Au 1er août, nous constatons que la mobilisation se renforce contre la vaccination rendue obligatoire par la passe sanitaire. Les rassemblements se multiplient. Le soutien de la population s’élargit. Si la colère s’élève contre la perte de liberté engendrée par l’obligation du passe sanitaire, nous ne pouvons ignorer, à moins d’être sourds, les questions touchant à la santé que se posent la majorité des manifestant.e.s.
La crise liée au covid a mis en évidence la destruction commencée de longue date d’un système public de santé désormais à l’agonie. L’hôpital voit se poursuivre la fermeture de lits quand ce n’est pas d’établissements. Son personnel après avoir été considéré comme « héroïque », a été trompé et parfois maltraité. La recherche de traitements abandonnée sans aucun débat, alors que nous disposons de chercheurs et de chercheuses de haut niveau qui ne cessent de sonner l’alarme quant à la dégradation de leurs conditions de travail. Les médecins de ville qui constituent un tissu vital pour assurer la bonne santé de la population ont été méprisés alors que ce sont eux et elles qui sont à même de connaître les patients. Les programmes de prévention contre les maladies aggravantes, telles l’obésité pathologique ou le diabète, n’ont pas été entrepris. Aujourd’hui pour lutter contre le Covid, la politique de santé qui nous est proposée se résume à la vaccination.
Toutefois, Peps s’interroge sur le fait que celle-ci est actuellement le seul moyen proposé à la population pour lutter contre le covid, sachant que cette crise sanitaire ne sera probablement pas la dernière.
N’est-il pas normal et sain qu’une partie de la population doute de ce qu’on veut lui imposer en matière de santé, elle qui voit depuis tant d’années les gouvernements successifs ruiner l’hôpital public, affaiblir la Sécurité sociale… Elle qui sait que ces gouvernements rejettent ou retardent des lois visant à limiter voire abolir l’usage de produits toxiques pour sa santé.
N’est-il pas normal et sain qu’elle se questionne sur le fait que les sommes dépensées pour les vaccins le sont au détriment de celles qu’il faut impérativement investir pour réanimer l’hôpital public, relancer des campagnes de prévention et redonner de l’air à la recherche française, conditions indispensables à tous traitements médicaux et, plus largement, à toutes politiques de santé efficaces ?
N’est-il pas normal et sain qu’elle questionne le fait que certains des laboratoires qui produisent ces vaccins ont été condamnés auparavant pour des pratiques douteuses ? D’autant que ces vaccins sont encore à l’heure actuelle en phase de tests.
Il n’est pas dans le rôle de PEPS en tant que mouvement politique de prescrire un remède ou un autre. Il est dans son rôle de refuser toutes formes de discriminations : vacciné.es versus non vacciné.es. Il est dans son rôle de questionner la manière dont est menée la politique sanitaire du pays, d’en regarder attentivement les implications économiques, sociales, écologiques, politiques, psychologiques. Il est dans son rôle d’émettre des propositions telles que la réactivation d’une politique de santé au plus près des populations, à travers la remise en état de l’hôpital public, la revitalisation du tissu des médecins de ville, la création de petites unités médicales locales permettant à chacun chacune de mieux appréhender ce qui lui appartient en propre, son corps… et bien d’autres idées dont nous vous proposons de venir débattre lors de notre université d’été dans la Drôme….
PEPS, 14 août 2021
Pour une écologie populaire et sociale