Edito du n°99 de Confluences 81

Les plus ancien-ne-s parmi nos lectrices et lecteurs pourront témoigner de la constance avec laquelle notre journal porte le combat écologique. Parmi les batailles les plus emblématiques, il y eut celle autour des déchets et de l’incinérateur dans la région de GRAULHET, il y eut celles contre les OGM et celles contre le nucléaire, toutes deux d’actualité. Il y eut, récemment, la lutte menée contre l’implantation d’une porcherie industrielle dans les Monts d’Alban. Il y a la mobilisation naissante contre de possibles forages concernant les gaz et huiles de schiste : malgré les déclarations ministérielles et présidentielles, il est prudent de rester mobilisé-e-s !

A l’heure actuelle, deux (lourds) dossiers subsistent dans le département : celui de l’autoroute Castres-Toulouse, serpent de mer des joutes politiques tarnaises depuis des décennies, et celui – plus récent – de la retenue de Sivens.

Confluences 81 se fait régulièrement l’écho des luttes menées contre ces deux chantiers présentés comme « nécessaires pour le redressement de l’économie tarnaise ». Les opposants que nous sommes pourrions utiliser les mêmes mots pour caractériser les raisons profondes de notre opposition. Le sens en serait, sans nul doute, profondément différent : d’un côté les partisans d’un développement infini des richesses à leur seul profit (ne leur dites pas : ils prétendent œuvrer au bonheur de l’humanité !), de l’autre les tenants d’un partage équitable des richesses en fonction des besoins de chaque individu (et groupe d’individus). Richesses qui, dans cette dernière situation seraient produites au plus juste, en fonction de la nécessité et en préservant au maximum les ressources naturelles et humaines).

Ainsi donc il est vain de séparer l’écologie du social, tout le monde le sait (ou le sent) bien. Alors rien de tel pour rafraîchir nos mémoires que de reprendre la conclusion du cahier d’acteurs des Alternatifs du Tarn qui date déjà de janvier 2010 : «Relocaliser l’économie, c’est pouvoir réduire les déplacements, c’est faire le choix de rapprocher des habitants les emplois, les services et les commerces… Relocaliser l’économie, c’est donc développer des circuits courts. […] une large réflexion sur la relocalisation de l’économie est impérative. C’est une question de volonté politique.»

Rafraichir notre mémoire, mais aussi mettre en piste d’autres expérimentations ! Notre dossier central nous y invite autour du travail : que produire ? Pourquoi et pour qui ? Comment ? Dans quelles conditions ? Quelques unes des questions à prendre à bras le corps.

Un prochain dossier autour de l’autogestion (à partir de la journée du 22 septembre à Graulhet permettra de poursuivre cette réflexion.

La rédaction (16/10/2012)