Lettre Ouverte à M. le Maire et Président de l’ACM
(transmise par Pippo)
Les inondations continuent et se ressemblent, mais la prévention reste toujours inexistante.
Ainsi, rien que sur notre quartier, la Durenque, une rivière du bassin de l’Agout, a vu son niveau monter de 1M30 en quelques heures et atteindre son apogée vers 10h. Nous habitons le long de cette rivière et malgré cela vous ne nous avez point contactés.
Pour nous prévenir des risques…
Ceci est toujours aussi grave.
Car s’il est difficile d’arrêter une rivière il est facile de prévenir de sa crue. Mais aujourd’hui pas de message personnel d’information et ce malgré l’envoi de nos contacts pour être sur vos listes « d’infos-crues ». Nous pensions que vous aviez compris après nos différentes lettres ouvertes dans lesquelles nous exprimions nos désarrois devant ce manque de vigilance et de prévention suite aux crues répétées des années 2000.
Nous pensions que vous aviez compris qu’une prévention valait mieux que des ennuis matériels et psychologiques et des compassions d’après crise.
Nenni …tout recommence.
La Durenque, l’Agout et même le Thoré en ce jour du 14 février 2017 viennent de sortir de leur lit et de nombreuses personnes sont meurtries … Nous terminons en vous racontant une histoire, une histoire du 14 février 2017 …
Il était 15h, nous partons voir les dégâts le long de la rivière. Un homme la tête basse regarde la rivière qui longe sa maison il est sur la route en amont, des passants prennent des photos avec leur smartphone…très smart… Il lève les yeux nous le saluons
– Ça fait deux ans que nous louons cette maison, le propriétaire m’avait parlé de la crue de 1999 comme une crue centennale, il m’a dit, ça n’arrive qu’une fois tous les cent ans…psittt…Regardez, mon beau père qui a 78 ans, il était avec ma femme ici au rez-de-chaussée dans la cuisine. Les pompiers sont venus les chercher vers 13h pour les évacuer et ma femme m’a prévenu. J’ai demandé à mon patron de pouvoir quitter le travail et en arrivant ici ma famille était à l’abri mais mes véhicules et mon atelier sont sous les eaux…je ne vais jamais les récupérer… On m’aurait prévenu vers 12h j’aurais mis tout à l’abri, vous qui êtes du coin, vous croyez que c’est si difficile de nous informer avant d’avoir les pieds dans l’eau… psittt
J’ai senti, moi qui vous écris, une angoisse, un désarroi chez cet homme.
-On peut vous aider, ai-je bégayé.
– Non m’a-t-il répondu, c’est fini je quitte ces lieux, c’est fini j’attends la décrue et je… c’est fini pour nous ici … Il se retourne et me lance ces mots :
-il m’avait dit que la crue décennale était passée que je n’avais rien à craindre même que je serais prévenu avant que l’eau arrive dans le salon… psitt… et psitt
Je le vois se courber, ramasser une chaise, s’asseoir et regarder le ciel.
Cela s’est passé le 14 février 2017.
Faut-il que cela continue ?
Vous connaissez les solutions (voir nos lettres ouvertes, tous les plans de préventions et enquêtes publiques) informations, contrôle des berges, bassins de rétention,… etc… En espérant qu’il ne faille un drame humain pour mettre en œuvre ces recommandations.
Veuillez agréer, M. le Maire et président de la communauté d’agglomération Castres-Mazamet, nos salutations distinguées.
Lettre ouverte avec envois presse, élus et administrations locales
Association : Pour un Autre Siala pourunautresiala@hotmail.com
Moulin de Roques
27 chemin du Pioch de Gaix
81100 Castres