Edito du n°79 de Confluences 81

Et vivent les congés !

Globalement, « les gauches » perdent des voix et des sièges, les droites, c’est l’inverse ! Le résultat des élections européennes du 7 juin dernier est loin d’être satisfaisant pour toutes celles et tous ceux qui avaient mis leurs espoirs dans les listes dites « à gauche du PS », et les avaient soutenues ou partagé leur campagne. Ces résultats nous confortent dans l’idée qu’une fois de plus, faute d’unité de la gauche de gauche, la position des Alternatifs était la moins mauvaise possible.

Il est impossible de ne pas prendre en compte le nombre plus qu’important des non votants : indifférence et refus de vote. Cela «relativise» tant les «résultats» (le «triomphe» de l’UMP se fonde sur la voix d’un électeur sur 10 !) que les commentaires et rend imprévisible la préparation des régionales.

Dans notre région « Grand Sud-Ouest », un parlementaire européen a été élu pour le Front de Gauche : Jean-Luc Mélenchon. Deux élus, José Bové (étiqueté divers gauche par La Dépêche du Midi) et Catherine Grèze (Les Verts) porteront les positions d’«Europe Ecologie».

En France, ce sont cinq élus du Front de Gauche qui vont poser leurs fesses sur les bancs moëlleux du parlement de Strasbourg. Le NPA n’a pas d’élu, mais Europe Ecologie (que certains ont du mal à classer dans la « gauche de gauche ») en a quatorze.

L’écologie n’est pas un phénomène de mode.

Le succès relatif (ne pas oublier que 6 Français sur 10 n’ont pas voté) de ce rassemblement écologiste met en lumière les inquiétudes de nos concitoyens sur les questions écologiques. Cela dit, les élections n’ont pas dissipé – et ne dissiperont pas – les effets néfastes de la crise écologique, pas plus que ceux de la crise sociale et de la crise économique. La première a fait couler beaucoup d’encre sur les tracts de campagne… Reste à espérer qu’il ne s’agit pas d’un « phénomène de mode », que les promesses annoncées ne rejoindront pas dans les poubelles de l’Histoire celles du Grenelle de l’écologie, ou qu’elles ne seront pas récupérées par quelques businessmen pour faire « encore plus de pognon » ! On peut d’ailleurs en douter quand on lit sur le générique du film Home les marques du groupe Pinault (Gucci, Sergio Rossi, Conforama, etc…) qui récoltent là leur bénédiction écolo : chez Sergio Rossi, on trouvera un « escarpin écologique» à 370 euros, chez Gucci, un tee-shirt en coton bio, estampillé Home, 140 euros. Décidément, « leur » écologie n’est pas à la portée de la bourse des précaires de ce pays…

Rendre l’espoir possible !

Ne faisons pas la fine gueule : l’été est là et avec lui son cortège de festivals dans le Tarn (voir page 13). Profitons-en ! La question est : « pour tout oublier ou pour repartir du bon pied à la rentrée de septembre ? » Adoptons alors les propos d’Amory Lovins : «Je préfère rendre l’espoir possible plutôt que de rendre le désespoir convaincant» !