La Foire aux Dieux

Pourquoi pas un Dieu du « H-Chiche ! » ? un Dieu « De-vin » nouveau ?

 

Ce texte est précédé d’une petite note explicative diatribe contre tout théiste exaltant le sang, le misérabilisme. Contre tout théisme dépourvu d’humour et de rire si « sain ».

Hommage au grand poète et humaniste Espagnol Federico Garcia Lorca.

 

Surtout pas un dieu de sang Nom de dieu !

Je me préfère sans dieu, nom de dieu !

Et encore moins un dieu de toussaint

Y’a bien assez de « crise-en-thème » et de crise en tout nom de dieu !…

 

Non ! Non ! Pas un dieu qui donne des crises de fois, de foie, de foi…

Pas plus qu’un dieu “sans-gland” …

De même que Federico Garcia Lorca : « Non je n’aime pas le sang » !

 

Alors, histoire de rigoler je me suis inventé un Dieu ;

Je lui ai même donné un nom, un nom de dieu évidemment…

Un Dieu qui « sang-fait-pas »…

 

Je me suis fait un dieu avec une bonne bouille hilarante !

Dans sa main gauche…

C’est vrai, j’vous ai pas dit, j’me suis fait un dieu de gauche…

Dans sa main gauche donc, j’y ai mis une hache !

La main et la hache au-dessus de sa bonne tête de dieu nom de dieu !

Le tranchant de la lame affleurant à peine son bon crâne de Dieu,

Histoire de faire semblant…

Pas plus con que les autres inventeurs de dieu, j’y ai inventé la parole…

Vous savez bien que tous les autres dieux sont portés sur la tchache :

Dieu a dit : « dieu a dit… »

« Yavhé » pas de raison que le mien ne tchachât pas !

 

Et mon Dieu dit :

« Z’yeutez-moi ! venez tous à moi, vous n’en trouverez pas deux comme moi !

Je suis un Dieu qui se fend la gueule » !

Là-dessus, mon Dieu s’esclaffa d’un rire fracassant !…

 

Eh bien oui ! moi qui n’en voulais pas, je l’ai bien eue ma crise…

Après tout c’est bien au goût du temps la crise…

Une énorme crise de rigolade à me faire éclater la rate

Mais pas le foie ma foi, foi de Dieu nom de dieu… !

 

Et de sa main droite, car je m’étais fait un dieu de gauche mais pas maladroit,

Et de cette main-là il tenait une vaste et profonde coupe transparente,

Un véritable cratère, « bon sang » !…

 

Et mon bon dieu de Dieu dit :

« Ceci est mon « sans-eau-yez » braves gens »…

 

Et voilà que moi, jusque là athée je me hâtais,

Mes lèvres plongées avides dans ce nectar en fines perles de « rubis-con-tenant »

La soif de mon Dieu « De-vin » divin…

 

Et v’là que mon Dieu se remit à causer :

« In vinum veritas »…

« Ceci est mon « sans-eau-fert »,

Venez et buvez-en tous, mais tout de même sans Modération ;

C’est une vraie saoularde ! et j’ai trop peur qu’elle boive tout bon sang Et que vous ne puissiez pas boire avec Passion ! »…

 

C’est vrai, j’avais oublié de me nommer : Passion, c’est mon nom,

Et j’ai comme meilleur copain Parsimoni…

A part lui, faut ben qu’j’ vous le dise, chuis pas particulièrement partageur :

C’est mon Dieu à moi et à part Parsimoni…

 

Mais v’là que mon Dieu ce rigolard fit tout d’un coupe la gueule…

« Faut boire en frère Passion, mon « sans-eau-fert » ! quand y’en a plus, y’en a encore,

Chuis pas un Dieu « pisse-vinaigre », chuis pas un Dieu pis « sang »…

Alors moi, Passion, depuis je bois à grande goulée dans ce cratère généreux

Mais aussi avec générosité j’ai invité tout un tas de compagnons.

Ainsi depuis, je bois avec Emotion, avec Vénération avec aussi Contemplation ;

J’ai même un homonyme donc moi Passion, je bois aussi avec Passion Sans oublier bien sûr mon camarade le corse Parsimoni.

Quant à Modération j’écoute bien mon Dieu à moi ;

Faut pas toujours boire avec la même,

Qu’elle aille donc boire avec un certain Dieu « sans-gland »…

A « sang pour sang »…

Vu qu’il n’a jamais eu de descendant…

 

Allez ! Mon Dieu à moi j’vous le partage.

Un Dieu qui se fend la gueule :

C’est pas si fréquent dans un monde de moins en moins marrant,

Dans un monde de « Mauvais-sang »…

Buvons tous bon sang avec mon Dieu de « sans-thé »,

Car moi, Passion, l’athée, pourvu que j’aie suffisamment de vin sans Modération,

Je me porte en parfaite santé, du coup j’ai même pas besoin de hache pour me fendre la gueule,

Et grâce à mon Dieu,

Vive la « H-chiche » si un jour tous les autres Dieux voulaient se donner la main

Pour en faire tout autant, nom de dieu !

Maurice FERRAND

Lautrec, 17 juin 2009