Quand je serai présidente
Quand je serai présidente, je ferai de la condition humaine l’essentiel de mes préoccupations, de la nature, de l’environnement et de tout ce qui y vit l’objet de ma considération.
Quand je serai présidente, je bannirai l’argent sous toutes ses formes, les banquiers deviendront des Pères Noël, et les banques des lieux de loisirs et de lecture et aussi des logements pour les sans abris.
Quand je serai présidente, je ferai en sorte que les fabricants d’armes se mettent à la construction de cerfs-volants et de bilboquets. Je ferai supprimer du dictionnaire les mots : guerre, conflit, ennemi, armes, détruire.
Quand je serai présidente, il faudra que les médecins soignent avec des fleurs, qu’ils deviennent les promoteurs du bonheur universel et de la joie permanente en les mettant à la portée de la participation de toutes et de tous.
Quand je serai présidente, les instits et les profs enseigneront en jouant avec les enfants et le travail à l’école – comme ailleurs – ne sera plus obligatoire et les punitions interdites.
Quand je serai présidente, je fermerai les prisons car il n’y aura plus de délinquants ni de criminels.
Quand je serai présidente, je dirai aux migrants qui viennent chez nous : « bienvenue ! » et je leur ouvrirai les hôtels pour les accueillir.
Quand je serai présidente, la politique ne sera plus une profession : toute citoyenne, tout citoyen, pourra, s’il ou elle le souhaite, accéder à des fonctions d’éluE, quelle que soit sa position sociale, sa richesse, la couleur de sa peau et son niveau d’études.
Reste plus qu’à trouver les 500 parrainages d’éluEs pour pouvoir me présenter et quelques millions d’euros si je ne veux pas passer inaperçue dans le tintamarre médiatique qui s’amplifie de jour en jour !
Mais au fait, avons-nous réellement besoin d’un président « pour gérer nos affaires »? Ne sommes-nous pas capables de le faire nous-mêmes, de nous écouter mutuellement et de trouver un consensus ?
A vrai dire, on peut hésiter à répondre oui à cette question tant le chemin à parcourir est encore long ! Alors, au boulot !
L’équipe de rédaction de Confluences 81 (16/01/2017)