le Marteau des Sorcières.

Lorsque le roi de France Louis XI meurt en 1483, son fils, Charles VIII, pressenti pour lui succéder* n’a pas encore atteint l’âge de 14 ans, majorité donnant accès au trône**. Avant de décéder, le roi désigne sa fille, la princesse Anne de Beaujeu, duchesse de Bourbon, comme tutrice du futur roi, car il la considère comme la « moins folle des filles de France ». Elle est alors âgée de 23 ans et devra gagner sa légitimité face à son cousin, Louis, Duc d’Orléans*** lors des États Généraux de 1484****. En 1491, elle parvient à marier son frère avec Anne de Bretagne, préparant ainsi l’union du duché de Bretagne et du royaume de France. Charles VIII, fraîchement marié, se sent alors capable d’assumer seul la charge royale. Anne de Beaujeu, aussi nommée Anne de France, sombre alors peu à peu dans l’oubli et en profite pour écrire un ouvrage pour sa fille, « Les enseignements d’Anne de France, duchesse de Bourbonnais et d’Auvergne, à sa fille Susanne de Bourbon » sorte de manuel d’éducation des jeunes filles de l’aristocratie de cette époque.

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