Moi non plus je ne suis pas Charlie

Un sentiment de malaise à chaque fois qu’une majorité se lève, et que Panurge se réveille… Un sentiment de malaise parce qu’il serait moralement inadmissible de ne pas être Charlie (au delà du ridicule de cette assertion qui voudrait que je sois quelqu’un d’autre que moi-même).

Charlie serait devenu le symbole d’une certaine liberté d’expression qu’on ne saurait attaquer. On ne peut pas leur reprocher de se mouiller c’est vrai, et j’avoue que la provocation me fait rire. Je garde quand même un certain malaise venant du temps où Philippe Val, cet arriviste, était aux manettes. Siné en a payé les pots cassés, et voir P. Val au bord des larmes face caméra, me pousse à me poser la question de sa sincérité.

De la même façon, comment peut-on ne pas se poser des questions devant cette marée humaine, ou plutôt devant ce troupeau de moutons. Ces hypocrites, qui pour beaucoup ne connaissaient rien de Charlie Hebdo, ne l’avaient jamais lu. Certains d’entre eux avaient même pu penser “Bien fait pour eux” lors de l’incendie des locaux il y a quelques années… Mais là c’est différent, là il y a eu des morts, et on ne crache pas sur les morts, mais on peut les récupérer politiquement, ou même en faire un business, ça c’est permis.

Alors j’ai envie de me lever et de dire merde aux hypocrites, de dire que répondre à une tuerie par une autre tuerie ne nous grandit pas, de dire que la justice ce n’est pas ça, de dire qu’il faut se poser la question de la cause parce qu’en réagissant dans l’instant, ça se tassera, ça passera pour un temps, ça passe toujours, et puis ça reviendra encore plus fort, parce que nous (nous : l’ouest) avons créé ces mouvements djihadistes, et que notre action d’aujourd’hui ainsi que celles qui vont suivre (car rien ne va changer soyons clair), ne vont qu’entretenir cette situation.

Car oui, les choses vont se tasser, la réaction fera place au rien (avec un peu plus de lois liberticides). Dans 3 semaines ou dans 2 mois on n’en parlera plus, déjà ces événements s’effacent de ma tête d’ailleurs, je n’ai pas envie d’y penser, les médias je n’ai plus envie de les écouter, enfin, ils auront joué à “Jacques a dit”, ça aura occupé la France.

Rémi