Germaine Tillion

115 page 12 G TillionGERMAINE TILLION…. (1907-2008)

La longue vie de Germaine TILLION épouse tout le XX° siècle ; elle en a été un témoin très actif jusqu’à la fin de sa vie en 2008.

Elle voit le jour à Allègre en Haute-Loire dans un milieu de bourgeoisie catholique «éclairée”. Son père magistrat s’intéresse à tout, y compris à la chasse ; Germaine débute ses études à Clermont -Ferrand à l’institution Jeanne d’ARC. “Je ne mettais pas en doute l’existence de deux monstres sans visage l’allemand et la mort ” dit-elle pendant la première guerre mondiale. Phrase prémonitoire… A partir de 1922 la famille vit à Saint-Maur et contribue à la rédaction des Guides-Bleus chez Hachette, une référence aujourd’hui encore ; Après le bac en 1925 Germaine se lance dans des études variées : archéologie, Histoire, religions, et surtout ethnologie.

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Madeleine de Scudéry

XIR53726J’ai souvent pensé à me marier. Et puis j’ai réfléchi.” *

Dans son ouvrage « Les Structures élémentaires de la Parentalité » (paru en 1948), l’anthropologue Claude Lévi-Strauss estime que le mariage est l’organisation familiale la plus répandue à travers le monde. La grande majorité des sociétés humaines organisent donc la famille en liant des personnes entre elles par des liens civils ou religieux. Naïvement on pourrait penser que les individus qui contractent cette forme d’union sont considérés comme égaux. Hélas, cela n’est pas systématique.

Pour de nombreuses femmes, à travers le monde et à travers les âges, le mariage a été synonyme d’asservissement, d’aliénation, d’infantilisation.

Exceptions faites des unions issues de rapt ou d’achat des femmes, le mariage permettait d’unir des familles, des clans, des territoires, des royaumes… au-delà des épousailles des personnes mariées. Très souvent, l’avis des principaux intéressés était facultatif ! Mariage de raison et d’intérêts… L’amour n’avait pas sa place dans cette histoire !

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Dialogue n° 11 de Jacques et de son Maître

114 page 5 cravirola-parent448Cravirola, la garrigue

Finalement, Jacques et son Maître ayant décidé de passer l’hiver au chaud plutôt que de courir les chemins peu agréables en cette saison, restèrent plus de trois mois à Cravirola. Le printemps venu, ils enfourchèrent leurs montures. En principe en direction des Causses Aveyronnais. Evidemment, le dialogue s’installa dès que les sabots foulèrent la garrigue toute odorante des premières senteurs de la belle saison.

Jacques : Mon sentiment sur ce séjour est plus que positif : repos, nourriture saine, groupe accueillant, rien à redire !

Le Maître : Un peu trop de travaux de jardinage à notre arrivée, à mon goût !

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Henri III, le dernier des Valois

114 page 12 H III

Henri III, le dernier des Valois

Lorsqu’un professeur évoquait il y a quelques années le dernier des Valois devant ses élèves il avait droit en retour à des rires gras surtout si la classe était masculine : Henri III le roi aux “mignons”…Il faut dire que les écrivains de l’époque comme Agrippa D’AUBIGNE, protestant notoire, ou RONSARD lui avaient “taillé un costume sur mesure”. Et ce regard se prolongea jusqu’à la fin du XX ème siècle.

Pourtant ce personnage complexe mérite mieux que des ragots de bas étage ; né en 1551 c’est le troisième garçon de Catherine de Médicis et d’Henri II ; théoriquement il n’a aucune chance de régner. Il reçoit l’enseignement de l’humaniste Louis AMYOT et très tôt il montre un goût profond pour toutes les activités intellectuelles : homme de cabinet il n’aime ni les tournois ni la chasse : son père Henri II avait été blessé à mort lors d’un tournoi en 1559.

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Edouard Daladier

113 page 16 DaladierEDOUARD  DALADIER

A la fin février 1942 débute le “procès de Riom” : le régime de Vichy voulait par ce moyen sanctionner “définitivement” certaines personnalités importantes de la III°république ; Edouard DALADIER en faisait partie tout comme Léon BLUM ; mais rien ne se déroula comme prévu : les accusés se transformèrent en accusateurs et le procès fut ajourné sine-die début avril ; les allemands ont fait pression pour qu’il en fût ainsi.

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Trotula di Ruggero de Salerne

Confluences 81 publie depuis janvier 2014 (n° 106) une série de textes de Patrice Kappel qui enrichissent notre réflexion sur les femmes qui, dans l’histoire (ou la légende ?) ont amené un apport exceptionnel, même s’il est parfois très méconnu… Ci-dessous une première série de 7 articles.

Quand une femme fait une découverte importante, on l’attribue à un homme.

 

112 page 16 Trotula_di_Ruggero_de_Salerne_(10-1097)Trotula de Salerne et l’effet Matilda.

 

Contrairement à une idée répandue et savamment entretenue, la première femme toubib n’est pas Elizabeth Blackwell en 1849 aux USA (cela ne minimise en rien le courage qu’il a fallu à toutes celles qui ont bravé les interdits pour obtenir le droit d’exercer !). En étudiant les médecines traditionnelles, on constate que des femmes exerçaient la médecine sur tous les continents dès la « médecine primitive ». Et même, dans certaines régions du monde, les femmes sont les seules à exercer cet art, comme c’est le cas chez les Olo-Maanyam sur l’île de Bornéo.

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Anne de Kiev

111 page 16 Anne de Kiev (1032-1079) Reine des Francs (2)La vie des femmes en Occident du temps des premières Reines de France

Le Moyen Âge occidental est une période de l’Histoire où les droits des femmes et ceux des hommes sont clairement différents et codifiés comme tels. La définition des rôles que l’on voulait imposer aux filles et aux femmes y a fait l’objet de nombreux ouvrages, de nombreuses homélies. Essentiellement d’origines masculines ! Des religieux, des moralistes, des philosophes ont couché sur des kilomètres de parchemins, sur des milliers de tomes les obligations et interdits, les devoirs et tabous que devaient respecter les femmes au cours de leur vie. La plus importante somme d’écrits qui nous vient de cette période est issue des clercs et d’hommes d’Église. C’est donc leur vision des femmes qui se diffuse : une vision faite de peurs et de fantasmes, d’incertitudes et de doutes… et de certitudes bancales.    

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Christine de Pizan

110 page 16 B 8  Christine de Pisan (1364-1430)L’autonomie par l’indépendance économique.

 

Dans un système sociétal où l’autonomie et l’émancipation sont permises grâce à l’indépendance économique, les personnes écartées des emplois rémunérateurs sont, de fait, reléguées à l’impossibilité de subvenir d’elles-mêmes à leurs propres besoins.

Les femmes ont longtemps été tenues à l’écart des emplois rémunérateurs (mais nombre d’entre elles étaient affectées aux travaux domestiques, agricoles… non rémunérés) ce qui est une des raisons de leur mise sous tutelle par les hommes.

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Hildegarde de Bingen & Marguerite de Porete

109 page 16 Hildegarde de Bingen (1098-1179)La volonté d’accéder à l’instruction

La première revendication proto-féministe * que l’on trouve dès le Moyen Âge, en Europe de l’Ouest, est la volonté de nombreuses femmes d’accéder à l’instruction, aux savoirs, aux sciences. Aux éléments qui leur permettraient de s’émanciper des hommes et de sortir de la sujétion et de la misère.

Les femmes ont été très longtemps écartées des lieux d’apprentissages et d’instruction. Pour divers prétextes. Mais surtout pour continuer à leur imposer un ordre. Celui d’un système aux mains d’une caste d’hommes.

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Hypathie d’Alexandrie

108 page 16  Hypatia (1885 par Charles-William-Mitchell)Hypatie d’Alexandrie

Hypatie d’Alexandrie était une mathématicienne, astronome et philosophe grecque dont la naissance est établie en 370 (soit 10 ans avant que l’Empereur Théodose 1er proclame le christianisme comme religion officielle de l’Empire romain).

Son père, Théon d’Alexandrie, serait le dernier directeur du Musée d’Alexandrie. Il l’initie à l’arithmétique et à la géométrie. Elle étudie ensuite la philosophie à Athènes, où elle suit les enseignements d’Asclépigénie, une philosophe néo-platonicienne (et oui, des femmes enseignaient la philosophie en ce temps là, mais on s’est habilement ingénié à faire disparaître leurs traces de l’histoire officielle !)

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