L’appel du 18 juin !
Le printemps qui approche va être marqué par les rituels débats précédant les non moins rituelles élections présidentielle et législatives.
Le tout accompagné, comme de bien entendu, par les traditionnels cortèges de débats télévisés (entre candidat-e-s, journalistes et autres experts du microcosme), meetings (pour apporter la bonne parole au « peuple »), et de sondages. Ainsi va leur démocratie et sa machinerie.
Pour les autogestionnaires que nous sommes, ce n’est pas le suffrage universel que nous rejetons, mais l’usage qui en est fait et singulièrement lors de l’élection présidentielle (que d’aucuns nomment pestilentielle par dérision).
Il s’agit si peu de promouvoir une politique et tellement de hisser sur un pavois «un chef», un «homme providentiel» un «sauveur suprême». Il s’agit de désigner le sommet de la pyramide politique («la hiérarchie, c’est comme les étagères, plus c’est haut moins ça sert !») et – ô comble d’ironie ! – de le faire désigner par la base, la multitude à qui l’on rétorquera au moindre soupçon de révolte : «eh, mais c’est vous qui l’avez élu ! Vous refusez le suffrage universel ? « La moindre des choses (démocratiques) serait qu’en cas de tromperie de la part du candidat élu (oui, oui, nous avons des exemples !), le même «peuple» qui l’a élu puisse le démettre de ses fonctions, non ?
Ce n’est donc pas l’élection qui est en cause, c’est le régime de «monarchie présidentielle» qu’elle met en place à travers cette présidentielle. En fait, là est le coeur du sujet. Nous sommes revenus au XVIIIème siècle en ce qui concerne notre «démocratie». Au lieu de vilipender systématiquement les abstentionnistes, on pourrait se demander ce qu’ils rejettent réellement… Et si le vote blanc était comptabilisé, peut-être que M. ou Mme «blanc» serait élu-e dès le premier tour avec une écrasante majorité ?
Soyons clairs : nous souhaitons vivement que la droite au pouvoir «dégage» et bien évidemment pas pour céder la place à l’extrême droite.
Mais évitons les illusions : les «programmes» présentés par les candidat-e-s de gauche sont assez loin de ce que nous attendons tant sur le plan social qu’écologique. Et l’expérience aidant, nous sommes certains que les citoyen-ne-s ne doivent pas attendre les bras croisés les vraies réformes nécessaires pour changer en profondeur la société. Ils n’obtiendront que ce qu’ils «prendront», que ce qu’ils obligeront l’éventuel pouvoir «de gauche» à lâcher. Pour «aider» nos possibles dirigeant-e-s «de gauche», rien de tel que d’être extrêmement nombreux dans la rue dès le 7 mai, lendemain du second tour de la présidentielle. Avec une piqûre de rappel le 18 juin, lendemain du second tour des législatives.
Serons-nous collectivement assez intelligents pour le comprendre et assez forts pour le faire ?
La Rédaction – 11/02/2012