Une économie parallele pour changer la valeur symbolique de l’argent.
Bien donc tout d’abord il s’agit ici de prendre l’économie au sens large. L’économie comme une partie de l’organisation sociale, autrement dit l’économie en tant que normes et valeurs qui regissent un certain nombre d’interactions humaines.
La creation d’une économie parallele, qui peut complémenter l’économie de marché, je pense que c’est vers cela qu’il faut tendre. Imaginons un travail de deux jours par semaine, obligatoire ou non, dans les services publics, chacun travaillant pour le bien collectif, et recevant en contre partie de quoi vivre décemment. Nous aurions donc deux economies, une basee sur deux jours de travail, et l’autre sur les trois autres jours, cela permettant une redistribution évitant la charité, permettant à tous, en tant que citoyen d’être “employés” par la société, de se sentir utile, et d’être rétribué en tant que citoyen fournissant du temps et non plus de la force de travail, ca paraît rien comme ça mais c’est déjà beacoup, être payé pour son temps et non pour sa force de travail, élimine la compétitivité au travail, an effet il n’est plus question de travailler plus vite ou plus dur que les autres mais la même durée.
Ce système fait face à plusieurs problèmes, outre le fait qu’il remet en cause la place même du travail au sein de la société capitaliste ainsi que les relations chômeurs – travailleurs.
Premièrement, il me semble improbable que les richesses financières produites par ces « deux jours de travail » soient suffisantes pour payer le travail fournis, car l’objectif des services publics n’est pas de créer de la richesse mais bien d’être les organismes de gestion du bien public (nourriture, eau, communication, éducation…). Il faut donc trouver d’autres moyens de financement tels que la taxation des revenus financiers par exemple. Ce qui veut dire un transfert de richesse de l’économie conventionelle cette « economie paralelle »
Deuxièmement, certains diront, mais que feront les gens durant les trois jours de la semaine restant ? Il y a plusieurs solutions, la première, évidente, serait d’avoir un autre boulot dans ce que j’appelle le secteur inutile (disons les secteurs retant à l’écoonmie traditionnelle), c’est à dire tous les boulots créés uniquement pour que le capitalisme puisse exister, j’ai nommé, par exemple, les DRH, les publicistes, les financiers ou encore les commentateurs sportif :-). La deuxième serait d’avoir un “boulot” plus utile du genre bénévolat au sein d’une ONG, qui à mon sens, pourrait aussi entrer dans la catégorie des “deux jours de travail”, en effet beaucoup d’ONG n’ont d’existence que parce que l’état a déserté des pans entiers de sa mission première, permettre à tous de vivre décemment et dans les mêmes conditions. Les gens travaillant à l’organisation de la vie politique peuvent aussi faire partie de cette catégorie de travail, car la vie politique est une composante indispensable de la société. La troisième pourrait simplement être de prendre le temps d’avoir une vie familiale, de faire le travail domestique, de se former, ou encore de tisser des relations sociales bref toutes ses choses qui demandent du temps que nous n’avons plus.
Troisièmement, il est possible que dans l’état actuel de l’administration Française toute la population active travaillant deux jours par semaines ne sera pas suffisante pour la faire tournée : trop complexe. Une simplification, à tous les niveaux s’impose… ainsi qu’une redéfinition des objectifs. Parler de simplification au niveau de l’éducation par exemple mais aussi au niveau d’autres secteurs, peut paraître dangereux car cela peut mener à justifier une diminution du nombre de postes, alors que parler de simplification de l’éducation au niveau administratif, avec des objectifs clair de qualité ne peuvent justifier ce type de diminution.
Quatrièmement, et pour revenir sur le problème du financement, il se peut personne ne fasse plus de transaction financière, puisque ce système aura une forte influence sur la valeur symbolique de l’argent, si tout le monde a de quoi vivre décemment en tant que citoyen, il est très probable que l’argent aie moins d’importance dans la vie de tous les jours, surtout si tout est fait pour encourager les formes alternatives d’économie solidaire. Bien donc, a mon avis il y aura toujours un certain nombre de gens cherchant toujours plus d’argent, et donc effectuant des transactions financières qui seront taxés, au même titre que le travail qui sera effectué dans le système économique “des trois jours restant”, il serait inutile de taxer le travail effectué au service de la société, puisque l’argent viendrait en grande partie d’impôts.
D’autres limites existent sûrement, mais sur le fond il s’agit de donner à l’économie sa vraie place, c’est à dire une place au service de l’Homme. Pourquoi parler d’économie parallèle ? parallèle parce que fonctionnant en lien avec l’économie conventionnelle mais en diminuant drastiquement les inégalités créés par celle-ci. Il s’agit, pour moi, de la seule solution permettant de donner du travail à tous, au moment où les politiques de l’emploi ne font que précariser et culpabiliser les chomeurs, qui sont d’ailleurs de plus en plus nombreux.
Rémi
Paru dans le numéro 59 de Confluences.