Prisonniers politiques

A quelques jours de l’ouverture du procès, les prisonniers politiques catalans risquent des peines de 25 à 30 ans de prison pour avoir organisé un référendum ou appelé à voter. Quelle est donc cette démocratie où voter est un délit passible de si lourdes peines de prison? Je ne doute pas que vous aussi vous souhaiterez signer cette pétition si vous ne l’avez pas encore fait : https://www.change.org/p/s-excel-monsieur-ramon-de-miguel-egea-ambassadeur-d-espagne-en-france-pour-la-lib%C3%A9ration-des-prisonniers-politiques-catalans.
Quelle que soit notre position pour ou contre l’indépendance de la Catalogne, le peuple a le droit de s’exprimer. Voter est un droit!
Amicalement
 Jacques Pigaillem

Monsieur l’Ambassadeur,

Voilà plus d’un an maintenant que sont maintenus en détention provisoire Jordi Sànchez et Jordi Cuixart, respectivement présidents de l’Assemblée Nationale Catalane (ANC) et d’Omnium Cultural. Ils sont accusés de sédition et de rébellion, « charges retenues qui sont sans fondement et doivent être abandonnées », selon Amnesty International. Amnesty International demande leur libération immédiate, « ce maintien en détention constituant une restriction disproportionnée de leurs droits à la liberté d’expression et de réunion pacifique ».

Sept autres dirigeants politiques sont aussi en détention provisoire, punis pour avoir mis en œuvre leur mandat électoral, le référendum du Premier octobre 2017 : Oriol Junqueras (vice-président) et Jordi Turull, (porte-parole du gouvernement), Joaquim Forn (ministre de l’Intérieur), Raul Romeva (ministre des Affaires extérieures, des Relations institutionnelles et de la Transparence), Jordi Rull (ministre chargé du Territoire et du développement durable), Dolors Bassa (ministre du Travail, des Affaires sociales, de la Famille) ainsi que Carme Forcadell, ancienne présidente du Parlement catalan.

Plusieurs autres élus et politiques catalans ont choisi l’exil : Carles Puigdemont, président du gouvernement de la Generalitat, Toni Comín (ministre de la Santé), Clara Ponsatí (ministre de l’Enseignement), Meritxell Serret (ministre de l’Agriculture, de l’Élevage, de la Pêche et de l’Alimentation) et Lluís Puig (ministre de la Culture), ainsi que Marta Rovira et Anna Gabriel, députées.

712 maires ont été mis en examen pour avoir mis à disposition des électeurs des locaux municipaux le Premier octobre. Les cinq membres du bureau électoral, qui avaient démissionné avant même le référendum, ont récemment été inculpés pour désobéissance et encourent des peines de plus de 2 ans de prison.

Sont également inculpés des dizaines de militants républicains catalans pour avoir participé à l’organisation des manifestations pacifiques contre la répression policière et pour avoir demandé la proclamation de la République Catalane lors des grèves générales des 3 et 8 octobre 2017. Plus de 2 ans de prison ont été demandés aussi pour 14 des personnes qui s’étaient enchaînées devant le palais de justice de Barcelone le 23 février 2017.

Des droits fondamentaux sont ouvertement bafoués : droit d’autodétermination, droit de se réunir, de manifester et de s’organiser pour l’exercer. Cette politique répressive anti-démocratique se base en partie sur la manipulation de la loi antiterroriste dite loi Mordaza. Déjà condamnés ou mis en examen, des rappers, des humoristes, pour avoir critiqué les agissements de la royauté. Aucun dialogue démocratique digne de ce nom ne saurait être entamé sans que ne soient libérés toutes celles et tous ceux qui sont poursuivis pour avoir exercé leurs droits civiques.

·        Nous exigeons la libération immédiate des prisonniers politiques catalans et de tous ceux qui sont emprisonnés pour leurs opinions politiques et le respect de leur droit à décider.

·        Nous exigeons l’abandon de toutes les charges portées contre eux et contre ceux qui ont été obligés de s’exiler ainsi que l’abandon des poursuites contre tous les citoyens pour avoir exercé leur libre droit d’expression.

·        Nous demandons à toutes les personnalités, responsables et citoyens français attachés au respect des droits démocratiques de signer et de faire signer cette déclaration.

 
Paris le 1 février


Ivan Gordillo, Jean Puyade
(Pour le Collectif des signataires de la Pétition)