Gaillac : un réveillon insolite

J’espère qu’elle a commencé pour vous dans la bonne humeur, pour ma part c’est fait !

J’ai passé le réveillon le plus insolite de ma vie là-bas, sur un rond-point. 

Une cinquantaine de personnes entre le début et la fin, pas mal pour Gaillac.

Jeunes et vieux discutant de démocratie, de la justice sociale, du protectionnisme, du réchauffement climatique, des GAFA …. 

Jeunes et vieux dansant et chantant en chœur et en coeur : L’Internationale, la Marseillaise, Dalida, la danse des canards, Bella Ciao, Brassens, Moustaki, Renaud, Dalida, Ferrat, Piaf, Brel, la Complainte de Mandrin, la Butte rouge, le Chant des Partisans, les Champs Élysées bien sûr …. Les vieux étonnés de voir des moins de trente ans connaître le même répertoire que le leur.

Jeunes et vieux, en gilets jaunes, qui ne se connaissait pas d’avant et qui se découvrent indigènes, bretons, métisses, quarteron laotien, slaves ….  Bref « les haineux des étrangers » selon Macron.

Il ne faisait pas si froid autour du feu. La flamme ne s’est jamais éteinte au cours de ces six dernières semaines sur ce rond-point. Elle ne s’éteindra pas de si tôt, il faut être là sur place pour comprendre la détermination tranquille de ceux qui sont là. On s’est séparés à 4 heures, rendez-vous avait été déjà donné pour celui ou celle qui sera là dès 8:00 pour raviver la flamme.

Une détermination nourrie par les klaxons chaleureux qui ont retenti toute la nuit. Beaucoup de voitures s’arrêtent pour échanger quelques mots, quelques nourritures : il y avait à manger, de quoi nourrir un régiment tant la générosité de tous était au rendez-vous. On se rendait compte du nombre important de camions circulant au cœur de la nuit pour alimenter nos commerces en produits frais. Au volant d’un d’entre eux, un jeune gars s’est accordé une pause. Il a arrêté son camion au beau milieu du rond-point et est resté avec nous une heure. Une heure volée aux patrons, une heure de chaleur humaine pour dire merde aux cadences infernales.

 Le très jeune chauffeur de ce camion s’arrête pour une heure au milieu du carrefour. Il n’a même pas pris un verre, il avait juste envie de discuter. C’est pas tous les jours que l’on peut rencontrer de la chaleur humaine au beau milieu de la nuit un peu partout en France : 

LK

Liêm-Khê LUGUERN