Edito du n°82 de Confluences 81

Les luttes et les urnes

Les nombreuses luttes, hélas éparpillées, de ces mois derniers montrent à l’évidence que la résignation n’est pas venue à bout de la volonté de redresser la tête et même d’en finir avec cette société capitaliste si pesante, si insupportable au sens premier du terme.

Dans le Tarn, on peut relever, de façon non exhaustive, la lutte acharnée pour leur survie des ouvriers textiles de Dynamic à Castres appuyée par un Comité de soutien large où se côtoient syndicats et partis politiques. Les marches des précaires ont fait halte à Graulhet, Albi, Castres et Gaillac. Les lycéens ont arpenté les rues de la sous-préfecture contre la réforme du lycée. La dizaine de débats de la Commission Particulière du Débat Public concernant l’autoroute Toulouse-Castres/Mazamet a mis en évidence l’énorme travail fourni par le Collectif RN 126 afin d’argumenter en faveur d’un aménagement raisonné de la nationale existante. Et de sa capacité à mobiliser autour de cette idée afin de contrer les tenants (pour beaucoup des élus) de « l’autoroute à tout prix ! » braillé sur l’air des lampions en guise d’argument… On se mobilise également à Albi et à Castres pour que les journées de Copenhague n’accouchent pas d’une souris génétiquement modifiée ni de la possibilité d’acheter son droit à polluer et à réchauffer la planète. On a aussi célébré le droit des enfants, trop souvent bafoué et de plus en plus menacé par de nouveaux décrets et de nouvelles lois (voir notre dossier central) amenant restrictions budgétaires et répression accentuée…

Au niveau local et national, les coupes sombres dans le secteur public, la privatisation en marche de la Poste (saluons le travail de Comité de Défense du Service Postal du Tarn), le démantèlement du secteur hospitalier (voir les menaces sur l’hôpital d’Albi) : la liste serait longue de la capacité de nuisance de ceux qui nous gouvernent.

Au niveau international, certains voient dans les changements en Amérique latine l’espoir qu’un monde nouveau peut être construit. Le beau texte de J-Pierre Petit-Gras (p. 14 et 16) nous rappelle enfin que le Chiapas continue sa lutte émancipatrice.

Quant aux élections régionales de mars prochain : l’absence d’un accord large entre les forces pèsera lourd dans la balance, reportant encore à plus tard l’espoir d’un réel changement.

Les Alternatifs se sont épuisés dans la bataille perdue de l’unité. Ils ne regrettent pas leurs efforts. En l’absence d’unité de toute la gauche de transformation sociale et écologique, tou-te-s les adhérent-e-s des Alternatifs ont été consultés. Ils ont choisi la construction d’un cadre unitaire au niveau national avec les formations du Front de Gauche (GU, PCF, PG) et d’autres forces (FASE, PCOF, M’PEP, R&S, …)

Parmi les vœux qu’ils expriment, celui de parvenir à une unité durable pour changer la vie de celles et ceux qui le souhaitent, n’est pas le dernier !

Comité de rédaction 16 décembre 2009