Edito du n°66 de Confluences 81

Le bipartisme est en marche !

En fin de campagne du premier tour, le « vote utile » aura été au centre de nombreux débats dans les familles et sur les marchés où nous avons distribué nos tracts. Le PS nous a ressorti la grande peur du 21 avril 2002, abondamment relayée par les médias : télé, journaux, internet, etc.. Peur qui a profité à Sarkozy (il a bénéficié de voix lepénistes) mais surtout à Royal. Un grand nombre d’électeurs traditionnellement de gauche a voté pour elle en délaissant les candidats porteurs des vraies valeurs de gauche. Ce mauvais calcul de voter «utile» fait disparaître peu à peu des petites formations politiques et peut rendre difficile l’émergence d’un rassemblement de la « vraie » gauche. L’électorat français se situe de plus en plus à droite et nos luttes perdent l’espoir de déboucher par les urnes.

Néanmoins s’il est un vote inutile pour les gens de gauche au 1er tour, c’est bien celui qui consiste à voter PS ! En effet, s’il n’est pas utile d’exprimer d’autres points de vue au 1er tour, alors c’est le second tour qui devient inutile ! Economisons donc des frais de campagne et faisons le 2nd tour dès le 1er : une bipolarisation à l’américaine où, à terme, l’on aura à choisir, selon l’expression bien connue, entre « bonnet blanc et blanc bonnet » !

A Castres, le 22 avril, le PS récolte 3204 voix de plus qu’en 2002 et l’UMP… 3217 ! Près de 79 % des électeurs ont voté pour des candidat-e-s ayant appelé à voter OUI au référendum de 2005, pourtant minoritaire alors ! Où sont donc passés les votes du «NON de gauche» au TCE ? Les électeurs du NON étaient-ils majoritairement de droite ou bien sont-ils inconséquents au point d’avoir changé de voie depuis 2005 ? La désunion des «antilibéraux» a certes joué, mais elle n’explique pas tout.

Comment se déterminer pour le second tour ? Les Alternatifs du Tarn, pour leur part, tout en estimant que les électrices et les électeurs sont responsables, appellent à battre la droite extrême représentée par Sarkozy, sans pour autant soutenir en aucune façon le programme de S. Royal.

Au-delà de ce second tour, viendront les élections législatives, cantonales et municipales. Le bipartisme va-t-il s’installer durablement dans le paysage français ?

Le prochain numéro de Confluences paraissant en juillet, la suite de ce «feuilleton à suspense» sur les tracts de campagne !