Il ne se passe pas un jour depuis quelques semaines sans que nous n’entendions cette ritournelle : “Nous sommes étranglés par la pression fiscale !” Voilà le nouvel axe d’attaque de la Droite, complaisamment relayé par les medias.
A Confluences 81, nous nous situons dans le camp de ceux qui réclament une autre répartition des prélèvements, une autre justice fiscale, cela demande des réformes de grande ampleur.
Nous défendons résolument des Services Publics couvrant l’ensemble du territoire, visant à offrir à chaque personne, quel que soit son lieu de résidence sur le territoire, le même service – ou son équivalent pour un même coût, nous disons que l’impôt est un des outils de la répartition de la richesse, un des outils de la solidarité dans cette société capitaliste. Il autorise à penser la gratuité, le Revenu Social Universel et la Sécurité Sociale Professionnelle. Il permet aussi de financer les projets locaux allant dans le sens d’un développement utile.
Non, il n’y a pas de ras-le-bol fiscal, idée que les libéraux veulent imposer. Mais il y a un sentiment d’injustice ! Oui, il est possible d’augmenter les impôts des plus riches, de taxer les revenus financiers, c’est ce que l’on attend de la gauche.
Les mesures fiscales annoncées par le gouvernement ne semblent pas toutes aller dans ce sens.
Certes il y a le rétablissement par l’Assemblée Nationale de la réduction d’impôt pour frais de scolarité que le gouvernement voulait supprimer. Mais l’imposition de la majoration de retraite pour avoir élevé 3 enfants (afin de financer les caisses de retraite, disent-ils !) est maintenue. La réforme de la TVA (impôt inégalitaire, s’il en est un) va dans le sens d’une augmentation de cette taxe : 5,5% maintenu ;7% passe à 10% et 19,6% passe à 20%. Ne parlons pas de l’augmentation de la taxe sur l’audiovisuel et de celles qui sont en projet sur les livrets d’épargne… Comme vous le savez, toutes ces mesures ne touchent que les plus riches de notre société capitaliste ! Et on se demande pourquoi les Français ne font pas confiance aux hommes politiques et s’abstiennent d’aller voter ou votent FN ?
On entend beaucoup moins parler des sommes astronomiques qui manquent au budget de la France pour cause d’évasion fiscale. Elles permettraient de combler largement les « trous » de la Sécurité Sociale ou de l’UNEDIC. Elles assureraient à chacun la possibilité d’une retraite digne bien avant 60 ans.
On entend beaucoup moins citer les chiffres positifs de l’immigration (les immigrés rapportent plus qu’ils ne coûtent !).
Côté dépenses de l’état, le gel de l’Allocation Logement à caractère Social (ALS) ne va sans doute guère affecter les patrons du CAC 40 !
Alors suggérons à nos dirigeants (tous et à tous les niveaux) d’imiter, s’il faut vraiment « économiser », le train de vie du Président de la République d’Uruguay, José Mujica… Et vive les impôts !
La Rédaction (18/10/2013)