Projet du barrage de Sivens : une tentative de passage en force !

MARBRUne lutte pour l’Eau fait rage, ici dans le Tarn, à BARAT !

En cette fin mai, les informations « glanées » ci et là sur le projet de barrage dans la vallée de Barat semblent indiquer que des décisions ont été prises en « haut lieu »…

En effet, l’enquête publique concernant ce projet serait programmée pour cet été ! Pour être précis entre le 14 juillet et le 15 août prochains…

Le Collectif pour la Sauvegarde de la Zone Humide du Testet dénonce le déni de démocratie auquel correspond cette volonté de « faire passer en force » ce projet contre lequel plus de 700 citoyens se sont élevés (pétition lancée fin 2011) et plus de 200 amoureux de la nature qui s’étaient rassemblés sur la zone en octobre 2011.

Un déni de démocratie, pourquoi ?

Une enquête pendant l’été en contradiction avec les directives officielles sur l’information du public.

La directive du 14 mai 1976 sur l’information du public s’est appliquée à émettre des réserves quand à l’ouverture d’enquête d’utilité publique pendant l’été. Même si cette dernière n’a pas de caractère réglementaire, elle dénote de la volonté du législateur de prendre en considération que la période estivale n’est pas le meilleur moment pour recueillir l’avis de la population !

Une charte de participation départementale  non respectée

La charte de participation votée à l’unanimité par les élus du conseil général et à l’initiative de la majorité départementale n’est en aucune façon respectée… Le conseil général a voté favorablement à l’ouverture de cette enquête publique alors que l’organisation d’un débat contradictoire en vertu précisément des engagements de cette charte de la participation, préalablement à tout processus administratifs, nous avait été  signifiée !

Et tout cela

  • Pour un  projet non prioritaire pour la majorité des exploitations agricoles
    Le travail de terrain (enquêtes) mené dans le cadre du stage encadré par la Fédération départementale de protection de l’environnement (UPNET)  et l’association Lisle Environnement, montre clairement que ce projet de barrage n’est pas une nécessité absolue pour la majorité des acteurs de l’agriculture dans la vallée du Tescou. En effet, les stratégies d’adaptation – déjà en cours – des différentes exploitations agricoles face aux épisodes de sécheresse récurrents montrent que ce projet de retenue  n’est pas d’intérêt général comme on voudrait nous le faire croire !
  • Pour un projet essentiellement dévolu à l’irrigation
    En effet, le plan de gestion d’étiage du Tescou  validé en 2004 par le préfet du Tarn indique  que seul 20% du volume total de la retenue seront dévolus à ce soutien de débit d’étiage,  le restant devant être utilisés pour l’irrigation.
    Sur ce bassin versant du Tescou existent actuellement 185 retenues collinaires réalisées entre 1980 et 2000 stockant déjà 5,2 Millions de m3 (de l’irrigation à plus de 2000 m3/ ha, maïs). Si quelques agriculteurs n’ont toujours pas d’eau rien ne justifient le projet de retenue SIVENS de 1,5 Millions de m3, d’autres solutions sont possibles. De plus les remèdes au soutien au débit d’étiage sont bien au niveau de ces zones de cultures à l’aval dont les pratiques doivent évoluer.(voir le séminaire d’échanges INRA à Toulouse du 27 mars 2012 : Assolement et gestion quantitative de l’eau de l’exploitation agricole au territoire).

Alors à qui profite ce projet « d’utilité privée » ?

  • à la Compagnie d’Aménagement des Coteaux de Gascogne (CACG) qui serait chargée de la réalisation de la retenue estimée à près de 8 millions d’euros (sur deniers publics…),
  • à quelques entreprises de BTP locales qui seraient chargées du chantier… ?

Ainsi,  le projet de retenue sur la vallée de Sivens n’est pas un projet durable en étant :

  • Destructeur de l’environnement
  • Destructeur de terres agricoles de haute valeur agronomique et mettant en péril des exploitations agricoles parfaitement viables.
  • Illusoire quant à ses objectifs annoncés
  • Onéreux en déboursant des deniers publics au profit d’intérêts privés

Vient de paraître le premier numéro  de « Gardarem Lo TESTET », la lettre du collectif pour la sauvegarde de la zone humide du Testet » destiné à vous informer et à vous permettre de soutenir notre combat pour préserver cette dernière zone humide de la vallée du Tescou.

Liens : https://sites.google.com/site/tescou2/ ou http://www.tescou.1s.fr/

N’hésitez pas à irriguer sans retenue vos contacts en leur transférant l’information !

Signer et faites signer la pétition en ligne en tapant « pétition tescou »

Faisons barrage à la retenue !

Collectif « Sauvegarde de la zone humide du Testet »


Dans notre numéro précédent (97) Confluences 81 avait transmis l’information concernant le projet de barrage de Sivens. Voici le dernier communiqué envoyé par le Collectif qui s’oppose à ce projet.

Projet de Retenue de « Sivens », report de l’enquête pu­blique après l’été !

La nouvelle préfète du Tarn, Mme Josiane Chevalier a reçu, mardi 26 juin, le Collectif pour la « Sauvegarde de le zone humide du Testet ». Elle lui a annoncé que son prédécesseur M. Falcone avait décidé de reporter l’enquête publique concernant le projet de retenue de « Sivens » après la période d’été.

Une commission d’enquête serait mise en place, plutôt qu’un seul commissaire enquêteur et une réunion publique d’information aurait lieu pendant le déroulement de l’enquête.

Le Collectif rappelle son opposition à ce projet, restant persuadé qu’il est une erreur sociale, économique et écologique et qu’il faut l’abandonner au plus tôt au profit d’une vraie adaptation au changement climatique : économies d’usage de l’eau par des pratiques d’arrosage efficaces, redonner aux sols leur capacité de rétention d’eau et permettre aux nappes de se recharger.

La Zone Humide du Testet, riche en biodiversité indispensable à l’équilibre de l’écosystème, abrite de nombreuses espèces protégées.

Côté Conseil général, c’est le silence ! Il n’applique pas la charte de la participation qu’il a lui-même votée à l’unanimité en 2011 : aucune réponse à la demande du Collectif d’avoir accès au dossier d’enquête publique pourtant déjà en examen chez les personnes publiques associées.

Les promoteurs du projet seraient-ils confrontés à des problèmes qu’ils tiennent à tenir secrets ?

Le Collectif est convaincu que les promoteurs de ce projet cherchent à l’imposer coûte que coûte.

Nous restons vigilants et mobilisés.

Par contre Jackpot pour la CACG (Compagnie d’Aménagement des Coteaux de Gascogne) puisque le Conseil général a voté en mars dernier l’inscription à son budget primitif 2012, pour le projet de retenue, la somme de 300.000 euros d’autorisation de programme et de 100.000 euros de crédit de paiement.

Les finances départementales se portent-elles si bien pour s’autoriser à jeter à l’eau le peu qu’il en reste pour un intérêt très privé ?

Collectif « Sauvegarde de la zone humide du Testet »

Publié dans Confluences 81 n°97