Albi : le jus est coupé, le CAAT communique

Les personnes hébergées au CAAT privées d’électricité.

Par décision de justice de ce mardi 28 février, les personnes, familles et enfants hébergées par le CAAT au 18 rue Lavazière à Albi vont se retrouver privés d’électricité. Faisant fi des mesures de sécurisation mises en place conformément à l’avis de l’expert mandaté, faisant fi également des propositions faites par le CAAT, la juge a suivi les requêtes de la partie adverse et, pour la « sécurité » des personnes hébergées, a préféré les laisser sans possibilité de se chauffer, de se laver à l’eau chaude, de cuisiner, … bref dans une extrême précarité.
Les bâtiments du 18 rue Lavazière, inutilisés depuis plus de quatre ans, propriété d’Enedis et Sofilo, sont occupés depuis le 20 septembre dernier par le CAAT pour mettre à l’abri des personnes jetées à la rue par l’incurie et l’indifférence des pouvoirs publics. Le 24 octobre 2016, le CAAT obtenait la trêve hivernale. Cette dernière est désormais remise en cause. Car ne soyons pas dupes : si Enedis et Sofilo acceptent l’occupation de leurs bâtiments jusqu’au 31 mars (se contentant, du reste, de se conformer en cela à la décision de justice du 24/10), l’acharnement qu’elles ont déployé pour obtenir qu’on nous coupe l’électricité signe leur volonté de contourner la trêve hivernale et de pousser à nouveau à la rue les personnes hébergées. Le CAAT considère qu’elles y seront exposées à de plus lourds dangers que dans ces locaux que nous occupions sans problème depuis 6 mois. Le CAAT dénonce les manoeuvres de ces sociétés dont le chiffre d’affaires se compte en milliards pour l’une, en centaine de millions pour l’autre. Si Enedis et Sofilo veulent mener des actions en justice, qu’elles se donnent au moins des adversaires à leur taille et qu’elles fassent un procès à la mairie, à la préfecture, à l’État, bref aux pouvoirs publics qui, bafouant le droit de chacun.e à un logement et à des conditions de vie décentes, laissent sans hébergement des personnes démunies et se déchargent sur des bénévoles.
En dépit de la précarité imposée par cette décision de justice aux personnes hébergées, le CAAT maintient l’occupation des bâtiments et appelle à soutien : nous aurons besoin de vous dans les actions que nous mènerons et que nous annoncerons prochainement. Nous avons encore de présence sur place, au 18 rue Lavazière, pour assurer auprès des personnes hébergées un quotidien rendu plus ardu par les conditions qui nous sont imposées. Vous pouvez pour ce faire prendre contact avec nous, par mail caat@riseup.net ou en laissant un message sur le répondeur du 0769058558 … . Le CAAT remercie par avance toutes celles et tous ceux qui manifesteront leur solidarité.
Le CAAT