LE CAAT EN DANGER : APPEL À SOUTIEN
Le 20 septembre 2016, le CAAT [Collectif Accueil Avec Toit] occupait des bâtiments situés au 18 rue Lavazière à Albi, d’anciens bâtiments d’ERDF vacants et inutilisés depuis plus de 4 ans.
Cette mesure permettait la mise à l’abri de plusieurs personnes laissées sans solution de logement par les pouvoirs publics.
Le 17 octobre 2016, les sociétés propriétaires, Enedis et Sofilo, nous traînaient en justice et, sous des prétextes fallacieux, demandaient notre expulsion immédiate.
Le 24 octobre 2016, la juge des référés rendait son jugement : considérant indispensable l’hébergement assuré par le CAAT à des personnes que les pouvoirs publics délaissent et estimant peu probants les arguments avancés par la partie adverse, la juge nous a octroyé la trêve hivernale.En vertu de celle-ci, nous ne pouvons, légalement, être expulsé.e.s avant la date du 31 mars.
Quoique précaire et temporaire, cette stabilité relative nous a permis d’organiser la vie collective au CAAT, d’y développer les conditions d’une vie décente. Les activités et les événements offerts par le CSA (Centre Social Autogéré) qui s’est mis en place font du CAAT un lieu ouvert, où se font des rencontres, où se tissent des liens.
Cet équilibre patiemment acquis est remis en cause par l’acharnement que déploient les sociétés propriétaires à nous mettre dehors. Le 13 janvier 2017, contestant ainsi la précédente décision de justice, elles nous intentaient un nouveau procès : sur des prétextes toujours dénués de fondement, elles réclament qu’on nous coupe l’électricité, mesure qui équivaudrait à une expulsion.
Privées d’électricité, les personnes hébergées au CAAT seraient sans possibilité de se chauffer, de cuisiner, de se laver à l’eau chaude, … Ce sont des conditions d’hébergement que nous ne pouvons accepter.
Un premier jugement a été rendu le 03 février 2017 : pour vérifier l’installation électrique, la juge a demandé une expertise indépendante, laquelle a eu lieu le 10 février. Si nous avons fourni les preuves d’une installation électrique qui ne présente pas de danger, nous avons autorisé cette expertise, comme l’a plaidé notre avocate lors du procès. Cette mesure nous semblait assurer une certaine impartialité à laquelle contrevenaient les requêtes de la partie adverse, exigeant un rapport rédigé par un technicien issu de leurs rangs. Néanmoins, cette expertise constitue pour le CAAT une menace. Nous n’avons pas les moyens de nous conformer à des normes tatillonnes et considérons
que la sécurité élémentaire des personnes hébergées est mieux assurée dans les bâtiments que nous occupons que dans la rue.
Une nouvelle audience est prévue le 24 février à 10h30, la justice statuera alors à partir du rapport fourni par l’expert mandaté. Mais, dès aujourd’hui, ce dernier exige la fermeture du CSA « par mesure de sécurité » : c’est la fin – provisoire nous espérons – d’un lieu de vie, de partage, de gratuité, de sociabilité inédit sur Albi. C’est la fin, mais non la mort du CSA : nous entendons l’exporter sur la place publique, notamment pour dénoncer d’une part les manoeuvres d’Enedis et Sofilo, d’autre part l’incurie de la préfecture en matière d’hébergement. Nous aurons besoin de votre soutien. Soyons nombreux et nombreuses à défendre le CAAT !
LE CAAT