Edito du n°66 de Confluences 81

Le bipartisme est en marche !

En fin de campagne du premier tour, le « vote utile » aura été au centre de nombreux débats dans les familles et sur les marchés où nous avons distribué nos tracts. Le PS nous a ressorti la grande peur du 21 avril 2002, abondamment relayée par les médias : télé, journaux, internet, etc.. Peur qui a profité à Sarkozy (il a bénéficié de voix lepénistes) mais surtout à Royal. Un grand nombre d’électeurs traditionnellement de gauche a voté pour elle en délaissant les candidats porteurs des vraies valeurs de gauche. Ce mauvais calcul de voter «utile» fait disparaître peu à peu des petites formations politiques et peut rendre difficile l’émergence d’un rassemblement de la « vraie » gauche. L’électorat français se situe de plus en plus à droite et nos luttes perdent l’espoir de déboucher par les urnes.

Néanmoins s’il est un vote inutile pour les gens de gauche au 1er tour, c’est bien celui qui consiste à voter PS ! En effet, s’il n’est pas utile d’exprimer d’autres points de vue au 1er tour, alors c’est le second tour qui devient inutile ! Economisons donc des frais de campagne et faisons le 2nd tour dès le 1er : une bipolarisation à l’américaine où, à terme, l’on aura à choisir, selon l’expression bien connue, entre « bonnet blanc et blanc bonnet » !

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Edito du n°67 de Confluences 81

Bilans

L’élection de Sarkozy c’est, évidemment, l’échec de la gauche dans son ensemble. Echec tout d’abord du PS et de ses satellites, à cause d’un programme trop proche de ceux du centre et de la droite, avec des propositions qui n’ont pas permis à celles et ceux qui attendaient un véritable changement de s’y reconnaître. En jouant sur la crainte du renouvellement du cas de figure de 2002, en appelant au vote « utile » dès le premier tour, il ne s’est plus trouvé la moindre marge de manœuvre au second tour, malgré le bon report des voix des électeurs de gauche. La droite dure s’est avérée plus convaincante que la gauche molle, avec une campagne à la Berlusconi et le concours actif des principaux médias !

A gauche du P.S., les forces antilibérales et altermondialistes se sont divisées. Elles le paient au prix fort. Après l’échec de la désignation d’un candidat unique des antilibéraux, suite aux intérêts boutiquiers de la LCR et du PCF, suite aussi à des comportements sectaires d’un autre âge, la candidature de BOVE n’a été ni la candidature de plus, ni la candidature de trop, mais elle n’a pas été ressentie comme la candidature de rassemblement. Sans doute chacun pourra relever « des erreurs » dans la façon de mener la campagne « Bové ». Erreurs compréhensibles étant donné le peu de temps (et quelques tiraillements ?) pour organiser et coordonner réellement les actions saillantes. Toutefois, qui peut affirmer que le score aurait été meilleur, avec moins d’impréparation et plus de rigueur?

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