Quid du projet de territoire pour le bassin versant du Tescou ?

Article publié dans le n° 137 (mars 2019)

Article publié dans le n° 137 (mars 2019)

Le 21 décembre 2017 était signée la « Charte préalable au Projet de Territoire du Tescou ». C’est le point de départ du Projet de Territoire pour le Bassin Versant du Tescou. La participation du Collectif Testet, FNE82, Nature et Progrès 81, Confédération Paysanne 81 et 82, ADEAR 81, Apiféra, Lisle Environnement et l’Upnet à ce Projet de Territoire a été motivée par le choix d’être force de proposition. Ce choix a pu être conforté par l’unité et la solidarité qui se sont manifestées entre ces différents organismes pro-environnementaux. Ces associations, collectifs et syndicats, travaillent ensemble et leur participation active permet de porter une vision différente, de proposer des alternatives diverses y compris dans le fonctionnement des institutions conventionnelles. Afin de proposer un mode de décision allant vers plus de démocratie, un règlement intérieur a été initié par ces organisations et finalement adopté par l’ensemble des participants. L’institution est composée de l’Instance de Responsabilité (IR), ce sont les élus et de l’Instance de Co-Construction (ICC), tous les participants. Cette seconde instance valide ou non les projets. La direction souhaitée est celle de la recherche du consensus, tous d’accord, ou à défaut du consentement, pas d’opposition. Si une proposition ne reçoit pas d’accord explicite ou de consentement, elle est retravaillée entre le porteur de projet et les acteurs en désaccord puis présentée une seconde fois à l’instance de Co-Construction. Le recours au vote, à la majorité qualifiée de 60% (70% initialement proposé), est prévu s’il n’y a pas consentement. Il est à noter que ce mode de fonctionnement a été une réelle découverte pour bon nombre d’élus. Une des alternatives à un barrage pour stocker de l’eau est de mettre en lien les besoins et les ressources en mutualisant les retenues collinaires existantes. L’étude récemment menée sur le volume effectif de ces retenues, révélant une capacité nominale de 4,5 millions de m³, confirme la validité de cette proposition et un coût modéré de réalisation appuie fortement sa pertinence. Une mutualisation de ces retenues n’avait jamais été envisagée, ni pensée auparavant. La question de la ressource en eau n’a toujours pas été réglée. Sont en discussion les volumes nécessaires par rapport aux besoins. Les besoins estimés, incluant d’autres paramètres que ceux définis par le projet de territoire, voudraient justifier une retenue à Sivens. Nous avons la conviction qu’en mettant en œuvre une agriculture mieux adaptée et en traitant les causes des pollutions, les besoins en eau peuvent être réduits jusqu’à l’équilibre avec la ressource existante. Il y a, pour tous, des avantages significatifs à suivre cette voie. Nous défendrons cette perspective. Quoi qu’il en soit, il apparaît aujourd’hui que la prise de décision commune semble souhaitée par l’ensemble des participants et si c’est le cas, une solution gagnant-gagnant est envisageable.

Patrice Canal pour Attac Tarn composante du Collectif Testet