Les grands vainqueurs des dernières élections cantonales, ce sont les abstentionnistes et les poseurs de bulletins blancs dans l’urne… bien plus que le F.N., même s’il ne s’agit pas de minimiser le danger que représente l’extrême droite, mais de relativiser un succès claironné par la majorité des médias.
Nous avions déjà abordé cette question l’an dernier à la même époque après le scrutin régional. Est-ce à dire que nos concitoyen-ne-s ne s’intéressent pas ou plus à la politique ? Celle de tous les jours, de proximité, celle sur laquelle ils et elles peuvent encore influer ? Qu’ils préfèrent les « grands spectacles » mis en scène par nos grands médias ? Constatons en effet que pendant la campagne électorale des cantonales, les J.T. des grandes chaînes ont passé beaucoup de temps à échafauder des hypothèses sur les futurs candidats à la présidentielle, avec 2 fers au feu, le feuilleton de la droite et le feuilleton du P.S. (assez semblables d’ailleurs !) De cantonales, point !
Certes, des solutions « techniques » existent pour combattre cet absentéisme : par exemple, rendre le vote obligatoire sous peine de sanctions (à voir d’ailleurs lesquelles ?), ou encore comptabiliser les votes blancs ou nuls dans les suffrages exprimés…
Mais s’attaquent-elles vraiment aux cause profondes de cette « désaffection » ? Comment lutter contre la professionnalisation de la politique (« Je suis compétent, je m’occupe de tout, votez seulement pour moi, je ferai le reste ! »). On ne dira jamais assez le tort des soi-disant « experts » !
Comment convaincre nos concitoyens du lien puissant entre leur bulletin de vote et le report à perpète de leur retraite, la disparition de leur bureau de poste et de leur hôpital, la fermeture de la dernière école du canton,… ? S’ils le comprennent, ce lien, comment les amener à combattre sur le terrain, à leur niveau, la cascade de mesures inacceptables qui leur tombe dessus ?
Ce serait déjà un grand mieux que d’élire des représentants politiques non professionnels, rendant régulièrement compte de leur mandat, mandat qu’ils refusent à cumuler avec d’autres, à vie… Mais cela ne suffira pas. Il faudra bien, un jour ou l’autre, que nous prenions nos affaires en mains, tous ensemble. Cela s’appelle l’autogestion. Le mot vous fait peur ? Dommage ! Baissez la tête et marchez droit… jusqu’à l’abattoir !
La Rédaction
NB : le PS a invité le 28 avril dernier (après le bouclage de ce numéro) les partis de gauche Castrais à débattre ensemble des futures élections municipales de 2014. Ne peut-on souhaiter, dès le premier tour, un meilleur sort à ce débat que celui qui s’est conclu le 20 décembre 2007 par deux candidatures « à gauche » ?