Notre abonnée, Anne Teurtroy (24) nous transmet ce communiqué de la COORDINATION NATIONALE des Comités de Défense des Hôpitaux et Maternités de proximité :
SANTÉ, APRES L’ÉTÉ, UN AUTOMNE DE TOUS LES DANGERS !
Pendant l’été, Le gouvernement et le ministère de la Santé ont poursuivi inexorablement leur politique de démantèlement du service public hospitalier :
– restructurations entraînant des fermetures de sites ou d’activités
– fermetures de maternités et de centres d’interruption volontaire de grossesse qui leur sont liés (Dourdan, Privas).
– fermetures de services de chirurgie de plein exercice (Sarlat, Douarnenez)
– réductions d’horaires ou fermetures temporaires de services d’urgence (Valognes, Firminy, Saint-Vallier, Mantes…)
– et partout des fermetures « temporaires » de lits comme à Lure-Luxeuil.
Et aujourd’hui, la condamnation à la disparition de 67 services d’urgence car ne réalisant que 10 000 passages par an !
La Coordination Nationale des comités de défense des hôpitaux et maternités de proximité dénonce fermement ces décisions imposées de façon unilatérale et arbitraire, en dehors
de toute concertation et de toute transparence :
– parce qu’elles constituent autant d’atteintes aux missions du service public hospitalier,
– parce qu’elles aggravent, parfois jusqu’à l’impossibilité, les difficultés d’accès aux soins,
– parce qu’elles accentuent les inégalités d’accès aux soins, notamment dans les territoires où elles sont déjà les plus prégnantes,
– parce qu’elles contraignent les patients et leurs familles à des déplacements de plus en plus longs et de plus en plus coûteux.
– parce qu’elles peuvent conduire à la mise en danger de populations
La Coordination Nationale s’oppose également aux mesures d’austérité et de restrictions budgétaires, 3 milliards d’euros en 3 ans s’ajoutant aux réductions antérieures, et qui s’appliquent à l’ensemble des hôpitaux :
– portant partout atteinte à la qualité de la prise en charge des patients et remettant parfois en cause sa continuité,
– dégradant gravement les conditions de travail des soignants dont beaucoup sont en situation d’épuisement professionnel
– accroissant les déficits des hôpitaux publics et réduisant d’autant leurs capacités à renouveler les équipements nécessaires à l’exercice de leurs missions,
– obligeant de plus en plus souvent les patients et leurs familles à recourir au secteur privé, avec augmentation du reste à charge
La Coordination Nationale dénonce la poursuite de politiques délétères :
– face à la progression de la désertification, tant pour la médecine de première intention que pour la médecine hospitalière publique, ne remettant en question ni le numerus clausus, ni la liberté d’installation des professionnels et tout particulièrement des médecins
– face aux délais de publication des postes vacants de praticiens hospitaliers,
– face au problème de l’intérim médical et paramédical et de son coût prohibitif
– face aux dysfonctionnements graves qui en découlent comme la fermeture de service d’urgences par manque de professionnels
– face à l’encombrement des urgences et aux délais de prise en charge qui en découlent,
– face à l’insuffisance de lits d’aval.
En cette période de rentrée et dans la perspective de l’examen par l’Assemblée Nationale et le Sénat de la loi santé et de la prochaine loi de financement de la Sécurité Sociale, elle appelle à la mobilisation des usagers en convergence la plus large possible avec les soignants et leurs organisations représentatives, pour exiger une politique de santé et les moyens nécessaires, répondant aux besoins de la population et assurant l’accès aux soins de toutes et tous, partout et à toute heure.
Lure le 2 septembre 2015
COORDINATION NATIONALE