Un article de Floréal Romero

à lire absolument dans sa totalité : http://www.ecologiesociale.ch/2020/04/01/le-capitalisme-viral/

Extrait 1 : Le voyage en avion a, dit-on, aidé à la propagation du virus. La déduction était toute trouvée, le mythe du virus étant bien entretenu, tout contact humain représente un danger pour notre santé. Évitons à tout prix le voisin, l’ami, une quelconque personne dans le métro, le bus ou la rue. Ainsi l’ancienne sociabilité, encore indispensable lors de la première, la seconde, voire encore lors de la troisième révolution industrielle sont remis en question. Le désengagement devient un « acte responsable » et la désaffection humaine est naturalisée. Il s´agit de bien faire comprendre que nous pouvons vivre sans être en contact avec les autres, d´installer ce message dans la civilisation humaine.

Extrait 2 : Rien ne sera plus comme avant

Même si la durée de la guerre contre ce virus ne cesse de se rallonger, cette situation est encore trop contraignante pour pouvoir durer trop longtemps. Nous ne sommes pas encore bien formatés pour la vivre sans ruer dans les brancards. Aussi, nous vivrons certainement bientôt l’apparence d’un retour à la « normale » mais nous ne serons plus les mêmes.

Extrait 3 : La nouvelle normalité portera le germe de la nécessité de repenser le foyer familial autiste, isolé des autres, comme lieu de vie, de travail, d’éducation, de santé, de sécurité et même comme illusion de gouvernance. Le monde deviendra virtuel, incontrôlable pour nous mais nous laisserons le big data veiller sur notre tranquillité au foyer, tout en ayant la possibilité de voter nos représentants dans cette nouvelle démocratie virtuelle.

Extrait 4 : Ce que nous vivons laisse entrevoir ce qui, avec le changement climatique, attend l’humanité dans quelques décennies si la structure économique et politique du monde ne change pas très rapidement et très radicalement.

Extrait 5 : Refusons tout isolement et confinement dans tous les domaines de la vie, ces mesures s´inscrivent contre notre nature sociale fondamentale et contre notre psychisme basique. Aussi, ne considérons pas la « question sociale » comme étant de retour. Elle a toujours été, mais elle prendra plus de relief, plus souffrance encore. Une nouvelle pauvreté s´installe chaque fois plus aigue avec de plus en plus de laissés pour compte. La cause de toutes ces distorsions et toutes ces destructions, se trouvant uniquement dans la recherche obsessive et obligée de la valorisation monétaire, dans le cadre du marché compétitif.

Extrait 6 : Refusons tout isolement et confinement dans tous les domaines de la vie, ces mesures s´incrivent contre notre nature sociale fondamentale et contre notre psychisme basique. Aussi, ne considérons pas la « question sociale » comme étant de retour. Elle a toujours été, mais elle prendra plus de relief, plus souffrance encore. Une nouvelle pauvreté s´installe chaque fois plus aigue avec de plus en plus de laissés pour compte. La cause de toutes ces distorsions et toutes ces destructions, se trouvant uniquement dans la recherche obsessive et obligée de la valorisation monétaire, dans le cadre du marché compétitif.

Extrait 7 : Sans idées préconçues et toujours dans un souci de décentralisation et afin d´enrichir le propos, le système sanitaire doit être une œuvre collective. Comme dans d´autres domaines, inspirons-nous des zapatistes, lesquels, avec peu de moyens, ont réussi à mettre un système de santé cohérent, assumé à la base avec « un processus de dé-spécialisation partielle des tâches liées à la santé et une diffusion des responsabilités qu´elle implique14. Il s´agit là de viser, par une éducation populaire, à assumer le plus possible, une autogestion de notre santé personnelle par des connaissances de base.

Extrait 8 : En plus de la souveraineté alimentaire, agir dans une AMAP (Association pour le maintiend´une agriculture paysanne) c´est s´engager à épauler paysans locaux qui participent activement à préserver, voire enrichir nos écosystèmes et n´exploiter ni la terre ni les travailleurs. Il s´agit là, par leur pratique autogestionnaire, d´un maillon fondamental pour la sortie du capitalisme et pour atteindre l´autonomie. Ce lien fort entre le producteur paysan et le consommateur responsable et citoyen, ouvre la voie à une « économie éthique » comme marches-pieds dans une dynamique de transition en vue de sortir du capitalisme.

Extrait 9 : Il nous faut tout mettre en œuvre pour qu´entre tous les peuples, dans la richesse de nos diversités comme peuples et milieux naturels spécifiques, nous articulions nos autonomies en partant du local, grâce au fédéralisme au niveau territorial et au-delà par le confédéralisme. Il s´agit d´amorcer ici et maintenant et partout autour de notre mère terre, une praxis auto-instituante des communs. Seule cette détermination sans concession nous permettra de commencer à prendre soin du monde et ses hôtes et le sauver de la prédation aveugle et sans limites du capital. C´est cela le projet communaliste.