Trois fermes plutôt qu’une grosse !

Le jour d’après

En pleine pandémie de Coronavirus,
la fragilisation de notre système social et économique nous rappelle à chacun le besoin de se nourrir …

Il a fallu en arriver là !

Nous paysans, n’étions plus que des exploitants agricoles, producteurs de finance, de minerai (viande), des utilisateurs de matériel génétique (semences), des consommateurs comme tout un chacun.

Il semblerait que, à l’image de notre service de santé, notre mission nourricière d’utilité publique soit enfin reconsidérée, redécouverte.

Jeté dans l’arène du libéralisme dérégulé nous ne pesons pas lourd sur le marché mondial. La concurrence à tout prix vient à bout de notre mission élémentaire et de nos existences quel que soit le pays où nous vivons. Les départs sans repreneurs, les arrêts d’activités, les suicides déciment la fonction paysanne tout comme la fonction publique de notre pays. La qualité de nos productions est saccagée, détournée par l’industrie agro-alimentaire au profit de dividendes d’actionnaires, pas de notre santé.

Le 22 Mars, notre gouvernement, garant de l’intérêt général, a fait le choix, pour raison sanitaire de limiter l’alimentation de la population aux GMS (grandes et moyennes surfaces) en supprimant les marchés de plein vent. Énorme cadeau : 25% de plus pour les fruits et légumes précédemment vendus en direct sur les marchés, en AMAP, en groupements d’achat, etc.

Le prétexte sanitaire ne tient pas puisque, dans les lieux clos tel que les supermarchés tout le monde peut tout toucher, tout contaminer. De plus, la chaîne de distribution multiplie par trois le nombre d’intervenants et de manipulations, donc autant de risques de contamination.

Pour un maraîcher en vente directe il n’y a qu’un ou deux intervenants. Pour un éleveur, nous sommes trois : nous éleveur, l’abattoir, le boucher et toujours nous.

Sur les marchés et dans nos échanges avec les clients, les mesures barrières sont appliquées et en milieu ouvert.

Nous sommes immensément heureux que vous nous fassiez confiance pour vous nourrir, c’est l’objectif primaire et primordial de notre métier au-delà de nourrir notre propre famille.

Pour changer les choix politiques qui nous ont menés à aujourd’hui, il vous faut faire travailler les paysans locaux, il vous faut soutenir et (ou) induire des installations nombreuses en économie de proximité sur des fermes à taille humaine. Ne vaut-il pas mieux trois fermes plutôt qu’une grosse ?

Votre santé n’a pas besoin de fermes à 1000 vaches, à 10 000 cochons ou à 100 000 poules.

C’est par des paysans nombreux que nous préserverons notre souveraineté alimentaire et la regagnerons, là où elle a été bradé.

Aujourd’hui j’ai 65 ans et nous nous préparons, avec Blandine mon épouse, à transmettre notre ferme à trois jeunes en production fromagère vache et brebis et en boulangerie et maraîchage. La production de viande ne va pas s’arrêter là car pour avoir du lait, il faut des veaux et des agneaux. Notre fille Aline, y développera l’accueil pédagogique et l’accueil de personnes en situation de handicap.

2020 est probablement notre dernière année de production et de vente en notre nom (peut-être serons nous encore utile aux repreneurs l’année prochaine…).

Le soutien que vous nous apportez par l’achat de nos productions en a encore plus de valeur dans cette situation.

Nous faisons pour nous tous, le vœu que l’épreuve que nous traversons nous aide tous à mieux vivre ensemble, à nous aide à nous faire vivre les uns les autres.

Amicalement et solidairement Daniel et Blandine.

Coutarel Daniel & Bouisset Blandine
Borie Maigre
81360 Montredon Labessonnié
05.63.75.12.78
06.32.88.16.12 Daniel
06.41.23.20.41 Blandine
Gîte et cabane accueil paysan
ferme en agroécologie
ovins, bovins, céréales
www.coutarel.com