Colis suspect

TOULOUSE :Jeudi 23 mai au cinéma American cosmograph

Nous avons rencontré Floreal Romero à Toulouse au mois de mars, et il nous a recommandé de vous écrire au nom de l’équipe du film documentaire Colis Suspect, réalisé par Rosa Pérez Masdeu et Sofia Catala Vidal. Ce film documentaire enquête sur le business de la sécurité migratoire et le discours de la xénophobie au sein de l’Union Européenne. Il a été réalisé sur la base de témoignages d’experts et de réfugiés et a été tourné dans 5 pays différents, par une équipe de jeunes journalistes et cinéastes de Barcelone.

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URGENCE à La Fabrié : contre l’exploitation du tungstène

Je viens de mettre une pétition en ligne et un appel à signer sur Cyberacteurs : https://www.cyberacteurs.org/cyberactions/urgent-nonauneminedetungstenetarn-3126.html

A diffuser très vite Alain Hebrard

Bonjour, Je viens d’être averti par un collègue confédéré des Côtes d’Armor de la consultation publique pour le projet d’exploitation de tungstène de la Fabrié, ouverte du 29 avril au 12 mai (il ne reste que 2 jours!), et sur laquelle personne ne semble avoir communiqué. Il semble très important d’exprimer des positions dès cette phase de la procédure. Merci de mobiliser d’urgence tous vos contacts pour qu’ils participent à cette consultation! Il serait peut-être bon de rédiger d’urgence quelques éléments d’argumentation à transmettre à tous nos réseaux! Merci de vous coordonner (et d’élargir éventuellement la coordination!) pour lancer une pétition en ligne!

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Lagrave : solidarité avec le peuple Palestinien

Une soirée de solidarité avec le peuple palestinien à ne pas manquer.

Au mois d’octobre 2018 nous sommes 4 tarnais à avoir participé à un voyage solidaire en Palestine, plus exactement en Cisjordanie occupée. Ce voyage était organisé par l’Association France Palestine du Tarn et Garonne . Nous avons pris l’engagement auprès des hommes et des femmes que nous avons rencontrés là bas et qui résistent au quotidien à l’occupation et à ses effets dévastateurs de témoigner.

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Anna Göldin et l’accusation de sorcellerie

Article publié dans le n° 138 (mai 2019) de Confluences 81

Anna Göldin (1734-1782) et l’accusation de sorcellerie pour éliminer les femmes récalcitrantes. Anna Göldin est née dans une famille pauvre de confession protestante à Sennwald, petite commune de Suisse. Mère d’un enfant né hors mariage, sa réputation est déplorable dans une région et à une période où la procréation hors conjugalité est considérée comme immorale. De plus, elle est soupçonnée, comble de l’ignominie, d’avoir empêché la naissance de son second enfant (auto-avortement).

Malgré son faible pedigree, elle est employée vers la fin de l’année 1780 comme servante par le médecin Johann Jacob Tschudi, membre du tribunal local. Une des missions d’Anna est de s’occuper des 5 filles du couple. Un peu plus d’un an après son embauche, elle dépose plainte contre son employeur qu’elle accuse de viols répétés. Apprenant que sa victime a porté plainte contre lui, le docteur Tschudi l’accuse à son tour de sorcellerie et d’avoir empoisonné sa fille cadette, Anne-Miggeli, en glissant des épingles à nourrice et des aiguilles dans les plats et le pain de la gamine. La servante est alors exclue du domicile du médecin et trouve refuge chez un voisin peu à l’écoute des rumeurs publiques.

Quelques semaines plus tard, elle est arrêtée et accusée de pratiquer la magie noire. En février 1782, elle est envoyée dans le Canton voisin, à Glaris, où elle va être soumise à la torture (suspendue plusieurs heures par les pouces, les mains attachées dans le dos, des poids attachés aux chevilles). Forcément elle finit par « avouer » avoir pactisé avec le Diable.

Détenue en cellule en attendant son jugement, elle donne naissance à un enfant, probablement issu d’un viol du Docteur Tschudi, qui ne vivra pas bien longtemps, ce qui lui sera aussi reproché lors du procès. La cour statuant sur son sort était composée d’amis du docteur Tschudi. Elle fut rapidement condamnée à la décapitation sur la place publique, et en juin 1782, elle fut exécutée. Ses restes furent enfouis au pied de l’échafaud.

La presse fut assez imprécise sur le verdict de ce procès. Sans doute le tribunal voulut éviter de mentionner le terme « sorcellerie », accusation devenue désuète ! On la qualifia plutôt d’empoisonneuse.

Parmi le nombre impressionnant de femmes brûlées, décapitées ou écartelées (ou autre supplice, l’esprit de certains humains ne manquant pas d’imagination quand il s’agit de causer la souffrance et la mort) sous prétexte de « sorcellerie », un grand nombre d’entre elles l’ont été car jugées non conformes à ce que dictait la morale religieuse et patriarcale de leur temps ; d’autres avaient des connaissances très poussées des plantes médicinales et parfois même de plantes ayant des vertus contraceptives ou abortives, connaissances enviées par les hommes d’Églises et les savants se réservant la gloire des Savoirs ; d’autres l’ont été pour avoir éconduit un prétendant vexé et d’autres encore parce qu’elles possédaient (souvent par héritage) des biens convoités (dans de nombreux procès, une fois la victime éliminée, le juge et l’accusateur se partageaient les biens de leur victime). Un nombre non négligeable de femmes exécutées sous prétexte de sorcellerie l’étaient aussi car elles n’apportaient plus à la communauté (selon de vagues notions économico-sociales dénuées d’empathie et de dignité) : infertiles ou devenues trop vieilles pour donner des naissances ou lesbiennes se passant aisément des hommes.

Une procédure de réhabilitation a été entamée en novembre 2007 par le Grand Conseil du canton de Glaris. En août 2008, Anna Göldin est définitivement innocentée par le Parlement Cantonal de Glaris. Elle est considérée comme la dernière victime de la « chasse aux sorcières » en Suisse*. À l’endroit même où Anna fut décapitée se dresse aujourd’hui… un abattoir**.

Patrice K

* En Pologne, deux femmes auraient été encore été exécutées pour sorcellerie en 1793. Et en France, bien que les condamnations à mort pour sorcellerie n’étaient plus en vigueur depuis 1682, une femme accusée de sorcellerie fût brûlée vive par des paysans à Bournel (Lot & Garonne) en juillet 1826 et une autre en 1856 à Camalès (Hautes Pyrénées). ** Aurai-je cherché par cet élément anecdotique, à manipuler mon lectorat en essayant de lui inspirer de la méfiance vis-à-vis de ce type d’installation où est donnée la mort ?

2 conseils de lecture :

– « Anna Göldin, dernière sorcière » de Eveline Hasler (éditions L’Aire Bleue, 2015)

– « Sorcières, la puissance invaincue des femmes » de Mona Chollet (aux éditions Zones, 2018)