Edito du n°67 de Confluences 81

Bilans

L’élection de Sarkozy c’est, évidemment, l’échec de la gauche dans son ensemble. Echec tout d’abord du PS et de ses satellites, à cause d’un programme trop proche de ceux du centre et de la droite, avec des propositions qui n’ont pas permis à celles et ceux qui attendaient un véritable changement de s’y reconnaître. En jouant sur la crainte du renouvellement du cas de figure de 2002, en appelant au vote « utile » dès le premier tour, il ne s’est plus trouvé la moindre marge de manœuvre au second tour, malgré le bon report des voix des électeurs de gauche. La droite dure s’est avérée plus convaincante que la gauche molle, avec une campagne à la Berlusconi et le concours actif des principaux médias !

A gauche du P.S., les forces antilibérales et altermondialistes se sont divisées. Elles le paient au prix fort. Après l’échec de la désignation d’un candidat unique des antilibéraux, suite aux intérêts boutiquiers de la LCR et du PCF, suite aussi à des comportements sectaires d’un autre âge, la candidature de BOVE n’a été ni la candidature de plus, ni la candidature de trop, mais elle n’a pas été ressentie comme la candidature de rassemblement. Sans doute chacun pourra relever « des erreurs » dans la façon de mener la campagne « Bové ». Erreurs compréhensibles étant donné le peu de temps (et quelques tiraillements ?) pour organiser et coordonner réellement les actions saillantes. Toutefois, qui peut affirmer que le score aurait été meilleur, avec moins d’impréparation et plus de rigueur?

Beaucoup de ces « nouveaux » militants qui se sont investis dans le champ politique pour la première fois ont souhaité que le fil, tissé au cours de la présidentielle, ne soit pas brutalement rompu par une absence aux législatives. L’attente était forte. Une circonscription sur quatre a relevé ce défi et présenté une candidature réellement collective, sous le label national « Gauche Alternative 2007 ». Dans les conférences de presse, dans les réunions publiques, une quinzaine de militant-e-s ont porté la parole du groupe. Sur le bulletin de vote, les noms de Danièle MARC, membre des Alternatifs, et de Francis BANCHET, non membre d’un parti politique. Ils ont obtenu 0,92 % des suffrages dans une circonscription nettement ancrée à droite, comme en témoigne le duel droite contre droite du second tour (en 2002 et 2007).

Les idées portées lors de ces deux campagnes doivent vivre et progresser.

Les comités « Uni-e-s avec Bové » n’existent plus, mais, dans le Tarn par exemple, des groupes se sont constitués avec des militant-e-s qui désirent dépasser cet échec pour mettre en chantier deux orientations fondamentales et complémentaires :

-résister au rouleau compresseur sarkosyen pour défendre nos droits sociaux, nos libertés, l’environnement, au milieu de tous ceux qui, des jeunes en galère aux faucheurs d’OGM en passant par les intermittents du spectacle, seront en première ligne sur le terrain des luttes ;

-construire (enfin) une force politique nouvelle susceptible de réellement appréhender la politique autrement. A l’heure où tous les locaux de campagne des professionnels de la politique étaient en train de fermer, Gauche Alternative 2007 ouvrait symboliquement le sien à Castres ! Un local de campagne qui devra être à la fois permanent et itinérant ! A nous tous de trouver la solution !