Le 22 février 2013, en consultant mon espace personnel Pôle Emploi, j’apprends que je suis convoquée pour un atelier d’écriture au cours duquel je travaillerai individuellement par écrit « avec l’appui d’un animateur ».
Le 1er mars, jour fixé pour le rendez-vous, je me présente à la MCEF de Revel, où je me retrouve avec une dizaine de personnes, ma conseillère et l’animateur de la réunion. D’entrée une Demandeuse d’emploi intervient pour déplorer le fait que la convocation ne soit arrivée que la veille, moi, je n’ai jamais eu de convocation écrite. Cette convocation écrite concernait bien un atelier individuel d’écriture.
La réponse de l’animateur a été : « Vous voulez qu’on vous aide oui ou non ? On est là pour ça : vous aider. De toute façon un employeur peut vous convoquer la veille si ça lui chante ! Nous (Pôle Emploi), nous sommes votre employeur, et vous n’avez rien à dire ».
Nous avons réfuté cette allégation en répondant que Pôle Emploi n’était pas notre employeur, et nous avons signifié que nous trouvions cette réponse inacceptable.
L’animateur a répondu : « Vous avez très bien compris ce que je voulais dire ! De toute façon, vous critiquez avant de savoir si le contenu vous intéresse. »
J’ai répondu : « Comment voulez-vous que l’on s’intéresse au contenu, si l’on n’est pas informé de ce contenu. »
Réponse de l’animateur : « Où vous croyez-vous ? Vous n’avez pas à être informés… Comment fonctionnez-vous ? Si le contenu vous intéresse vous venez, s’il ne vous intéresse pas vous ne venez pas ! Vous avez à être là c’est tout !! ».
Nous faisons remarquer que nous ne supportons pas d’être traitées comme de marionnettes.
Ensuite nous tentons de calmer le jeu et la réunion qui porte sur la présentation d’un forum pour l’emploi, commence.
Au cours de cette présentation, plusieurs choses m’ont choquée :
1)La précarisation de l’emploi (« Des CDI vous n’en trouverez plus ! »).
2)Le type questions discriminatoires pouvant être posées par les employeurs : « Vous êtes vieux ? Vous êtes une femme ? » Lorsque nous avons réagi en disant que ces questions étaient discriminatoires, l’animateur a répondu qu’ « il ne fallait pas le prendre comme ça. »
3)Il a été également dit qu’« un employeur pouvait demander aux personnes de travailler en dehors des heures de travail. »
Question posée par moi-même : « Connaissez-vous le code du travail ? » Il n’y a pas eu de réponse.
En fin de réunion nous sommes revenus sur ce qui s’était dit au départ, car de toute façon j’étais bien décidée à ne pas les lâcher : « Pôle Emploi nous oblige à venir à certaines réunions, nous venons, mais en contrepartie nous souhaitons être respectés et correctement informés. » A ce moment là plusieurs personnes ont montré leur convocation écrite. Les 2 conseillers de Pôle Emploi se sont alors rendu compte de l’erreur qui avait été faite, et ont présenté leurs excuses.
Moi je n’ai pas pardonné leur attitude et suite à cela avec la CGT nous avons envoyé une lettre pour dénoncer cette histoire à la direction du Pôle Emploi. J’ai appris par la suite que les salariés s’étaient fait un peu remonter les bretelles.
Pour ce qui me concerne de toute façon Pôle Emploi a décidé que j’étais inemployable et ils vont bientôt me radier, bon vent ! Je n’ai plus besoin d’eux, mais je plains les jeunes car le service public de l’ANPE c’est bien fini ! Il n’y a plus d’humain aujourd’hui, c’est bosse ou crève !
Marie-Françoise BESOMBES
Confluences n° 105