Edito du n° 118

118 page 3 édito Kalié001 (2)2016, année des Alternatives. . .

« Vous avez aimé 2015 ? Vous adorerez 2016 ! L’année qui commence s’annonce sous des auspices on ne peut plus favorables. Boostés par les lois MACRON 1 et 2, les fermetures d’entreprises se multiplient. Il n’en fallait davantage pour encourager certainEs salariéEs à récupérer ces entreprises et à les remettre en marche… »

Tels devaient être les propos, la teneur et le ton de l’édito de ce numéro de janvier. Volontairement optimiste, limite « bisounours » ! Janvier, c’est bien connu, c’est la période des vœux… et des illusions. Ainsi en avait décidé le Comité de rédaction de Confluences 81 réuni le 10 novembre, soit 3 jours avant les événements sanglants de Paris…

Depuis, il nous a paru impossible de poursuivre dans cette voie-là.

Trop de morts innocentes. A Paris, mais aussi ailleurs dans le monde, comme au Liban, en Egypte, en République Centrafricaine, au Mali…

Trop de mesures antidémocratiques, comme l’état d’urgence « prolongé », un bon prétexte pour interdire toute manifestation de rue et singulièrement celles prévues depuis longtemps autour de la COP 21. « Femmes, migrants, défenseurs du climat et de la planète, altermondialistes, mal logés, salariés menacés, chômeurs et précaires, défenseurs des droits … sont visé(e)s, alors que sont autorisés les marchés de noël et autres initiatives commerciales à l’occasion des fêtes de fin d’année, tout comme les rendez-vous sportifs ou culturels. » nous disent Droit Au Logement, Droits devant!!, UD CGT 75, COPAF, FTCR, APEIS, MNCP, Collectif des Sans-Papiers 75, Sortir du Colonialisme, CRLDHT, Ecologie Sociale… et bien d’autres signataires de cet appel à passer outre l’interdiction de manifester.

Il ne s’agit pas de laisser croire qu’en lançant des tapis de bombes sur la Syrie dans une escalade guerrière renforcée, le terrorisme sera éradiqué et la sécurité des citoyenNEs FrançaisEs assurée. Le pire n’est peut-être pas advenu et reste à craindre.En écrivant cela nous avons conscience que nous risquons d’être accusés – par celles et ceux qui ont tendance à lire trop vite ? – de chercher des excuses à un terrorisme porté par un désir de mort sans aucune justification envisageable. Mais encore faudrait-il éviter de se voiler la face sur les causes profondes, à chercher aussi dans notre politique intérieure et extérieure, qui transforment certains jeunes formés à l’école républicaine en des fous prêts à décapiter et à se faire sauter au milieu d’une foule.