Destitution
Vous vous moquez mes chers élites
C’est pourquoi nos vies se délitent
Vraiment du tiers comme du quart :
Vous voyez-vous de fait à part
Du tiers état et du quart monde ?…
Aucun de nous n’est bête immonde
Sauf dans votre cœur asséché
Que vos avoirs ont empêché
De transmettre à votre cerveau
Que le partage est bien plus beau
Que la sempiternelle course
Vers le haut… du cours de la bourse !
Nous ne sommes que des rouages
D’une machine qui prend l’eau
À force d’irrespect, d’outrages
Et de mensonges à gogo :
Elle rouille, s’abîme et tire
Vers l’abysse nos vies de chien :
Méfiez vous, si près du pire…
À perdre nous n’avons plus rien !
Si pour vous ne sommes que nombre,
Nous pourrions sortir de l’ombre
Et vous démontrer sur le champ
Qu’a même couleur notre sang !
Le vol du résultat des urnes
Est, le crions, l’affront de trop :
Notre âme revêt les cothurnes,
Coule en nos veines la nitro…
La rue dès l’aube sera pleine
De miséreux, les poings levés,
Qui s’en iront laver leur peine
Sur la plage sous les pavés.
De la Bastille à République
Nous marcherons, enfin unis,
Pour du pouvoir chasser la clique
Qu’aucun suffrage n’y a mis !
Assez d’irrespect, d’arrogance,
Et de coupables louvoiements,
Vos discours pleins de suffisance
Encouragent nos déploiements :
Si le droit ne nous fait justice
C’est qu’aujourd’hui le compromet
De préjudice en préjudice
Celui qu’avons mis au sommet !
Nous avons droit d’investiture
Jusqu’au sommet de la nation
Donc pour tout déni de droiture…
Le pouvoir de destitution !
© Edmond ALLAIN sept 2024