Ils nous empêchent de respirer ? Foutons-les en l’air !
Un virus traverse le monde : le virus de la révolte. Elle est vêtue d’un gilet jaune ou armée d’un parapluie, ornée d’un paliacate zapatiste, un genou à terre, poing serré et levé … à visage découvert ou bien masquée, la révolte ressurgit pour revendiquer le droit de vivre, libres, égales, égaux …
Pour préserver leurs privilèges à tout prix, les tyrans au pouvoir lâchent la bride aux instincts les plus inhumains, intentionnellement ils étouffent la vie. Ils spéculent sur la misère et nous pompent l’air en ventilant sans cesse leurs promesses cyniques. Ils voudraient nous maintenir sous contrôle, en survie artificielle. Alors que tous les jours certain.e.s d’entre nous risquent leur peau face à leurs violences policières.
Mais les temps changent et le vent tourne. Partout sur la planète gronde un courant d’air vif. Il insuffle espoir, amitié et solidarité entre les sacrifié.e.s, qui n’acceptent plus qu’on les prive de leur existence. Une bouffée d’oxygène entre gaz lacrymos et gaz à effets de serre pour celles et ceux qui veulent tout changer. Tout n’est pas précipitation, mais tout le monde se retrouve dans la cohérence de l’urgence, les jeunes se projettent dans l’avenir, d’autres se préparent depuis longtemps. On s’organise, des courants convergent, des horizons s’ouvrent, on reprend haleine. Les poumons remplis du désir d’une autre vie, d’espaces d’autonomies, d’humanité partagée, soufflons sur les braises encore et encore ! Du 24 au 28 août 2020, retrouvons-nous sur la Zad de Notre Dame des Landes pour attiser l’énergie collective au delà des frontières
Avant-programme des rencontres
(Sous réserve de changements et autres pandémies)
Lundi 24 août
Proche-Orient. Vivre ensemble dans l’égalité et la justice ? La Palestine apparaît et disparait des fenêtres médiatiques au gré des événements violents, renvoyant dos à dos les protagonistes du conflit. L’aspect colonial est gommé : le peuple autochtone palestinien, marginalisé et réprimé, continue d’être une population étrangère dans son propre pays. Le soutien s’organise et des Juifs antisionistes tent de faire bouger des lignes idéologiques et politiques. Quelles lectures et perspectives peut-on tirer de ces dynamiques, où en est la campagne de boycott aux produits Israéliens, quid des enjeux stratégiques actuels, des espoirs d’égalité et de justice ? Avec Pierre Stambul, membre de l’Union Juive Française pour la Paix Projection du film de Roland Nurier « Le char et l’olivier » (2019) sur l’histoire de la Palestine, de son origine à nos jours.
Mardi 25 août
Chiapas. Evolutions et avenirs des communautés rebelles Le soulèvement zapatiste de 1994 avait apporté de l’espoir et ouvert des imaginaires chez nombre de milieux militants du monde. Malgré la guerre de basse intensité menée par le gouvernement Mexicain, les communautés rebelles, épaulées par des « brigadistes » volontaires internationaux, poursuivent le développement des projets d’autonomie et d’autres initiatives dépassant leur territoire (notamment contre le projet touristique de « train Maya » dans la péninsule du Yucatan). Avec Lumaltik Herriak, association Basque de soutien aux communautés zapatistes
Chili. L’effervescence sociale bouillonne à nouveau dans les rues Alors que la population clame qu’elle a faim, le monde des affaires libère sa meute de policiers et de militaires sociopathes n’ayant aucune idée des droits humains fondamentaux. La cause de la révolte, c’est 46 ans d’abus et d’humiliation d’un système de profiteurs. L’éducation au Chili est désastreuse. Un système conçu pour que les pauvres n’aient pas accès à la culture et ne soient qu’une main d’œuvre bon marché. Le marché privé de la santé profite de la douleur des gens. Les enseignant.e.s, les infirmièr.e.s, les travailleuses et travailleurs en général, gagnent un salaire de misère. Les forêts, les lacs, les plages, les routes ont été aussi privatisés. Le prix de l’eau, de l’électricité, des carburants est en constante augmentation. Encore de nos jours les indigènes sont battus et tués. Ce Système et cette Idéologie de la mort ne tiennent pas et nous ne pouvons répondre qu’avec plus de Rébellion, d’Organisation et une “NouvelleCulture”, celle de la Solidarité, de la Coopération, de l’Autonomie, de l’Economie Communautaire et Solidaire, de l’Autogestion et de la protection de la Nature dont nous faisons partie. « Hasta que la Dignidad se haga Costumbre… y Valga la pena Vivir ! »
Projections de courts métrages docus sur la situation au Chili / sur la lutte Mapuche / et sur les communautés autonomes Kichwa de Sarayaku en Equateur
Mercredi 26 août
Ecologie sociale et municipalisme libertaire. Des approches réalisables ? La nature, les sociétés sont en crise et les gouvernements et les industriels détournent les idées écologistes en générant de nouvelles sources de bénéfices. Dans ce contexte, la pensée de Murray Bookchin qui en appelle à un changement de vision globale peut-elle s’avérer essentielle, efficace ? L’écologie doit-elle se faire plus sociale ? Doit-on investir les instances locales pour socialiser des pratiques égalitaires, transformer les rapports de pouvoir ? Avec deux traductrices du livre de Bookchin « Pouvoir de détruire, pouvoir de créer » et Floréal Romero, auteur du livre « Agir ici et Maintenant »
Jeudi 27 août
Rojava. Les aléas d’une révolution Plusieurs milliers d’internationalistes sont partis combattre les islamistes de Daech aux côtés des forces révolutionnaires Kurdes. A peine la victoire sur Daech était-elle proclamée que le gouvernement des Etats-Unis s’en attribuait le mérite et invitait le président Turc Erdogan à envahir les territoires conquis sur le « califat » dans le nord de la Syrie. Les intérêts géostratégiques des grandes puissances ont-ils eu raison de l’utopie communaliste mise en place dans les cantons autonomes Kurdes ? Discussion sur la situation actuelle à partirr du livre « Plaidoyer pour le Rojava »
Pays Basque. Un processus de paix bloqué ? Depuis l’arrêt de la lutte armée d’ETA en 2011, la gauche indépendantiste a choisi des voies pacifiques et institutionnelles pour tenter d’arracher des reconnaissances dans divers domaines. De courtes avancées ont été obtenues, le paysage politique s’est transformé mais ces virages stratégiques posent débat autour des objectifs et des moyens entrepris. De nouveaux courants émergent et de vieilles revendications refont surface. Quels bilans, quels lendemains pour les luttes de ce pays ? Avec Filipe Bidart, ancien militant de l’organisation Iparretarrak
Indonésie. Mines, conflits agraires, destruction de l’environnement L’arrivée à la présidence de Joko Widodo en 2014, censée faire tourner la page de l’ère dictatoriale de Suharto, a fait considérablement augmenter les conflits agraires. On y découvrira aussi la situation de la Nouvelle-Guinéeoccidentale, où la population locale exige un référendum d’autodétermination pour se désannexer de l’emprise indonésienne. Projection du film « Sexy killer » de Watchdoc sur les dégâts de l’industrie minière, notamment celle du charbon pour la production d’électricité. Banquet indonésien.
Vendredi 28 août
Algérie. Forces et fragilités d’un mouvement populaire Le surgissement populaire du 22 février 2019 exprimait le refus d’un cinquième mandat d’Abdelaziz Bouteflika ainsi que la volonté de « dégager » le système en Algérie. Pour la première fois dans l’histoire de ce pays, des milliers, des millions de personnes ont manifesté chaque semaine en bravant les menaces du régime militaro-policier. Si l’élection d’un nouveau Président puis le Covid-19 ont marqué un coup d’arrêt à la mobilisation, la répression étatique s’est en revanche poursuivie. Avec un participant à l’Hirak.
Jeju-do (Corée du Sud). Les enjeux de la lutte contre un second aéroport L’île de Jeju est un haut-lieu touristique né dans les années 1980. L’île, habitée par 600 000 personnes, reçoit plus de 15 millions de touristes par an. Un second aéroport est en projet depuis 2015 pour doubler cette fréquentation en 2035 et fait l’objet d’une forte contestation locale. Localement, après la fin de l’occupation japonaise en 1945, Jejudo connaît un processus révolutionnaire violemment réprimé en 1948-1949 par le gouvernement sud-coréen et l’armée américaine. Cette mémoire, strictement interdite jusqu’à la fin des années 1990, n’est pas sans lien avec l’éclosion de diverses luttes locales pour résister à l’industrialisation touristique et retrouver le sens de la localité.
Contacts en cours pour compléter ce programme : Hong-Kong, Catalogne, Liban, Syrie, Récits de l’Exile, Mouvements Féministes contre les frontières européennes, Black Lives Matter… Toute autre proposition de thème est bienvenue.
Accueil, camping, expos et tables d’info, coin projections, concerts, cantine à prix libre, bar, autogestion, visites de la ZAD… Tout coup de main est bienvenu !
Si vous souhaitez participer à la programmation en proposant une présentation ou si vous voulez vous inscrire dans l’organisation logistique, écrivez à : contactintergalactique@riseup.net