Edito du n°63 de Confluences 81

Message sur l’état de l’union ?

L’état général du monde serait plutôt pire que stationnaire : on le sait, il ne va pas bien ! En Tchétchénie, à Gaza, en Irak et ailleurs, des morts tous les jours –ou presque- des enfants parmi eux, ce qui est avouons-le, plus qu’intolérable. Des journalistes sont assassiné-e-s, en Russie par exemple. Des apprentis sorciers, petits ou grands dictateurs, poussés dans leurs derniers retranchements par les puissances occidentales et singulièrement les Etats-Unis, mettent au point un armement nucléaire qui n’entre plus dans une stratégie de dissuasion.

Les peuples ont parfois l’occasion de faire entendre un message fort à leurs dirigeants, par exemple sur le Traité Constitutionnel Européen, mais leurs gouvernants font la sourde oreille, continuant comme si de rien n’était dans la voie qu’ils s’étaient tracée, espérant sans trop y croire à la grande capacité des masses à l’oubli ?!

En France, ces mêmes dirigeants accentuent la répression de celles et ceux qui ne veulent pas se couler dans le moule prévu :
-faucheurs volontaires traités comme des gangsters (condamnations pour refus de se soumettre à des analyses d’ADN),
-familles de sans-papiers renvoyées dans un pays dit « d’origine » où elles n’ont plus aucune attache et malgré les efforts du Réseau Education Sans Frontières (dans le Tarn, 2 régularisations, un dossier en appel à la préfecture, mais aussi d’autres jeunes scolarisés sous la menace d’expulsion manu militari)
-fichage des jeunes enfants, loi sur la sécurité de N. Sarkosy, etc…

Si l’on ajoute les millions de chômeurs, les millions de travailleurs pauvres, les exclus… non, décidément, le monde ne va pas bien, quoi que puissent en dire les médias à la botte des pouvoirs en place.

Alors, face à cela, que faire ?

Lutter, mais comment, quand les questions sont parcellisées, l’individualisme et/ou le corporatisme érigés en dogmes, le populisme utilisé à toutes les sauces ? Des journaux, fort utiles pour soutenir nos luttes, sont menacés de disparition, comme L’Humanité ou Politis. Lutter d’abord au quotidien dans les quartiers de nos villes Tarnaises. En octobre, dans bien des villes de France, a été organisée la « votation citoyenne », référendum local où la population s’exprime sur la question du droit de vote aux résidents étrangers en France. Dans le Tarn, à notre connaissance, RIEN ! Pourquoi ?

Lutter aussi pour abattre le capitalisme, la toute puissance du libéralisme. Les candidatures unitaires verront-elles le jour pour les échéances de 2007 ? Des collectifs se créent partout en France –environ 700- dont quelques uns dans le Tarn. Mais tout se complique dès qu’il s’agit de désigner le-la candidat-e à la présidentielle… et peut-être aussi celles et ceux pour les législatives. Et lorsqu’on aborde la question des relations avec le PS !

Bien sûr qu’il faut en finir avec cette Vème République complètement discréditée. Mais quelles institutions réellement démocratiques mettre en place pour une VIème République ?

Toutes ces questions, et bien d’autres devraient être tranchées : les citoyen-ne-s attendent autre chose aux prochaines échéances que le choix entre un libéralisme brutal et un libéralisme pernicieux. Autrement dit, s’il faut opter pour l’UMP ou pour le PS, beaucoup de nos concitoyens, avec leur volonté d’en finir avec cette droite insupportable, ne se laisseront-ils pas tenter par le vote « utile » dès le 1er tour ? D’autres, et pas forcément les moins nombreux, refuseront ce système de bipartisme et iront à la pêche ! Alors, celles et ceux qui sortiront des urnes pourront-ils –comme Juppé à Bordeaux- s’appuyer longtemps sur une « légitimité » réduite à 25 % du corps électoral… et sur les forces de répression ?

Comité de rédaction (17/10/2006)