Dernières nouvelles de Grèce par Y. Youlountas (1)

   
  
 
  
  
 Bonjour,
  
 Voici les  dernières nouvelles de Grèce : importantes et nombreuses ce mois-ci  !
  
 Au sommaire  :
  
 – Mort de  Mikis Théodorakis à 96 ans
– Remaniement ministériel, un fasciste de plus au  gouvernement
– Camouflet pour Mitsotakis : un nouveau ministre refuse son  poste
– La crise sociale s’aggrave malgré la hausse du tourisme : pourquoi  ?
– Le chômage grimpe, la pauvreté s’étend en Grèce
– Forte hausse du prix  des produits de première nécessité
– Les factures d’électricité augmentent de  50% !
– Mitsotakis prépare la privatisation de la sécurité sociale !
–  Plusieurs ports grecs privatisés à vendre au plus offrant
– Le nouveau  business des plages et bords de mer en Grèce
– Bilan des incendies : tout  pour les flics, rien pour les pompiers
– La Grèce en pleine catastrophe  climatique et écologique
– La population va passer sous les 10 millions  d’habitants !
– Plusieurs sabotages d’usines durant l’été
– Affrontements  entre fascistes et antifascistes à Athènes
– La police grecque torture des  antifacistes venus de France
– Multiplication des agressions contre les  solidaires internationaux
– Des membres d’ONG accusés de faciliter  l’immigration illégale
– Le mur de la honte à la frontière turque est  terminé
– Des amendes de 5000 euros pour les migrants à leur arrivée au  prétexte de l’absence de test PCR !
– Une nouvelle loi pour accélérer les  expulsions et entraver la solidarité
– Privation systématique de liberté et  inaccessibilité des voies de recours pour les migrants
– Témoignage poignant  : il s’est suicidé juste pour ça ?
– Soutenir les actions solidaires avec les  réfugiés afghans en Grèce
– Nous recherchons actuellement…
  
 Vu le nombre de  sujets, on va faire court, sous forme de brèves.
  
  
 
  
 Mort de  Mikis Théodorakis à 96 ans
  
 Ses obsèques ont eu lieu  aujourd’hui à Chania, sur l’île chérie de son père : la Crète. Depuis plusieurs  jours, sa musique résonne un peu partout en Grèce : lieux publics, rues et  ruelles, bords de mer, ouverture des événements sportif, initiatives populaires  de toutes sortes… Une page de l’histoire grecque se tourne avec Théodorakis.  Tout a été dit à son sujet, et pourtant il y a tant à dire ! Cependant, quelques  personnes ont voulu créer une polémique, au plus mauvais moment à notre avis, à  propos de certains des choix de Mikis — polémique à laquelle nous n’avons pas  voulu prendre part. Que celui ou celle qui n’a jamais commis d’erreur dans sa  vie jette la première pierre. Nous en avons tous fait. Distinguons les tyrans,  les salauds et leurs complices et, à l’inverse, les gens qui ont réalisé des  choses formidables durant l’essentiel de leur vie mais qui parfois se sont  trompés, souvent dans leur jeunesse ou, à l’inverse, dans leurs vieux jours.  C’est regrettable, mais cela ne mérite pas de salir la mémoire d’un homme qui  vient tout juste de succomber après avoir été plusieurs fois torturé et enterré  vivant durant son  existence.
  
   
 
  
 Remaniement ministériel, 
 un  fasciste de plus au gouvernement
  
 L’extrême-droite  est loin d’avoir disparu en Grèce ! Pire encore : elle grandit au fil des mois  dans les rangs du pouvoir, autour de Kyriakos Mitsotakis. Nous avons déjà parlé  du pedigree des ministres Voridis (ministre de l’intérieur) et Giorgiadis  (ministre du développement). Cette semaine, c’est leur ami Thanos Plevris qui  vient de les rejoindre à la tête de l’État, en tant que ministre de la santé.  Tous les trois étaient membres du parti nationaliste LAOS avant de rejoindre  celui de Mitsotakis. Après avoir pris ses fonctions, sous la pression du Conseil  central des communautés juives de Grèce (KIS), Plevris s’est finalement excusé  pour avoir dit : « on peut comprendre que certains aient envie de rouvrir  Auschwitz pour y exterminer à nouveau des Juifs ». Par contre, il ne s’est  toujours pas excusé pour avoir préconisé le recours à « la force meurtière  pour empêcher les migrants d’arriver en Grèce », ni pour sa suggestion de  « refuser aux migrants l’accès à la nourriture, à l’eau et aux soins de  santé, afin de rendre leurs conditions de vie en Grèce plus mauvaises que dans  leur pays d’origine ». Le virage à l’extrême-droite du gouvernement  Mitsotakis est confirmé. Sa politique envers les réfugiés et les solidaires ne  cesse de le prouver (voir plus  bas).
  
   
 
  
 Camouflet pour Mitsotakis : 
 un nouveau  ministre refuse son poste
  
 Le premier ministre grec  croyait pourtant faire un gros coup en nommant Évangelos Apostolakis, ancien  ministre de Tsipras, à la tête du ministère de la protection civile du nouveau  gouvernement. Mais sous les huées de la gauche grecque, Apostolakis a finalement  renoncé. On ne compte plus les situations ridicules pour Mitsotakis et sa  ribambelle de caricatures et de photos-montages en Grèce (comme celle-ci avec Mr  Bean). À noter qu’une seule femme a obtenu et accepté de rejoindre le radeau de  la méduse gouvernemental lors de ce remaniement et qu’elle se nomme… Gaga  (sic).
  
   
 
  
 La crise  sociale s’aggrave 
 malgré la  hausse du tourisme : 
 pourquoi  ?
  
 Certes, le tourisme s’est  redressé cette année en Grèce, notamment du fait de la baisse d’autres  destinations pour cause de covid19 : Tunisie, Maroc… Mais cela ne profite pas à  la population grecque : le tourisme en Grèce est en train de muter du mode «  routard » au mode « all inclusive » ou presque. D’autres phénomènes ont été  observés. Par exemple, par crainte du covid19 ou parfois à cause de contraintes  régionales, beaucoup de touristes en locations ont fait leurs courses dans des  supermarchés pour ensuite aller s’enfermer le plus clair de leur temps. Et  surtout : les salaires dans l’hôtellerie et la restauration ont continué à  dégringoler. Il est loin le temps où une partie de la population pouvait se  refaire pendant la saison touristique avant d’affronter l’hiver  !
  
   
 
  
 Le chômage  grimpe,
la pauvreté s’étend en Grèce
  
 La cohue lors des actions solidaires le  prouve actuellement : la pauvreté fait des ravages et cela ne cesse d’empirer.  Des familles entières de Grecs précaires se retrouvent à la rue ou hébergées  chez des proches, dans l’impossibilité de joindre les deux bouts. Le chômage a  explosé, même si les chiffres officiels ne montrent pour l’instant qu’une partie  de cette hausse, ne prenant pas en compte les nombreuses catégories non  indemnisées. Cette semaine, Eurostat vient d’annoncer que la Grèce bat tous les  records de chômage des jeunes en Europe pour le mois de juillet 2021. Des  syndicalistes travaillant dans les services sociaux ont lancé une alerte : la  situation commence à rappeler le début de la décennie écoulée et les moyens  publics pour y faire face sont complètement insuffisants. Plus que jamais, ce  sont les collectifs solidaires autogérés qui font le plus gros du boulot dans  plusieurs zones de Grèce. « L’entraide plutôt que la queue pour rien », « Nous  ne pouvons compter que sur nous-mêmes », « L’État n’est plus rien, soyons tout  ».
  
   
 
  
 Forte  hausse du prix
des produits de première nécessité
  
 Dans ce contexte  de paupérisation galopante, l’augmentation annoncée des aliments de base risque  d’être une catastrophe pour beaucoup. On parle, par exemple, d’un bond du prix  du pain, alors que les Grecs sont parmi les principaux consommateurs en Europe,  ou encore des pâtes, du café… de 20 à 40%  !
  
   
 
  
 Les  factures d’électricité
augmentent de 50% !
  
 Au niveau de  l’énergie aussi, de nombreuses hausses sont apparues dès le mois d’août et  inquiètent fortement les plus pauvres. La Grèce peine à se fournir en  électricité et le coût global de son approvisionnement a augmenté de 70% depuis  début 2021. Elle est désormais le marché le plus cher de l’électricité en  Europe, avec un prix de 157 euros le mégawattheure. Non seulement, c’est un  problème immédiat pour les classes populaires, mais cela amplifiera aussi la  hausse générale des prix qui a déjà commencé ces derniers  mois.
  
   
 
  
 Mitsotakis  lance la privatisation 
 de la  sécurité sociale !
  
 Un malheur ne  venant jamais seul, c’est le moment qu’à choisi l’État grec pour privatiser l’un  des principaux moyens d’aider les plus démunis ! Ahurrissant ! La situation au  niveau santé publique était déjà très médiocre, elle va devenir carrément  catastrophique exceptée pour quelques spéculateurs qui vont s’en mettre plein  les poches. Et qui va piloter cette privatisation ? Le sinistre Thanos Plevris,  transfuge de l’extrême-droite ! Les manifs ont commencé. La prochaine aura lieu  ce samedi 11 septembre à Thessalonique pour essayer de perturber la visite de  Mitsotakis à la Foire internationale annuelle. Les manifs continuent également  contre les réformes scolaires et  universitaires.
(à suivre)