Chronique de Jean François Le Dizes
Une première copie critiquable
Le Parlement s’apprête à voter la suppression des ZFE instaurées à la suite d’une directive européenne de 2008 sur la qualité de l’air. Certes, dans leur version actuelle, les ZFE sont critiquables :
– aucune mesure de soutien aux transports publics et à leur gratuité ;
– aucune mesure en ce qui concerne les parkings relais à l’entrée des ZFE ;
– aucune restriction au sujet des grosses cylindrées électriques ;
– exonération des riches dans les restrictions de circulation car ils sont capables d’acheter des véhicules électriques ;
– laisser croire que la voiture électrique est propre.
Les conséquences sanitaires de l’annulation
Aucune nouvelle loi contre la pollution atmosphérique urbaine automobile n’est prévue pour remplacer celle des ZFE. Or, il faut savoir que la pollution atmosphérique, dont l’automobile est une grande contributrice, provoque chaque année 48 000 décès(1) et attaque la santé de tous ! Ce qui contribue à l’engorgement des hôpitaux. De plus, cette pollution occasionne de très importants frais médicaux. Rien que celle provoquée par les particules fines PM2,5 et l’oxyde d’azote (NO2), dont les moteurs diésels sont particulièrement émetteurs, coûtent 16,7 milliards d’euros par an, soit 259 € par habitant(2). Et ensuite nos parlementaires s’étonneront que l’assurance-maladie sera déficitaire et voteront donc une diminution des remboursements de frais de santé ! N’est-ce pas aux pollueurs automobilistes de payer ou de se restreindre ?
En outre, la réouverture des villes à toutes les automobiles ne peut qu’augmenter la production des gaz à effet de serre et contribuera à l’accroissement des catastrophes climatiques.
En me rendant ces jours-ci à Paris, où une ZFE est en vigueur, j’ai apprécié qu’il y ait « cent fois » moins de voiture qu’autrefois.
Par ailleurs, condamnée en 2019 par la Cour de Justice de l’Union Européenne pour non-respect de la directive sur la qualité de l’air, la France, en remettant en cause sa lutte contre la pollution atmosphérique, ne va-t-elle pas être mise à l’amende par l’Union Européenne ?
Quelle solution ?
La solution la plus équitable est l’extension des zones piétonnes (comme à Strasbourg) tout en rendant les transports publics gratuits (comme à Montpellier) et beaucoup plus efficients.
Jean-François Le Dizès
* Zone à Faible Émissions
Sources chiffrées
(1)https://www.vivons-sans-voiture.com/limpact-direct-de-la-voiture-sur-la-sante/