Agriculture et alimentation

Article publié dans le n° 137 (mars 2019)

Quelques réflexions autour d’agriculture, d’alimentation, de consommation, d’économie locale et de bien d’autres sujets.

Véronique et Denis sont installés comme maraîchers et éleveurs de buffles à Maurens-Scopont (81). Au fil des échanges sur les marchés de REVEL et de PUYLAURENS, au gré de diverses rencontres liées à des activités ou des engagements communs, l’idée a germé “d’un article pour Confluences”, reprenant les idées et les projets dont ils m’entretenaient. Les semaines et les mois passant, ponctués d’incidents informatiques divers, d’enregistrements et de prises de notes, le “projet d’article” s’est progressivement transformé en “projet d’articles”. Voici donc, pour donner une première idée de ce que pourra être la suite, un “article de présentation”

Jean FAUCHE

Ancrés dans la volonté de faire vivre une agriculture paysanne, nous avons, au fil du temps, acquis la conviction que le système économique qu’il était intéressant pour nous de développer, était un système d’économie locale, s’appuyant sur les réalités du pays, de la microrégion dans laquelle nous vivons et travaillons. Nous avons appris à voir l’échelle locale comme un lieu d’élaboration des processus de développement territorial. Développement prenant en compte les nouvelles attentes des consommateurs : fraîcheur des produits, qualité sanitaire, traçabilité, respect de l’environnement, des travailleurs, des animaux et réduire l’empreinte écologique de transport de marchandises, etc…

Ancrés dans la volonté de faire vivre une agriculture paysanne, nous avons, au fil du temps, acquis la conviction que le système économique qu’il était intéressant pour nous de développer, était un système d’économie locale, s’appuyant sur les réalités du pays, de la microrégion dans laquelle nous vivons et travaillons. Nous avons appris à voir l’échelle locale comme un lieu d’élaboration des processus de développement territorial. Développement prenant en compte les nouvelles attentes des consommateurs : fraîcheur des produits, qualité sanitaire, traçabilité, respect de l’environnement, des travailleurs, des animaux et réduire l’empreinte écologique de transport de marchandises, etc…

Cela nous a amenés à réfléchir sur la notion de développement territorial et la mise en place d’actions permettant d’aller vers sa réalisation et s’appuyant sur les ressources du territoire, la préservation et la valorisation des savoir-faire (en particulier les plus anciens à retrouver), la recherche de l’autonomie alimentaire pour le territoire… Ce qui nous a conduits à nous interroger au sujet des circuits de vente et/ou de distribution des produits. Ce qui pose la question de l’accès à tous, des relations avec les élus et les différentes structures administratives maillant le territoire. L’idée d’un développement pouvant réduire les inégalités sociales et réduire la pression sur l’environnement s’est imposée quasi naturellement. Elle sert de cadre à nos idées, interventions et propositions. Nous nous sommes interrogés sur les questions de gouvernance des territoires ; en particulier sur la question de l’association des citoyens à celle-ci et de l’intégration de l’agriculture, attente sociale et injonction réglementaire. Nous avons été – et sommes constamment confrontés aux questions de qualité des produits, de choix de ces mêmes produits en prenant en compte des critères (et des notions) comme le terroir. Ce sont là, parmi d’autres, quelques uns des sujets que nous développerons dans quelques articles qui s’échelonneront au fil des prochains n° de notre journal. Nous y aborderons également, en fonction de leur avancement, un ou plusieurs projets locaux dans lesquels nous sommes impliqués à des titres divers.

Véronique et Denis NOURIGAT

Il semblerait que l’on s’habitue à tout …

Article publié dans le n° 137 de Confluences 81 (mars 2019)

 Au début de la locomotive à vapeur, après 1804, nombreuses étaient les voix qui s’élevaient pour en dénoncer les horreurs : une infrastructure qui modifie les paysages et l’occupation des terres, odeurs et fumées pestilentielles, bruit infernal, dangerosité…

Et puis quand la voiture individuelle à moteur à explosion est arrivée alors certaines voix se sont faites entendre pour dénoncer ces dangers mécaniques et ces bourgeois hautains qui écrasaient, polluaient, empoussiéraient sans vergogne, regrettant ainsi les trains dont les déplacements étaient canalisés par les rails.

On retrouve la même idée dans l’opposition « autoroutes contre Ligne Grande Vitesse » pour les TGV. De même avec les sources d’énergie. Quand ont été construits les grands barrages hydrauliques pour produire de l’électricité, on a pu entendre l’expression de résistances légitimes à la noyade de prairies, de forêts et de villages entiers.

Mais quand les centrales nucléaires sont arrivées, alors on s’est mis à regretter les bons vieux barrages hydrauliques considérés alors « pas si nocifs que ça » (sauf pour les concerné-e-s).

Puis sont arrivées les éoliennes géantes (+ de 100 m de haut) modifiant à leur tour les paysages, tuant des oiseaux et perturbant les chauves-souris, tout en bétonnant des zones jusque-là épargnées.

Alors certains se mettent à tolérer la présence du danger nucléaire en luttant contre les moulins à vent modernes (alors qu’on peut lutter contre les 2 à la fois, comme symptômes d’une société de croissance en quête de toutes les sources possibles de production d’énergie pour le profit de quelques-uns). Dénonçant les extractions de métaux précieux et des terres rares pour les innombrables batteries de stockage d’électricité on va en venir à être nostalgiques du plomb.

Je m’inquiète vraiment de ce qui va nous faire regretter les éoliennes et les voitures individuelles !

Patrice K