Deux films à ALBI. . .

Le festival des Oeillades à Albi a fort opportunément programmé deux films que nous vous recommandons. Ils seront projetés à la salle Arcé à Albi ( voir la présentation détaillée ci-dessous)

samedi 22 novembre à 16h15 en avant première et en présence du réalisateur Pierre Carles

“ Dans les oubliettes de la République: Georges Ibrahim Abdallah”

Le Comité Palestine 81 a très modestement participé à la souscription lancée par Pierre Carles sans laquelle, vu le sujet, ce film n’aurait pu être réalisé. Pendant plusieurs années , le Comité Palestine a participé à la longue campagne pour la libération de G I Abdallah en se rendant notamment en octobre de chaque année aux manifestations devant la prison de Lannemezan. Aujourd’hui , il est libre!

Pourquoi la France a t-elle infligé une peine de 40 ans de prison au militant libanais pro-palestinien Georges Abdallah ? Une importante fake news, des ingérences répétées des USA sur la justice française, un pouvoir politique pro-atlantiste, et l’omerta des grands médias français sur cette affaire de détention hors-normes expliquent cette tentative d’application d’une « peine de mort lente » à ce combattant communiste, passée inaperçue dans la patrie des droits de l’homme. Où se trouvait incarcéré le plus ancien prisonnier de la guerre israélo-palestinienne jusqu’en juillet 2025 ? A Hadarim (nord-Israël) où est détenu Marwam Barghouti, le « Mandela » palestinien ? Non, c’est en France, à la prison de Lannemezan, que croupissait Georges Abdallah depuis plus de 40 ans, avant sa libération l’été 2025.

Ce militant communiste libanais âgé de 74 ans, ex-membre des FARL (Fractions Armées Révolutionnaires Libanaises), proche du FPLP (Front Populaire de Libération de la Palestine), la composante marxiste de la résistance palestinienne, était libérable depuis… 1999. Les médias français, prompts à s’insurger contre des atteintes aux droits de l’homme dans les geôles de Chine, d’Iran ou de Russie, sont restés ici étrangement silencieux durant 20 ans. Peut-être n’avaient-ils pas envie d’enquêter sur leur propre responsabilité dans cette « peine de mort lente » infligée à Georges Abdallah, selon les mots de son avocat…

Projection suivie d’une rencontre avec Pierre Carles

dimanche à 19h15 le film de la réalisatrice tunisienne Kaouther Ben Hania

“ La voix de Hind Rajad”

Un exemple épouvantable du prix payé par les enfants de Gaza dans la tourmente du génocide…

29 janvier 2024. Les bénévoles du Croissant-Rouge reçoivent un appel d’urgence. Une fillette de six ans est piégée dans une voiture sous les tirs à Gaza et implore qu’on vienne la secourir. Tout en essayant de la garder en ligne, ils font tout leur possible pour lui envoyer une ambulance. Elle s’appelait Hind Rajab.

La réalisatrice explique sa décision de tourner ce film:

“Tout a commencé quand j’ai entendu un court extrait audio de Hind Rajab qui appelait à l’aide. Sa petite voix traversait le chaos, demandait seulement qu’on ne la laisse pas seule. En l’entendant, je me suis sentie basculer. Une immense vague d’impuissance et de chagrin s’est abattue sur moi. Ce n’était pas intellectuel, mais physique. Comme si l’axe du monde venait de se déplacer.

À cet instant, la voix de Hind est devenue davantage que l’appel désespéré d’une enfant. C’était la voix de Gaza elle-même qui appelait à l’aide dans le vide, et qui n’entendait qu’indifférence et silence. La métaphore devenait douloureusement réelle : le monde entendait l’appel à l’aide, mais personne ne semblait disposé ou capable de répondre. J’ai contacté le Croissant-Rouge palestinien pour avoir accès à la totalité de l’enregistrement, qui faisait plus de 70 minutes. Soixante-dix minutes d’attente, de peur, d’endurance impossible. C’était l’une des expériences les plus difficiles de mon existence.

J’ai alors pris contact avec la mère de Hind et les personnes qui s’étaient trouvées à l’autre bout du fil, qui avaient essayé envers et contre tout de la sauver. Nous avons parlé pendant des heures. Avec leurs paroles, avec la présence poignante de la voix de Hind elle-même, j’ai commencé à bâtir un récit. Une histoire née du réel, portée par la mémoire et façonnée par les voix de ceux qui l’ont vécue” .

Bouleversée non seulement par la violence de l’événement, mais par le silence qui avait suivi, Kaouther Ben Hania a pensé que seul le cinéma pouvait, non pas expliquer ou analyser, mais offrir un écrin à cette voix.

Parmi les précédents films de Kaouther Ben Hania : Le Challat de Tunis, La Belle et la Meute, Les Filles d’Olfa, L’Homme qui a vendu sa peau

Comité Palestine 81

Laisser un commentaire

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.