Le loup chante-t-il la Marseillaise ?[1]
Dans notre édito précédent, nous parlions de « ne pas baisser les bras », de « rebâtir une gauche digne de ce nom », de redonner un espoir de changement réel de société…
Inutile de préciser que la tâche est ardue. En effet, nous vivons une période de confusion importante sur divers plans (politique, économique, écologique, démocratique, sociétale, etc … ). Si l’on ajoute la montée des populismes et des intégrismes, il y a de quoi s’interroger, voire matière à broyer du noir et finir par se résigner.
Inutile d’enfoncer le clou en dénonçant le rôle délétère de la plupart des médias aux ordres du système en place : pourquoi tant insister sur les visites princières ou la coupe du monde de football au Brésil ? Qu’avons-nous à faire de l’Eurovision ou des futilités de la société du spectacle envoyées en pâture au bon peuple pour l’amuser, l’occuper et l’écarter de la vie politique et sociale ?
D’accord, ce n’est pas nouveau, mais cela semble s’exacerber. Et plutôt que de présenter des analyses et propositions mobilisatrices, nos femmes et hommes “politiques” et leurs relais médiatiques amusent la galerie . . .
« Le loup chante-t-il la Marseillaise », c’est un peu la dénonciation de cela mais aussi beaucoup la mise en avant de perspectives. . .
À l’inverse, la biodiversité par exemple, n’est pas un sujet superficiel. Le monde rural et paysan mérite mieux que d’être considéré ainsi. Deux pages sont ici consacrées à l’agriculture. Pour preuve aussi, l’intérêt que certain-e-s d’entre nous portons à l’abandon du projet du Testet et de celui de l’autoroute Castres-Toulouse..
Et donc nous pensons aussi que les loups, que nous allons rencontrer au détour d’un chemin cet été dans nos balades, ne doivent pas faire les frais de nos frustrations : ils en ont déjà amplement payé la note ! Ce sera en tous cas le fil conducteur du dossier central de ce numéro.
Le Comité de rédaction.
[1] Allusion aux nombreux médias qui, au cours du mois de mai, nous ont « pris la tête » avec la liste des hommes et femmes politiques qui ne connaissaient pas les paroles de la Marseillaise en intégralité.