Revel, Castres, Labruguière : projections “imbattables” !

A l’attention de tous, bonjour,

Cette fin septembre, nous vous invitons à la tournée sud-ouest de “Même qu’on naît imbattables !”documentaire 2018 sur le traitement de l’enfance tourné en Suède, en présence de ses deux réalisatrices, Elsa Moley et Marion Cuercq :

” Il y a une quarantaine d’années, en Europe, un peuple choisit d’oser considérer qu’élever les enfants dans l’empathie et la bienveillance est nécessaire pour faire d’eux des êtres responsables, respectueux des autres, heureux : nous sommes en 1979, et les suédois viennent d’abolir les violences dites “éducatives”… “

(Plus bas dans ce message un résumé du film.)

Voici les dates dans la région, choisissez la vôtre :

Vendredi 21 septembre : 20h45 à L’Atalante, à Gourdon (Lot)

Dimanche 23 septembre : 20h30 au Ciné Get, à Revel (Haute-Garonne)

Lundi 24 septembre : 20h00 au CGR Lido, à Castres (Tarn)

Mardi 25 septembre : 20h30 au Imagin’ Cinéma, à Gaillac (Tarn)

Jeudi 27 septembre : 20h30 au Rond-Point, à Labruguière (Tarn)

Vendredi 28 septembre : 20h30 au Ciné-Rex, à Espalion (Aveyron)

Et pour info Dimanche 30 septembre : 10h45 au Capitole Studios, à Avignon.

 
+ Proposition de rencontre :
Les samedi 22, mercredi 26 et samedi 29 septembre en journée et soirée, ainsi que tous les autres jours en journée, Elsa et Marion, les réalisatrices, sont disponibles pour une projection-rencontre.

–>  Ecoles-collèges-lycées, MJC, assos, crèches, PMI, assistantes maternelles & relais assistantes maternelles, éducateurs ou futurs éducateurs, toutes institutions, particuliers : il est possible de faire une projection au pied levé. Contactez-nous pour organisation.

Enfin, nous recherchons des hébergements (gîte ou chez l’habitant) pour Elsa et Marion le samedi 22 septembre sur Toulouse, et le mercredi 26 septembre zone centre Tarn/Castres.

Si vous pouvez les héberger, contactez-nous.

Fin septembre, c’est voyage en Suède pour tout le monde !  😊

Notez bien les dates.

Au programme : inspiration et air frais, pour voir les choses autrement.

Ci-joint l’affiche du film et une affiche-flyer récapitulant toutes les dates pour faire connaître la venue de ce film autour de vous : amis, institutions, assos…

Et en toute fin de mail des liens pour télécharger les affiches-flyers de chaque ville.

 

On vous espère nombreux.

Armelle  /  armelilla@hotmail.com  /  06 42 28 89 99

Elsa  /  elsa.moley@topiaprod.com  /  06 99 84 21 16

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Même qu’on naît imbattables ! – Documentaire – 2018 – Suède/France.
« Nous aspirons tous à vivre dans un monde sans violence. Et si tout commençait… par l’enfance ? La violence de notre société prend racine au niveau individuel dès nos premiers pas : menaces, punitions, fessées, gifles, viennent s’inscrire dans le quotidien, comme une banalité inhérente à l’enfance. Au nom de l’éducation et de l’amour ?
 
Il y a une quarantaine d’années, en Europe, un peuple choisit d’oser considérer qu’élever les enfants dans l’empathie et la bienveillance est nécessaire pour faire d’eux des êtres responsables, respectueux des autres, heureux : nous sommes en 1979, et les suédois viennent d’abolir les violences dites “éducatives”. Le film nous emmène à la rencontre de cette première génération “imbattable” et invite, à travers une nouvelle conception de l’enfant, à reconsidérer la nature humaine.  »
Loin du jugement, une invitation à poser notre regard sur ce que nous avons nous-même vécu et sur nos comportements d’adultes d’aujourd’hui vis à vis des enfants, et à oser imaginer d’autres façons d’être en relation. Pour le bien-être de tous.
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Fin
2016, en France, une loi abolissant la violence éducative ordinaire a été votée,
puis aussitôt censurée par le Conseil constitutionnel.
Car
si taper un adulte est une agression, pour 87% de français taper un enfant
serait bel et bien de l’éducation.
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2 réflexions au sujet de “Revel, Castres, Labruguière : projections “imbattables” !”

  1. Bonjour,

    Pour ceux qui n’ont pas pu voir “Même qu’on naît Imbattables !” les semaines passées, ci-dessous un retour sur le contenu du film et les compléments issus des questions et échanges post-projections qui ont eu lieu avec les réalisatrices, Marion et Elsa.

    Avant ceci, info pour le Tarn sud : projections du documentaire “Le cerveau des enfants” à Castres au Lido ce samedi 13 à 16h00, dimanche 14 à 11h, et lundi 15 à 18h55.

    Retour sur : “Même qu’on naît imbattables !”

    – Il s’agit d’un film où la posture est, non pas de faire la promotion d’un comportement bienveillant ou de la parentalité positive (*), mais de mettre en évidence le fait “curieux” que le statut d’enfant ne donne pas accès aux droits humains de base comme ne pas être frappé, ne pas être malmené (physiquement, psychologiquement, émotionnellement, etc).
    (*) Elsa et Marion le disent elles-mêmes : elles sont anti-“recettes éducatives”, et s’interrogent le business de la parentalité “heureuse”/”réussie” et ce qu’il cache, même s’il est le signe d’un mouvement de fond intéressant.

    Le sujet est donc celui des violences de tout type faites aux enfants sous-prétexte de nécessité éducative (nécessité éducative supposée, mais qui se questionne également), en fait tout “simplement” dûes au statut d’enfant.
    Des violences, des plus légères au plus intenses, omniprésentes dans les relations adultes-enfants et qui sont cautionnées et parfois soutenues et encouragées par la société, en miroir du “droit de correction” des adultes (parents en premier plan) sur les mineurs toujours existant dans la loi.

    L’évolution législative, aux yeux de Marion et Elsa, est une nécessité pour imposer un début de changement de regard et aller plus loin que la seule quête d’un relationnel “bienveillant” avec les enfants, qui ne touche qu’à la surface, la forme que les choses prennent, et qui ne s’occupe pas du problème de fond.
    Un exemple frappant, qui permet d’illustrer le changement radical de perception que le film présente et demande de considérer : aujourd’hui tout le monde trouverait fou d’entendre un homme parler du relationnel avec sa femme en disant “Oui moi j’ai évolué un peu, maintenant je la traite de façon bienveillante”.
    Ca fait rire jaune, ça fait frissonner, on a un sentiment de malaise car cette posture contient un sous-entendu de domination qui nous heurte.
    Et la réalité c’est qu’on en est là vis à vis des enfants.

    « Les enfants sont-ils de véritables êtres humains ? ». Voilà. Aussi choquant que cela puisse sembler au premier abord, c’est la question que pose le film, sa réponse étant évidemment un grand “Oui !”.
    Un film qui nous presse de passer du “pouvoir sur”, quel qu’en soit sa forme, au respect de la personne, c’est à dire d’appliquer pour de bon aux enfants les principes des droits humains fondamentaux : traiter une personne, quel que soit son âge, non pas comme un objet ou un moyen, mais comme une entité intrinsèque, c’est à dire avec le respect, la considération et les égards à laquelle cette personne a droit, avec dignité, en respectant sa liberté, celle de pouvoir choisir son chemin, et de dire non à ce qui ne lui convient pas, sans subir aucune forme de pression/d’oppression.
    Etre écouté, sérieusement, sincèrement. Voir sa parole et ses besoins considérés et pris au sérieux. Echanger d’égal à égal avec l’adulte, c’est à dire sans prise de pouvoir : sans être ridiculisé ou minimisé, sans être soumis à des menaces, des privations, sans être l’objet de manipulation, de chantage émotionnel, affectif, etc.

    – Les échanges avec la salle après le film allaient dans le sens du propos du film, mais avec parfois la nécessité pour les réalisatrices de ramener au centre le sujet qui est l’objet du film, en re-disant qu’il s’agit bien d’un film sur les droits humains, et non pas sur les dernières modalités éducatives du moment. Et qu’évidemment il ne s’agit pas non plus de s’arrêter à la question des violences physiques.
    Que le véritable enjeu est un “changement de regard”, un changement de notre conception de la nature humaine.
    Que le propos n’est pas de savoir comment se faire obéir des enfants “mieux”, c’est à dire sans taper (ou punir, mettre au coin, faire peur, priver de doudou ou de dessert), mais bien de savoir si on peut questionner le principe d’obéissance.
    De savoir si on peut imaginer vivre bien, côte à côte, en ayant respect et considération pour ses besoins à soi et ceux des autres, et donc justement ceux des enfants, en interagissant d’égal à égal, de personne à personne, et donc sans objectif d’obéissance, sans soumission.

    Un changement de conception quant à l’idée de l’enfant : non, un petit être humain n’est pas une chose à mater, à faire plier, à punir ou menacer pour faire obéir et “devenir adulte”. Non ce presque “réflexe” de prendre le pouvoir sur lui, de le forcer à quoi que ce soit et de quelque façon que ce soit, ça n’est pas normal, naturel ou nécessaire.
    Même si c’est ce dans quoi nous avons baigné, ce que nous avons vécu et donc appris, et prenons pour vrai et normal.

    A cet égard (traitement réservé aux enfants : forcés, punis, utilisation de la menace), les réactions de choc, de siddération, de tristesse et d’empathie des suédois dans le film étaient très parlantes : 40 ans après leur changement de loi, il leur semble inconcevable de malmener un enfant. L’idée même les heurte, et il n’y a jamais, pour eux, de “bonne” raison pour justifier ça. Leur regard a clairement changé.

    – Le sujet des “enfants rois” a aussi fait partie des discussions post-film.
    Et Marion et Elsa d’expliquer que cette peur des enfants rois ne trouve pas écho dans l’expérience que vit la Suède depuis 40 ans : ce n’est pas parce que j’arrête de dominer l’autre qu’il va “gagner” sur moi. Ce n’est pas ça l’idée, et ce n’est pas ce qui se passe là-bas (contrairement à ce qui est souvent relayé par les médias).
    Mais nos peurs de ce type de mécanismes parle peut-être avec beaucoup de transparence de nos conceptions des relations à l’autre de façon générale : écraser ou se faire écraser ? Faire plier l’autre ou soi-même se soumettre ? Pas d’autre option ? …qui ne sont pas étonnantes si nous considérons que nous avons sûrement fait l’expérience de relations de ce type dans nos vies, notamment nos vies d’enfant.

    – Quid du “Oui mais bon, à notre époque on recevait des claques mais au moins on respectait nos parents”… (*)
    Un propos similaire apparaît dans le film, une personne qui déclare : “Moi, j’ai pris des claques, mais je n’en suis pas mort et ça a fait de moi quelqu’un de bien !”. A ce point de vue il est proposé une autre lecture : peut-être que, réfléchis-y, peut-être bien que “Tu es devenu quelqu’un de bien grâce à l’amour que tu as reçu, malgré les claques”…

    (*) Il y aurait beaucoup à dire sur la valorisation de la violence par les victimes a posteriori, une fois les faits éloignés dans le passé. Après coup, il y aurait une violence “valable” ? Une violence qui “fait du bien”…?
    Ca interroge. Et soulève par ailleurs la question du triste mélange entre “respecter” et “obéir/se soumettre”, deux notions différentes mais hélas souvent fondues l’une dans l’autre, avec pour conséquence beaucoup de dégâts : on fait passer pour du respect (valeur noble) ce qui est en fait de l’orde de la soumission.
    Alors question : en fait, dans ces moments où tu les “respectais”, tes parents, tu les considérais et les regardais avec un coeur confiant, reconnaissant et rempli d’amour, ou bien tu en avais peur ?

    – Intéressant aussi d’apprendre que la France est en fait, avec 4 autres pays, dans les derniers de l’UE sans loi portant sur les violences faites aux enfants. La Finlande a une loi similaire depuis 1983, la Norvège sûrement pareil, l’Espagne depuis 10 ans, etc.
    Selon Marion, une des raisons pour laquelle les pays nordiques s’y sont mis en premier est que là-bas, culturellement, la société est plus axée sur l’individu qu’ici en France, où est mise au premier plan la notion de famille. Là-bas l’Etat protège en premier lieu l’individu (et donc nécessairement s’est mis au bout d’un moment à protéger les enfants), alors que dans un pays comme la France il y a cette notion de “droit des familles” qui reste très forte encore aujourd’hui (héritage des droits historiques du pater familias, père et mari, sur tous les autres membres de la famille qui lui doivent obéissance).
    Par exemple nous ici nous avons appris qu’on ne met pas son nez dans ce que fait la famille d’à côté, ça ne nous regarde pas, ils “font ce qu’ils veulent”. En Suède cette façon de raisonner semblerait très très décallée. La protection due à l’individu par la société l’emporte.

    – Il a parfois été évoqué le fait que tout semblait tout/trop rose dans le film : parents sans problèmes, quotidien qui se déroule avec le sourire, fluide et tranquille…
    Comme si nos cerveaux avaient du mal à concevoir que les personnes interviewées puissent être sincères quand elles disent ne pas connaître la violence ou ne pas savoir comment s’y prendre si on leur demandait d’être violent car elles ne voient pas comment ça marche, elles n’arrivent même pas à l’imaginer.
    Intéressant de nous voir en quasi-incapacité d’imaginer que cela soit possible, et du même coup ce que cela signifie peut-être pour chez nous : est-il possible que la violence, c’est à dire des rapports impliquant à quelque intensité que ce soit de la domination/pouvoir/force (adultes-enfants et adultes-adultes), soient présents dans nos quotidiens de tant de façons et en tant d’endroits que nous n’arrivions pas à imaginer que quelque chose d’autre soit réalistement possible ?

    – Enfin un dernier constat est en lien avec la recherches de meilleurs solutions éducatives, pour faire mieux. Un bon signe, pour la prise de conscience que cela sous-entend : en nous quelque chose (la vie ??) sait et ressent que quelque chose de mieux que le rapport de force est souhaitable. Que dès qu’il y a un rapport de force, c’est que quelque chose cloche. Et qu’au fond, nous le ressentons bien, ce n’est pas ce que nous voulons vivre.
    La question qui vient alors est celle de la clé de nos comportements, de notre maturité émotionnelle et donc relationnelle avec nous-même et avec les autres (domination, aggressivité, ou compréhension, empathie). Où est-elle ?
    Vraisemblablement en nous.
    Les recettes éducatives peuvent être un point de repère, un point de départ aussi, mais la véritable cause (et donc le véritable lieu de la solution) est à chercher dans notre vécu passé et notre conditionnement, qui influent si fort sur nos façons de gérer nos vies et nos relations aux autres, et donc sur la façon dont nous percevons les/nos enfants et les traitons.
    Le bien-être des enfants et des relations bonnes avec les enfants, passe certainement par prendre soin de nous adultes, de ce que nous ressentons actuellement dans nos vies, et de ce que nous avons vécu.
    Je ne peux pas donner ce que je n’ai pas.
    Qu’est-ce que je fais de ce qu’on a fait de moi ?
    Qu’est-ce que je fais de ma colère, mon impatience, mes peurs, mon impuissance, mes réactions, que reçoivent notamment les autres, et donc notamment les/mes enfants…?

    Cerises sur le gateau via quelques citations plus bas.

    En espérant que ça aura été nourrissant,
    merci pour l’attention et l’intérêt !

    Armelle, Elsa, Marion.

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    « Un ordre social qui n’est pas fondé sur des relations de réciprocité, de complémentarité entre les hommes, mais sur des rapports de domination, d’exploitation, d’obligation, est un ordre condamné » — Jean Ziegler, actuellement vice-président du comité consultatif des droits de l’homme à l’ONU

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    « On essaie de faire émerger l’intelligence, là où on s’entête à abîmer la vie. » — Céline Alvarez

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    « Le pouvoir ne sert que si vous voulez faire quelque chose de négatif, sinon l’amour est suffisant pour faire tout le reste. » — Charlie Chaplin

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    « Nous mourons mais nos actes ne meurent pas, car ils se perpétuent dans leurs conséquences infinies. Passants d’un jour, nos pas laissent dans le sable de la route des traces éternelles. Rien n’arrive qui n’ait été déterminé par ce qui l’a précédé et l’avenir est fait des prolongements inconnus du passé. » — Jules et Michel Verne, Les Naufragés du Jonathan, Troisième partie, Chapitre XV.

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    « Je pense que la douleur la plus vive qu’il nous faille traverser pour devenir honnêtes sur le plan émotionnel, c’est de reconnaître que nous-même n’avons jamais été aimés quand nous en avions le plus besoin. » — Alice Miller

    (Sans un travail de rencontre de nos propres blessures d’enfance, il est probable que nous serons “agis par elles” dans notre posture d’adulte vis à vis des enfants, au détriment de la floraison de l’enfant, et de la nôtre.)

    * * * * * * *

    « Il n’y a pas de méchants, il n’y a que des souffrants. »

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  2. Dernière information, complémentaire des précédentes : à Castres le cinéma Lido CGR projettera encore “Même qu’on naît imbattables !” aux trois dates suivantes :
    Vendredi 28 sept. à 14h
    Dimanche 30 sept. à 11h
    Lundi 1er octobre à 18h30
    Armelle

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