Confluences 81 n° 141 (nov. 2019) : édito

VIOLENCES

Toute société repose sur un «contrat» qui devrait exclure par définition la violence. Pourtant l’Histoire semble retenir surtout les épisodes les plus sombres, les guerres, les guérillas, les assassinats. Les journaux qui évoquent l’actualité préfèrent eux aussi s’attarder sur les scènes les plus violentes, ce qui leur donne «de la matière»…Lectrices, lecteurs, ne soyez point étonnés si ce numéro de Confluences 81 s’intéresse à ce sujet, non par goût du «gore», mais par désir d’analyser ce phénomène à travers ses diverses rubriques. Détaillons un peu : la couverture dessinée par N’Marc donne le ton de ce numéro, accentué par notre «coup de c(h)oeur», La Chanson de Craonne, d’actualité en ce mois de novembre.

Les violences sociale, écologique, politique sont également abordées dans ce numéro : mines de tungstène, ferme des 200 000 poules, Sivens qui «renaît de ses cendres», la plateforme des Portes du Tarn (voir la rubrique «Dans le Tarn» pages 4 et 5). Violences policières en Grèce, violences des «Identitaires» en France (pages 6 et 7).

Les enfants et la chasse, la corrida et autres activités humaines qui ne respectent pas grand chose et surtout pas les animaux, font l’objet d’articles (rubrique «Conscience sentiente» page 14). Les difficultés des agriculteurs qui produisent «propre» ne manquent pas d’avoir des effets néfastes sur les consommateurs… Quant au débat dont on nous rebat les oreilles dans les médias «aux ordres» (page 15)  : peu importe la distance des habitations, ce sont les traitements phytosanitaires qu’il faut abolir ! Chirac (page 16), est un bon exemple d’homme politique aux dents longues et aiguës, sous des apparences «républicaines». Les deux tribunes libres (pages 18 et 19) complètent le tableau. Tableau qui est dressé sans concessions dans notre dossier central (pages 9 à 12) : féminicides, violences éducatives contre les enfants, violences sociales diverses … Et, nous direz-vous, «la démocratie, bordel» ! Page 20 enfin, Patrice nous rappelle la triste fin d’Olympe de Gouges.

La pire des violences, c’est celle qu’on ne voit pas, insidieuse parce qu’invisible, et parfois mortelle dans le quotidien de bien des familles. Il ne s’agit pas de la violence qui fait la joie de certaines parutions «people», mais bien de celle qui frappe ceux qui, découragés, finissent par considérer qu’elle est naturelle et baissent les bras. S’il est bien une cible importante des militantEs qui croient encore à une meilleure société, c’est bien le fatalisme !

Comité de rédaction 23/10/2019